Acheter une RENAULT Clio Williams (1993 - 1995)
Stéphane Schlesinger le 29/11/2021
Nantie du nouveau bloc F7R, la Renault Clio Williams est devenue la référence absolue des petites sportives.
Nouvelle ère
Même si elle a connu un grand succès, la Renault Super 5 n'a attendu que six ans sa descendante : la Clio. Apparue en 1990, celle-ci dérivait techniquement de sa devancière mais redéfinissait les normes de la catégorie. Par son confort, son habitabilité et ses dimensions en hausse. Elue voiture de l'année 1991, elle prend rapidement la tête des ventes de voitures en France et se voit déclinée en version sportive 16S dès 1991. Malgré ses 140 ch, elle manque de punch face à une R5 GT Turbo, surtout en reprises. Pourquoi ? Parce que d'une part, elle abandonne le turbo au profit d'une culasse à 16 soupapes, une 1ère sur petite sportive Renault, d'autre part, elle a pris une bonne centaine de kilos, frisant désormais la tonne ! Elle réjouit en revanche par son comportement routier exceptionnel.
A cette époque, le Losange faisait un malheur en Formule 1, en fournissant des moteurs à l'écurie Williams, tout en continuant ses activités en rallye. Afin d'homologuer une voiture compétitive, il doit produire 2 500 unités d'une Clio dotée d'un moteur 2,0 l. Pour ce faire, on accroît la cylindrée du bloc 1,8 l de la 16S de 200 cm3, ce qui permet une puissance de 150 ch. L'idée de génie sera surtout due au marketing. Celui-ci décide de baptiser Williams cette évolution, mais aussi de la livrer exclusivement en Bleu Sport 449, de la monter sur des jantes dorées spécifiques et d'installer à bord une plaque numérotée… De quoi allécher les passionnés !
Nantie du nouveau bloc F7R, la Clio Williams est devenue la référence absolue des petites sportives, d'autant qu'avec son train avant élargi de 34 mm grâce à l'emploi des triangles inférieurs de la R19 16S, sa suspension affermie, sa garde au sol réduite et sa mise au point signée Renault Sport, elle gagne encore en efficacité. Pourtant, au contraire de la Clio 16S, elle ne peut recevoir d'ABS…
Facturée 129 500 F en 1993 (28 000 € actuels), la Williams est bien plus chère que la 16S (111 500 F) mais les 3 800 exemplaires trouvent preneurs sans problème, de sorte qu'une série supplémentaire de 1 400 unités (pas toutes numérotées) est lancée. La Williams disparait temporairement du tarif puis revient à l'occasion du léger restylage que subit la Clio en 1994 (gros rétroviseurs, grille de calandre redessinée) sans changer mécaniquement. Cette fois, elle sera produite à près de 6 000 unités, mais en perdant presque toujours la fameuse plaque numérotée. Une troisième série, limitée à 500 exemplaires, sera même proposée en Suisse, la Swiss Champion, au bleu un peu différent et dotée de la hifi. La Williams disparaît fin 1995, après avoir été fabriquée à un peu plus de 12 000 exemplaires.
Avenir
Aujourd'hui, celle qui fut la reine des petites sportives profite à plein de l'effet youngtimers et voit sa cote flamber. Pourtant, considérée dès sa sortie comme un collector, elle a souvent été préservée et bichonnée, aussi les très beaux exemplaires ne sont-ils pas si rares. Privilégiez un historique limpide et un bel état d'origine, sachant que ces autos voient leurs ailes arrière souvent attaquées par la rouille. Comptez 22 000 € pour une belle phase I et 16 000 € pour une phase II.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 29/11/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.