Acheter une PEUGEOT 205 GTI
Stéphane Schlesinger le 23/07/2021
Recourant à des solutions simples, la 205 GTI a réussi à détrôner la Golf GTI. Aujourd'hui, la sochalienne garde de beaux restes... et une cote soutenue.
Coup de maître
Après les absorptions difficiles de Citroën puis de Chrysler Europe, Peugeot se retrouve au bord du gouffre financier au début des années 1980. Le Lion mise alors tout sur la remplaçante de la 104, la 205, sortie en 1983. Brillamment dessinée en interne par l'équipe de Gérard Welter, remarquablement mise au point et polyvalente, elle connaît un succès immédiat. Pour le renforcer, la firme sochalienne a prévu non seulement un programme ambitieux en rallye, avec la redoutable 205 T16, mais aussi une version sportive qui doit aller défier la Golf GTI. C'est la 205 GTI, présentée en janvier 1984. Nantie du bloc XU de la BX 16 agrémenté d'une injection, elle profite de 105 ch, alors que son train avant reçoit des triangles inférieurs qui lui sont réservés. Très agréablement présentée, performante et redoutable d'efficacité (à la différence de l'allemande, elle freine très bien), la 205 GTI a l'effet d'une bombe. Facturée 72 500 F à son lancement, soit 21 200 € actuels, contre 77 500 F à la Golf GTI, la française rencontre d'emblée un immense succès dans un Hexagone encore féru de vitesse. Une autre époque… Mais la concurrence s'organise. Renault lançant sa redoutable 5 GT Turbo en 1985, la Peugeot évolue, passant à 115 ch dès mars 1986. Surtout, à l'automne suivant, elle remet les compteurs à zéro dans la catégorie. En effet, la petite 205 reçoit le gros bloc de la 305 GTX, là encore complété d'une injection. Forte de 130 ch, la GTI 1,9 l devient la référence absolue. Signalée par ses grandes roues de 15 pouces et ses sièges aux bords en cuir, elle fait baver tout le monde ! Et ce malgré un prix de 95 000 F en 1987 (24 800 € actuels).
Ensuite, les modifications seront plus timides. Nouveau tableau de bord à l'été 1987, feux arrière façon 405 en 1990, mais la mécanique ne change pas. Toutefois, fin 1990 apparaît la GTI ultime, considérée comme un Graal par les passionnés : la Griffe. Signalée par sa teinte “vert fluorite”, ses jantes anthracite, son intérieur cuir et son ABS, elle concilie comme jamais luxe et sportivité. C'est paraît-il Jean Todt qui est à l'origine de cette version, s'en étant d'abord concoctée une pour son usage personnel. La Griffe, vendue 101 000 F (22 500 € actuels), n'est pas tellement plus chère que la GTI 1,9 l. Aussi les 1 000 exemplaires alloués à la France (sur un total de 3 000) partent-ils très vite. Après cette apogée, la GTI entame une lente sénescence, la 1,9 l voyant sa puissance chuter à 122 ch 1993 par la faute du montage obligatoire d'un catalyseur. Elle s'éteint en 1994, produite à 294 514 unités toutes versions confondues : un sacré succès pour un sacré numéro.
Au volant
Certes datée, la présentation de cette GTI 105 ch ne manque pas de charme avec ses moquettes rouges, alors que la finition est très convenable pour son époque. On est assis un peu haut, mais le siège maintient correctement. Très présent, le moteur sonne joliment et, surtout, pousse tout le temps, sans s'essouffler à haut régime, au contraire ! Les performances correspondent à celles d'une citadine actuelle de haut de gamme mais non sportive. Qu'importe, on s'amuse ! Pourquoi ? Parce que le train avant est archiprécis, l'arrière vif, la commande de boîte rapide et le volant extrêmement communicatif. On vit avec la voiture ! Le freinage est un peu juste, mais on ne vantera jamais assez la sécurité induite par l'excellente visibilité périphérique des autos des années 1980 aux montants fins.
Avenir
Sensible à la corrosion mais très résistante mécaniquement, la 205 GTI a connu une évolution de cote atypique. Dans les années 1990, elle ne valait plus grand-chose : on trouvait de jolis modèles à 15 000 F en 1994 par exemple. Jusqu'au début des années 2010, ça n'est guère tombé en dessous pour les très bons exemplaires, qu'on dénichait encore aux alentours de 3 à 4 000 €. Mais à partir de 2011, remontée prodigieuse. 10 000 € en 2015, 13 000 € en 2017, montant auquel la 1,6 l s'est stabilisée. En effet, la hausse de la cote a incité à la restauration de nombreux exemplaires qui, en arrivant sur le marché, ont freiné sa progression ! Quant à la 1,9 l, elle part d'un peu plus haut : 15 000 €. Dans le cas d'autos non restaurées en parfait état d'origine, ajoutez 4 000 € minimum : celles-ci sont à privilégier, dans l'optique d'un usage collection. Sauf qu'on achète souvent ces autos pour se faire plaisir au volant. Dans ce cas, mieux vaut alors un exemplaire restauré, dont le respect de l'authenticité ne constituera pas un frein à l'usage. Ceci explique des différences de cote pas si marquées. Quant aux belles Griffe, n'espérez rien sous les 26 000 €.
Evolution
- 1983 : Lancement de la Peugeot 205 en mars.
- 1984 : La GTI apparaît en mars : 1,6 l, 105 ch.
- 1986 : Puissance portée à 115 ch en mars. Présentation de la 1,9 l de 130 ch à l'automne.
- 1987 : Restylage en juillet : tableau de bord redessiné, nouveaux rétroviseurs extérieurs.
- 1990 : Installation de feux arrière façon 405 à l'été. Série limitée Griffe à l'automne.
- 1992 : Chute de la puissance de la 1,9 l (122 ch) suite à l'installation d'un catalyseur, disparition de la 1,6 l.
- 1993 : Fin de production.
3 points clés
- Performances élevées
- Châssis de référence
- Cote soutenue
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 23/07/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.