Nouvelle Ford Focus RS : débauche de technologie

Cinq ans plus tard, voici la nouvelle génération Focus RS. Plus de 5 cylindres cette fois : il aurait été trop coûteux d'adapter cet ancien bloc d'origine Volvo aux nouvelles normes antipollution. À la place, la Ford hérite du 2.3 EcoBoost apparu sous le capot de la nouvelle Mustang, dans une version modifiée. « Il reçoit un turbo à double entrée avec un compresseur différent, une admission revue, et même des alliages spécifiques pour certains éléments mécaniques » explique Raj Nair, vice-président du développement produit chez Ford. Pour l'instant, la marque ne communique aucune donnée précise (il faudra attendre le salon de Genève pour en savoir plus), mais on nous promet une puissance supérieure à 320 ch, tandis que la zone rouge est fixée à 6 800 tr/min. Seule une boîte manuelle à 6 rapports sera proposée. « Nos études nous indiquent que la clientèle apprécie vraiment la boîte manuelle à ce niveau de performance », justifie Raj Nair, sans totalement exclure qu'une boîte à double embrayage soit offerte à l'avenir.

L'autre grande nouveauté, c'est l'adoption d'une transmission intégrale. Un dispositif que Ford avait pourtant refusé à la précédente Focus RS, notamment en raison de son poids élevé. Mais ici, les quatre roues motrices s'accompagnent d'un système de vectorisation du couple sur le train arrière. Deux ensembles d'embrayages sont installés de part et d'autre du différentiel arrière, gérant non seulement la répartition du couple entre les deux essieux (jusqu'à 70 % sur les seules roues postérieures), mais aussi sa distribution entre chaque roue arrière (jusqu'à 100 % sur une seule d'entre elles). « Avec ce système, nous pouvons améliorer l'inscription en virage et la stabilité en milieu de courbe », explique Raj Nair. « Le contrôle est tel qu'il est même possible d'entretenir une dérive ! Surtout, nous ne freinons pas les roues arrière, donc nous ne perdons pas de couple au passage. » La Focus RS ajoute à cet arsenal un amortissement piloté offrant deux réglages de fermeté.

Côté look, la Focus RS met le paquet, avec une face avant entièrement spécifique, et largement ajourée pour évacuer les calories du 2.3 turbo. À l'arrière, les deux sorties d'échappement et le massif becquet, éléments emblématiques de la précédente version, sont de retour. Les passages de roues abritent des jantes de 19 pouces habillées, au choix, de Michelin Pilot Super Sport ou de Pilot Sport Cup 2, plus radicaux. « This will be a pretty fast car ! », conclut dans un grand sourire Raj Nair. Probablement très « fun » aussi, d'autant qu'un certain Ken Block (alias le roi du gymkhana) a été impliqué dans le développement du châssis...