Essai ALFA ROMEO 4C Spider
Nicolas Valeano le 25/07/2016
Un peu plus haut de gamme, beaucoup plus chère mais à peine plus lourde que la version coupé, la 4C Spider promet surtout des sensations encore plus fortes avec les cheveux au vent. Essai d'une voiture d'exception, sans compromis aucun.
Top modèle
Le premier des plaisirs offerts par cette Alfa Romeo 4C est visuel. On ne se lasse pas d'admirer ses courbes de diva, tout aussi réussies dans cette version Spider, façon Targa. Une vraie mini supercar qui en impose, alors qu'elle fait à peine 4 mètres, plus compacte qu'une Mito ! Les plus observateurs remarqueront ses projecteurs xénon traditionnels, plus réussis que les yeux multiples plutôt étranges du coupé. Les jantes de 18 et 19'' au dessin typique d'Alfa sont en option à 1 400 euros, tout comme la prise d'air latérale carbone. Un matériau qu'on retrouve dans la baie de pare-brise, là où vient se fixer le toit souple. L'opération est assez facile et rapide une fois qu'on a en tête sa chronologie. Deux loquets par côté et deux vis centrales déverrouillées et la structure légère est prête à être roulée et rangée dans un sac dédié dans le petit coffre (et en prend presque la moitié !). C'est un peu plus long pour remettre la capote en place mais on pourra sans souci éviter les dégâts d'une averse. Tant mieux, car ce serait dommage d'abîmer le beau cuir de la planche de bord, l'un des seuls luxes de ce cockpit pour le moins spartiate. Au moins, on est dans l'ambiance, ici, tout est concentré pour l'efficacité du pilotage. Pour le reste, mieux vaut ne pas penser au tarif de la voiture : certains matériaux sont très basiques, on trouve des boutons de commandes et un autoradio antédiluviens. Plus gênant, dans un univers si radical, entouré de la structure carbone de la coque, on s'attend à trouver des baquets avec un meilleur maintien. Mais ils ont le mérite de faciliter (un peu) l'extraction hors de la voiture...
Fiche technique de pistarde
Sous le magnifique capot moteur, on retrouve le petit 4 cylindres turbo de la marque, 1,7 l de cylindrée seulement, mais fort de 240 chevaux. Cela peut paraître peu, mais il suffit à offrir à la belle italienne un rapport poids-puissance exceptionnel de moins de 4 kilos par cheval. Résultat, des performances décapantes avec plus de 250 km/h en pointe et juste 4,5 s de 0 à 100 km/h, le mode Race enclenché sur le sélecteur DNA, avec le launch control. Autre avantage d'un poids plume, cela donne moins de travail au système de freinage, assez démoniaque ici, offrant des décélérations de 1,25 G.
Car, malgré ses renforts pour conserver un excellent niveau de rigidité, la structure monocoque carbone ne pèse que 42 kg de plus qu'à bord du coupé. Grâce à la carrosserie en matériaux composites et de nombreuses mesures de gain de poids, la voiture affiche ainsi 940 kg à sec.
Caractère bien trempé
Au volant, on comprend vite que rien n'a été sacrifié à l'efficacité, la 4C Spider s'apprivoise facilement mais se livre sans filtre, surtout le toit ouvert. D'abord, le moteur s'exprime à voix très haute et il fait preuve d'une vitalité décoiffante. Ca pousse fort, ça hurle, le turbo siffle et sa soupape de décharge semble placée juste derrière l'oreille du pilote, enivré et grisé par cette déferlante de sensations. Il faut dire que notre version d'essai est équipée du pot racing. Il porte bien son nom, pas de valve pour choisir un mode plus discret ici, c'est à se demander comment Alfa a réussi à l'homologuer… On n'ose pas imaginer la sonorité de l'échappement Akrapovič optionnel. Autre « charme » sonore, le moindre gravillon projeté sur la structure carbone, avec un bruit sec et puissant, donne l'impression qu'il va vous arriver dans la figure !
Le niveau d'inconfort général de l'auto est au diapason, avec des suspensions ultra fermes et des commandes du genre viril. Le mot « compromis » ne fait pas partie de son vocabulaire et mieux vaut oublier l'idée d'utiliser un tel jouet au quotidien. En revanche, pour s'offrir des séances plaisir sur piste, voilà un outil extra. Là, le comportement incisif, équilibré et très joueur à volonté fera merveille. Sur route ouverte en revanche, la direction se montre vite fatigante, suivant les aspérités de la route de manière parfois brutale et inattendue. Sur revêtement dégradé, il faut tenir fermement le volant pour garder le contrôle, c'est assez déconcertant.
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Un vrai luxe
Voilà donc une auto très radicale, qui est proposée à un tarif (73 000 €) qui la place face à des concurrentes sérieusement plus polyvalentes et autrement mieux construites et équipées, comme la Porsche 718 Boxster. Mais l'exclusivité d'un modèle rare, sa beauté unique et ses sensations brutes sauront séduire les amoureux de purs sangs. Ils devront juste le savoir : c'est eux qui feront des compromis, la 4C Spider, elle, n'y pensera même pas…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation