Essai CHRYSLER 300C Touring
Jean-François Destin le 23/10/2006
Avec ses épaules carrées, sa calandre menaçante et son imposante stature, le Chrysler 300 C Touring pourrait jouer dans un polar américain !
Présentation
24 heures chrono, Big Brother, Men in Black : la berline Chrysler 300 C et plus encore le break Touring, objet de notre essai, fleure bon le polar US. Avec ses épaules carrées, sa calandre menaçante et son imposante stature, on l'imagine entourée d'agents secrets en approche de la Maison Blanche. Mais c'est aussi la meilleure proposition automobile américaine actuelle sur le marché français.
Ce gigantesque break de 5 mètres de long abrite un V6 3 litres Mercedes en l'occurrence celui de l'actuelle Classe E. Si sa puissance a été ramenée de 224 à 218 chevaux, en revanche, les deux voitures partagent le couple énorme de 510 Newton/mètre. De quoi dynamiser un Touring 300 C de près de 2 tonnes qui bénéficie aussi d'une nouvelle boîte automatique à 5 rapports.
Capable de rouler à 227 km/h et de rester en deçà de 8 secondes au 0 à 100 km/h, il ne réclame que 10 à 12 litres réels en fonction de la charge et de la conduite. Presque incroyable.
Côté suspension, Chrysler, très tôt à l'écoute de la clientèle européenne, emprunte également à Mercedes ses liaisons au sol modernes au profit d'un comportement routier sans surprises, à la condition de conserver à l'esprit le gabarit de ce break XXL. Confortable mais pas aussi bien amorti que la Classe E, le Chrysler 300 C Touring, au coffre record, se montre maniable, silencieux et évidemment très accueillant. Le tout au tarif séduisant de 41 900 €.
Ce prix fera oublier une finition légère à l'américaine, des matériaux de décoration intérieure bon marché et quelques lacunes d'équipement en série.
Enfin, sachez pour l'anecdote que le Chrysler 300 C Touring produit à Graz en Autriche est également proposé en AWD (4 roues motrices) avec un V8 5.7l de 340 chevaux à 61 300 € et en SRT-8 avec un V8 6.1l de 432 chevaux à 68 600 €.
Sur la route
Si vous avez un très grand garage, une maison plutôt qu'un appartement et une famille nombreuse fervente de week-ends et de vacances, le break Chrysler 300 C Touring est fait pour vous. Avec ses 5 mètres de long, il en impose de l'extérieur mais se montre d'une docilité déconcertante. La judicieuse assistance de la direction, la souplesse discrète du V6 diesel Mercedes et la douceur de la boîte automatique incitent à une conduite apaisée et relaxante.
Cependant, le 300 C possède aussi de la dynamite dans ses gênes. 510 Nm de couple, ce n'est pas rien. En pesant brutalement sur l'accélérateur, les 2 tonnes s'allègent comme par enchantement et l'aiguille du compteur s'affole. Au volant d'une américaine, on s'attend alors au pire. Rien de tel avec un 300 C bien campé sur ses voies larges et son empattement de plus de 3 mètres.
Avec raison, Chrysler a privilégié le confort en augmentant un peu le débattement de la suspension. Ce choix générateur de trépidations sur mauvais revêtements ne déclenche pas pour autant de désagréables prises de roulis. Dès lors, le conducteur peut rouler très vite sans se faire peur.
Concernant un break de cette taille, l'idéal aurait été de proposer une suspension pilotée intégrant un correcteur d'assiette. Chrysler, soucieux de garder un prix attractif en a rejeté l'idée.