Essai DS 7 Crossback BlueHDi 180 EAT8
Vincent Desmonts le 22/01/2018
Alors que les ventes de la marque sont en berne, DS lance enfin une vraie nouveauté : le DS 7 Crossback. Ce crossover est censé incarner l'élégance et le raffinement à la française. Qu'en est-il vraiment ?
Que la fête commence !
DS a terminé 2017 au plus bas. En France, ses ventes ont reculé de 24,1 % par rapport à 2016, déjà peu brillante. Il faut dire que la gamme cumule les handicaps : le best-seller DS 3 va sur ses huit ans, la DS 4 n'a pas réussi à se démarquer de la Citroën C4, tandis que la DS 5 n'a jamais trouvé sa clientèle (sa production devrait d'ailleurs bientôt cesser). Dans ce contexte, difficile de faire son trou ! À vrai dire, DS a surtout profité de la récente période pour peaufiner sa stratégie. Depuis 2014, le label s'est officiellement émancipé de Citroën, les modèles sortis des chaînes abandonnant progressivement les Chevrons. DS a également travaillé à séparer son réseau, au travers des DS Stores (espaces de ventes physiquement séparés) et DS Salons (« corners » aménagés dans une concession Citroën). Il ne manquait plus que les (nouveaux) produits ! Heureusement, les voilà enfin : le DS 7 Crossback est le premier modèle « deuxième génération » de DS. Et, pour le coup, ce n'est plus un simple replâtrage d'un modèle existant chez PSA, mais une vraie nouveauté. Une nouveauté au positionnement original : si le DS 7 Crossback s'affiche aux tarifs d'un SUV compact premium (comme les BMW X1 ou Volvo XC40), il se rapproche des dimensions d'un SUV familial (il ne fait que 10 cm de moins qu'un Alfa Romeo Stelvio).
Classique dehors, baroque dedans
Esthétiquement, le DS 7 Crossback ne ressemble aucunement au Peugeot 3008 dont il dérive pourtant étroitement. Il met l'accent sur les courbes, les chromes et les petits détails originaux. Parmi ces derniers, on notera les phares à LED qui font un petit ballet à 360 degrés lorsque l'on déverrouille l'auto ou les feux arrière à effet 3D inspirés du concept-car Divine DS. Pour autant, le DS 7 Crossback ne sort pas vraiment du flot des SUV, et arbore des proportions et un style résolument classiques. Dans l'habitacle, en revanche, difficile de parler de classicisme : le DS 7 Crossback ferait plutôt dans le baroque ! Il y a d'abord les différentes « Inspirations » des ambiances intérieures aux noms supposés évoquer le chic parisien (« Bastille », « Rivoli », « Opéra » ou encore « Faubourg »), et qui se distinguent par divers types d'habillages. Et il y a surtout cette foule de détails qui sortent de l'ordinaire, comme le dessin des divers boutons et molettes, la montre BRM qui se dévoile au sommet de la planche de bord à la mise du contact ou encore le graphisme très recherché des compteurs (virtuels, comme sur le Peugeot 3008). C'est plutôt joli, mais pas forcément ergonomique : l'instrumentation n'est pas toujours très lisible, l'écran tactile central manque parfois de réactivité, et il faut s'habituer à aller chercher les commandes de vitres électriques entre les sièges et non sur les contreportes. Quant à la finition, elle reste inférieure aux standards allemands, même si les tissus employés sont de belle qualité. On se consolera avec l'habitabilité généreuse, notamment aux places arrière. La banquette 2/3-1/3 possède même un réglage électrique de l'inclinaison (à partir du troisième niveau de finition Grand Chic).
Un moteur tout en douceur
En attendant une version hybride rechargeable au printemps 2019, quatre moteurs sont disponibles au lancement : trois blocs turbo essence (1.5 de 130 ch, et 1.6 de 180 et 225 ch) ainsi qu'un 2.0 BlueHDi diesel de 180 ch que nous avons pu prendre en mains. Les trois blocs les plus puissants sont obligatoirement associés à une transmission automatique à 8 rapports EAT8 Aisin de nouvelle génération. Malgré sa puissance et ses 400 Nm de couple, le DS 7 Crossback BlueHDi 180 revendique des performances assez quelconques, avec notamment 9,9 s de 0 à 100 km/h. À titre de comparaison, l'Alfa Stelvio 2.2 D 180 AT8, pourtant plus lourd, effectue le même exercice en seulement 7,6 s. De fait, le SUV français se distingue avant tout par la douceur de son groupe motopropulseur. Parfaitement bien encapsulé, le 2.0 BlueHDi se fait remarquablement discret, sauf lors des plus fortes accélérations. Les vibrations sont inexistantes, le stop/start d'une rapidité exemplaire et la boîte EAT8 est totalement dépourvue du moindre à-coup, tout en se montrant agréablement réactive. Bref, à défaut de faire des étincelles, cet ensemble se fait oublier.
Une suspension (presque) intelligente
Côté châssis, DS annonce la couleur : son crossover met l'accent sur le confort. Il adopte par exemple un train arrière multibras, quand son cousin le Peugeot 3008 se contente d'une plus simple traverse déformable. Il se dote également (de série sur toutes les versions) d'amortisseurs pilotés selon trois lois. En option (1 100 €, série sur Grand Chic), la DS Active Scan Suspension y ajoute une caméra qui « lit » la route afin d'ajuster proactivement la dureté des amortisseurs, par exemple à l'approche d'un ralentisseur. À l'usage, s'il est vrai que le filtrage est excellent à haute vitesse, les jantes de 19 ou 20 pouces proposées sur les finitions haut de gamme engendrent quelques trépidations à basse vitesse. Quant à la suspension Active Scan, elle ne fait pas mouche à tous les coups : si les plus gros ralentisseurs sont avalés en souplesse, bon nombre passent « sous le radar ». Mais ne mégotons pas, le DS 7 Crossback tient parfaitement son rang. D'autant qu'il accepte de bonne grâce d'adopter un rythme un peu plus soutenu. Grâce à son poids raisonnable (1 535 kg à vide pour cette version diesel, la plus lourde de la gamme), il se montre plutôt dynamique et offre un comportement routier très équilibré. En revanche, les différents modes de conduite (Eco, Normal, Confort et Sport) restent perfectibles. D'abord parce que leur ordre n'est pas très logique (ce devrait être plutôt : Eco, Confort, Normal et Sport). Ensuite, parce le typage du mode Sport est caricatural, avec une direction artificiellement lourde et une sonorité moteur amplifiée vite lassante. Hélas, le DS 7 Crossback ne propose pas de mode « Individual » permettant de faire soi-même son propre menu.
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Foire aux puces
Pas vraiment sportif, mais pas pataud pour autant, le SUV DS préfère mettre en avant ses technologies, dont bon nombre étaient jusque là inédites chez PSA. C'est le cas bien sûr de la suspension Active Scan, mais aussi les phares à LED directionnels (DS Active LED Vision), de la conduite semi-autonome (DS Connected Pilot) ou encore de la vision de nuit avec détection des piétons (DS Night Vision). Des équipements pas forcément incontournables, mais qui affirment la stature « premium » de ce DS 7 Crossback sur lequel PSA fonde de grands espoirs.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation