Essai DS 4 La Première PureTech 225
Alexandre Lenoir le 22/09/2021
La marque DS se veut porte-étendard du premium à la française. Un postulat qui n'a jusqu'à présent jamais vraiment été atteint, la faute à des compromis rédhibitoires pour l'exigence de la clientèle visée. Cette nouvelle DS 4 a-t-elle les moyens de les faire changer d'avis ?
Du luxe en demi-teinte
Si l'ancienne DS 4 n'a jamais été qu'une Citroën C4 « augmentée », c'est ici une toute nouvelle auto qui se présente à nous. C'est en effet sur la nouvelle évolution V3 de la plateforme EMP2 de Stellantis que les designers maison se sont attelés à mettre en relief le tout premier véhicule de la troisième génération de DS. De l'aveu même de Thierry Métroz, patron du design de la marque, il fallait gagner en sobriété pour séduire davantage. Une sobriété toute relative cependant, puisque cette berline compacte de 4,40 mètres de long est montée sur des roues de 720 mm, les plus grandes du segment. Comme par opposition avec ce gigantisme, les feux avant ont, eux, pris le chemin de la finesse en sacrifiant les blocs LED rotatifs très rococos de la DS 7 Crossback et de la DS 9.
L'intérieur est certes plus modéré qu'avant, mais reste plus chargé que le premium allemand, lequel fait il est vrai rarement dans l'extravagance. DS marque ici sa différence. Certes, la palette de coloris reste sur des choix de teintes sobres, mais on n'échappe malheureusement pas à la répétition ad nauseam du gimmick graphique pyramidal inspiré du Louvre et si cher au constructeur. Ne nions cependant pas l'évidence : DS progresse vraiment dans le choix des matériaux, la qualité des assemblages et la mise en avant d'un savoir-faire français dans le travail des surpiqûres du cuir, avec ici un point perle, là un arrêt pleine-peau nécessitant une finition à la main des pièces concernées.
Une fois installé à bord, même ambivalence. Le confort parfait des sièges labellisés AGR (une spécificité Opel dont a bénéficié Stellantis) et la douceur feutrée procurée par la très bonne insonorisation contraste avec une ergonomie globalement ratée. Si l'affichage tête haute est, lui, complet et lisible, tout le reste de l'instrumentation et des commandes se perd dans des graphismes inutilement compliqués (les fameuses pyramides…), une interface multimédia anachroniquement lente (gageons qu'une mise à jour du logiciel pourra résoudre cela) et des symboles et lettrages peu lisibles car perdus dans les textures des matériaux. Idem, si l'intégration des aérateurs dans la partie centrale de la planche de bord est une réussite, leurs commandes en deux parties assez éloignées l'une de l'autre nous ont bien moins convaincu. Et que dire du répéteur de clignotant dont le son semble sorti d'un jeu vidéo 8 bits des années 90… Bref, DS a encore une marge de progression possible, mais la bonne nouvelle c'est que ce sont là des détails faciles à régler.
Notre version d'essai est l'édition de lancement Le Première, qui regroupe globalement tout ce que DS peut mettre dans ce modèle. Les technologies d'assistance et de confort sont désormais au niveau de ce que propose le marché, avec même des sièges massant et un dispositif de vision nocturne optionnel. Elle est propulsée par le bloc 4 cylindres PureTech 1.6 L turbocompressé, ici dans sa déclinaison 225 chevaux. Il est accouplé à la transmission automatique EAT8, la seule disponible pour cette version.
Malgré ses énormes roues de 20 pouces, l'auto bien aidée par la suspension adaptative et pilotée par caméra, mise tout sur le confort pour se démarquer des allemandes réputées plus dures. L'avantage est flagrant sur les dos d'ânes. Pour autant, aussi large soit la monte pneumatique, le train avant a parfois eu du mal à encaisser le couple à l'accélération sur certains revêtements. Mais globalement, l'auto est bien guidée dans ses trajectoires et le freinage particulièrement mordant dès l'attaque, ce qui est un atout indéniable en matière de sécurité, mais qu'il faudra apprendre à doser au quotidien.
Au bilan, la troisième génération de DS que marque cette DS 4 est à ce jour la plus convaincante du catalogue. Le constructeur avance d'un cran dans son ambition premium, même s'il reste encore quelques compromis à faire sauter pour réellement pouvoir prétendre appartenir à ce club.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation