Essai CHEVROLET Corvette C6 cabriolet
Jean-François Destin le 14/09/2005
Unique en son genre parce qu'authentique et sans fioritures, la Corvette C6 en cabriolet comme en coupé fleure bon l'Amérique bouillonnante des sixties.
Présentation
Pas de doute, la Corvette C6 en impose. Surtout en cabriolet. Cette fascination pour les décapotables mythiques s'explique aussi parce que les badauds, en découvrant l'habitacle, ont l'impression de partager un peu votre plaisir. Parfaitement en phase avec la carrosserie féline et un capot aux yeux effilés (on regrette cependant les phares escamotables), le cockpit où se glissent le pilote et son passager distille un enivrant parfum sportif. La même fragrance qui a envoûté les américains dès 1953 lorsque la première Corvette est née du mariage d'une coque en fibre de verre et de composants Chevrolet. Aujourd'hui, exit Chevrolet, Corvette étant devenue une marque à part entière.
Dans sa livrée rouge, notre Corvette C6 d'essai en jette autant qu'un Ferrari ou une Dodge Viper alors qu'elle coûte beaucoup moins cher. Conséquence d'une standardisation des composants, d'une finition tout juste acceptable et d'un V8 «small Block» culbuté aussi archaïque que les ressorts à lames de sa suspension. Mais n'allez pas croire qu'on fait la fine bouche. Brut de décoffrage sans jamais être indomptable, délivrant avec exhubérance ses 404 chevaux, la Corvette C6 vous entraîne dans un pilotage en voie de disparition. Car si l'ESP veille, la cavalerie est telle qu'il convient à tout instant de surveiller le train arrière. Rouler très vite sous la pluie réclame du doigté, une infinie tendresse avec l'accélérateur et un art consommé de la trajectoire idéale.
Pour le reste, la sportive US constitue une merveilleuse machine à plaisir. Il faut oublier sa pédale d'embrayage dure, sa commande de boite ferme et un verrouillage de capote viril, et profiter sans modération des grondements rauques d'un V8 toujours prêt à transformer la caisse en Boeing au décollage. Les 300 km/h l'attestent, sur circuit comme au compteur.
A son crédit également un équipement généreux pour le prix. Reste une question : à 73.350 € soit un prix de 10.000 € supérieur à celui du coupé, le cabriolet se justifie t'il sachant que le toit amovible du coupé permet également de rouler à ciel ouvert ? La réponse vous appartient.
Sur la route
On l'aborde avec admiration et respect mais aussi avec une pointe d'angoisse au creux de l'estomac. Comme devant une star d'Hollywood, la question taraude : va t'on être à la hauteur ? Le cœur s'accélère encore lorsque, sous l'impulsion du bouton de démarrage, le V8 gronde en se réveillant. Calé au centre de cette imposante sportive et face au compteur gradué jusqu'à 300 km/h, il faut y aller. Première, deuxième, le ton est donné par l'énorme couple qui scotche le dos au siège. Les remous d'air affluent dans l'habitacle alors que des vibrations et des à coups dans la colonne de direction vous rappellent que vous êtes au volant d'une vraie sportive.
Les aiguilles des compteurs s'affolent et la vitesse suspendue en vert dans le champ de vision du conducteur indique que si la Corvette C6 s'encadre dans des jumelles malveillantes, le permis va sauter.
Pour l'heure, il s'agit de pallier à une première alerte, la C6 s'est brusquement déportée au passage d'un raccord de revêtement. La faute à notre cadence mais aussi au profil bas des énormes pneumatiques. Une correction naturelle au volant a suffi pour remettre l'engin en ligne. A la fois docile et sauvage, la Corvette cabriolet comme le coupé ne laissera personne indifférent. Ses qualités comme ses défauts font partie d'un mythe que les américains de GM ont su préserver. Qu'ils en soient mille fois remerciés.
Equipements
La climatisation double zone, l'instrumentation analogique et électronique avec centre d'information du conducteur, le régulateur de vitesse, le dégivrage électrique de la lunette arrière, le démarrage sans clé à bouton poussoir, les sièges à réglages électriques 6 positions, la sellerie et le volant en cuir, le système antivol doublé d'une alarme, le contrôle de la pression des pneus, l'antenne radio intégrée et invisible, les sorties d'échappement à embout chromé, les vitres teintées «Solar-Ray», les phares au xénon, l'ouverture du hayon avec éclairage, la capote électrique, les jantes en aluminium à 5 branches, les pneus «Run Flat» roulage à plat et le «Luxury Pack» comprenant l'affichage tête haute, les sièges chauffants, le système audio avec 7 HP Bose et un chargeur CD dans le tableau de bord et les rétroviseurs électrochromes avec boussole.