Essai CHRYSLER PT Cruiser
Jean-François Destin le 08/11/2005
Berline néo-rétro et symbole de la créativité de Chrysler, le PT Cruiser lancé en 2002 et décliné en cabriolet en 2004 connaît aujourd'hui son premier lifting.
Présentation
Symbole de la créativité de Chrysler, le PT Cruiser lancé en 2002 et décliné en cabriolet en 2004 restera comme l'un des paris fous gagnés par Chrysler. Cette berline néo-rétro semblant tout droit sortie d'une bande dessinée de Tintin s'est vendue à 875.000 exemplaires dans le monde. Suffisamment en tous cas pour justifier la première évolution stylistique et l'arrivée en Europe d'un nouveau moteur diesel Mercedes de 150 chevaux. DaimlerChrysler France qui a réussi à diffuser 16.000 PT Cruiser malgré l'absence d'un diesel pendant près de 18 mois compte sur ce «lifting» pour relancer un véhicule toujours aussi décalé et ludique mais mal connu.
Les améliorations visuelles portent sur la grosse calandre désormais chromée à la pointe du nez, sur des projecteurs redessinés et sur de nouveaux anti-brouillards. A l'arrière trouve sa place un nouveau becquet couleur carrosserie destiné à réduire la trainée aérodynamique. Traité à l'ancienne comme les voitures de l'après-guerre, l'habitacle est censé offrir davantage de raffinement avec de nouveaux garnissages de sièges, des cadrans finition argent satiné, de nouvelles ouïes d'aération et surtout une console centrale supportant différemment l'autoradio et les lève-vitres. Pour nous qui n'avions pas repris le volant du PT Cruiser depuis son lancement, ces retouches et un équipement en hausse ne suffisent pas à le rendre compétitif face aux meilleurs monospaces compacts de la catégorie (cible visée par les commerciaux de DaimlerChrysler).
L'aspect bas de gamme des plastiques et des différentes commandes, les sièges avant basiques, la banquette arrière mal dessinée et inconfortable et la finition toujours aussi légère entament le capital sympathie d'un véhicule par ailleurs agréable à piloter.
Dans un marché français dominé par le diesel, Chrysler a saisi l'opportunité de monter sous le capot du PT Cruiser la nouvelle évolution du 2.2l récemment proposé sur la gamme Mercedes. Grâce entre autres à un turbo compresseur à géométrie variable, la puissance passe de 121 à 150 chevaux sans effet défavorable sur la consommation. Seuls regrets: un couple resté au même niveau (300 Nm) et l'absence d'une boite automatique qui conviendrait parfaitement à ce diesel longue course.
A noter que la version Cabrio devra attendre le printemps 2006 pour bénéficier de la nouvelle présentation. Mais il ne sera toujours pas proposé en diesel. Fabriqué au Mexique à partir d'éléments venus d'Allemagne, le Chrysler PT Cruiser 2.2 CRD coûte de 21.800 € à 25.150 € selon la finition. Les tarifs des modèles essence 2.4l vont de 19.800 € à 27.950 €.
Sur la route
Notre essai a essentiellement concerné la nouvelle version CRD de 150 chevaux. Nous avons été surpris par l'élasticité du moteur Mercedes, par la douceur de la mise en action du turbo et par la vigueur des reprises à condition de rester dans une plage supérieure à 3500 tours. En l'absence d'une boite à 6 rapports, Chrysler a rééchelonné la boite 5. Cette adaptation propice aux longs parcours (avec moins de bruits et de consommation sur autoroute) oblige le conducteur à jouer de la boite sur les tracés sinueux ou à relief pour muscler les relances. Au grand dam d'une consommation qui s'est établie durant notre parcours (effectué pourtant à allure moyenne) à 8,9l. Un mauvais score face à un VW Touran ou un Scenic Renault.
Bien filtrées pendant le roulage, les vibrations ne se perçoivent qu'au ralenti via le pédalier et le pommeau de levier de vitesse. A revoir. Quant aux sonorités spécifiques au diesel, ils se fondent au sein des bruits aérodynamiques étonnamment peu nombreux en regard d'une silhouette pas vraiment aérodynamique.
Correctement amorti et offrant un confort de suspension convenable, le PT Cruiser bénéficie d'un comportement routier sain. Le caractère sous-vireur se manifeste assez tôt et permet au conducteur de soulager l'accélérateur pour retrouver la bonne trajectoire. Un bon point aussi pour le freinage mais en revanche un «peut mieux faire» pour la direction légère et assez peu communicative.