Acheter une PORSCHE Boxster (1996 - 2004)
Stéphane Schlesinger le 27/11/2019
Au tournant des années 1990, Porsche prend durement conscience de son immense erreur stratégique : tenter d'arrêter de fabriquer des sportives à moteur arrière pour les remplacer par des autos à moteur avant.
Valeur à suivre
En effet, les 924/44/68 et 928, après des carrières commerciales en demi-teinte, voient leurs ventes baisser, tout comme la 911, qu'elles n'ont pourtant pas enterrée. La situation devient critique, au point de menacer la survie de l'entreprise, qui n'a vendu que 13 000 voitures en 1993 contre 50 000 en 1986. L'idée d'un petit roadster fidèle à l'esprit de la marque mais accessible, donc susceptible de forts volumes de vente, naît alors. Le succès de la Mazda MX-5 n'y est pas étranger ! Le projet 986 (qui deviendra Boxster, mélange de boxer - le type de moteur employé - et roadster) est lancé aux alentours de 1991, dirigé par Hans-Jürgen Wöhler. Le directoire de Zuffenhausen pense aussi qu'il faut revoir les méthodes de production pour abaisser les coûts. Pour ce faire, il embauche des anciens de chez Toyota qui, malgré l'ampleur de la tâche, réussissent à réduire le temps nécessaire à la fabrication d'une voiture de 120 h à 72 h. Le souci d'économie a aussi conduit à maximiser le nombre de pièces communes entre le futur Boxster et la 911 de type 996 développée simultanément.
Dès 1993, un concept Boxster, dessiné par un Harm Lagaay inspiré par la 550 Spyder, est présenté, qui reçoit un accueil enthousiaste : on est sur la bonne voie ! Wöhler soigne les sensations de conduite ainsi que l'efficacité routière du Boxster. Celui-ci, dès sa sortie en 1996, remporte ainsi un succès immédiat. D'autant qu'il étrenne un 6-cylindres à plat refroidi par eau très réussi, quoiqu'un peu juste en puissance (204 ch pour 2,5 l), surtout équipé de la trop lente boîte automatique Tiptronic S. De plus, la finition est critiquée pour sa légèreté : Porsche est allé trop loin dans les économies. Et vu le prix de 283 500 F, soit 57 400 € actuels, on regrette que la clim reste en option. Mais les ventes sont si élevées (68 % du total de la marque) que Porsche, à cause d'une usine trop petite, doit sous-traiter une partie de la production du Boxster chez Valmet, en Finlande. Dès la fin 1999, l'auto passe à 2,7 l et 220 ch et, surtout, une version S forte d'un 3,2 l de 252 ch arrive. Le Boxster accède à des performances de vraie sportive ! Et l'ESP est enfin proposé en 2000. En juillet 2002, il bénéficie d'une remise à niveau. La finition progresse, la capote se dote d'une lunette arrière en verre, et les moteurs gagnent en puissance : respectivement 228 et 260 ch. Esthétiquement, on note des boucliers revus et des clignotants avant non plus orange mais blancs. En 2004 apparaît une série limitée S 550 Anniversaire. Créée en l'honneur des 50 ans de la 550 RS, elle se signale par son bloc poussé à 266 ch, sa suspension Sport, ses voies élargies, ses jantes de 18 pouces anthracite, sa peinture grise issue de la Carrera GT et son équipement complet notamment : 1 953 unités seront construites. Sans cesse amélioré, le Boxster restera le modèle Porsche le plus vendu jusqu'en 2003, année où le Cayenne prend le dessus commercialement. Le Boxster a bel et bien sauvé la marque ! Fin 2004, la génération 986 devient 987, recevant 80 % de pièces nouvelles.
Produit à près de 150 000 exemplaires, le Boxster a été un très beau succès pour ce type d'auto. Aussi, le roadster Porsche est-il abondant sur le marché de l'occasion. Optez pour un exemplaire bien suivi, des fuites d'huile mal placées affectant le flat-six. Vu son accessibilité médiocre, la main-d'œuvre grève vite la facture. Si on en trouve légion à 10 000 € (en 2,5 l et 200 000 km), cherchez plutôt la rareté avec un S en boîte manuelle de moins de 100 000 km : dès 16 000 €. Ses performances, son efficacité et son agrément sont au top, pour le prix d'une Clio bas de gamme, et sa cote monte !
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 27/11/2019, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.