Acheter une NISSAN GTR 3.8 BI-TURBO 480 CH
Stéphane Schlesinger le 17/03/2021
Capable de performances de Porsche 997 Turbo mais plus spacieuse et beaucoup moins chère, la Nissan GTR est une arme exceptionnelle, à utiliser sur piste en France.
Furie technologique
La lignée des GTR est très longue. Elle remonte à 1969, et à l'époque il s'agissait de la version sportive, hypersophistiquée, d'une berline : la Skyline. Entre 1973 et 1989, la GT-R connaît une éclipse, puis revit via un coupé codé R32. Suivent les R33 et R34, toutes très respectées et qui finissent par créer un mythe. La R34, disparue en 2002, n'est remplacée qu'en 2007 par une bombe annoncée via des concepts en 2001 et 2005 : la R35. Ce n'est plus un dérivé de Skyline mais un modèle à part entière, un monstre gorgé de technologie conçu sous la férule du talentueux Kazutoshi Mizuno et dessiné par Hiroshi Hasegawa, qui s'est inspiré notamment du bombardier furtif B-2. Son design un rien manga cache une mécanique de pointe. Le moteur V6 3,8 l, codé VR38DETT et gavé par deux turbos IHI (480 ch !), s'unit à une transmission intégrale ATTESA E-TS. Gérée par électronique, elle fait varier le couple de 100 % sur le train arrière (doté d'un différentiel à glissement limité) à 5 % sur le train avant. Elle en outre est associée à une boîte 6 à double embrayage, installée sous la poupe : une première. Le tout repose à l'avant sur des doubles triangles et à l'arrière sur une épure multibras, et se complète d'amortisseurs pilotés.
En résulte une supercar à quatre places au grand coffre, facile à conduire et dotée de performances époustouflantes ! Et à 75 800 € (84 800 € actuels), elle est très compétitive. Conséquence, la production a du mal à suivre la demande, ce qui entraîne une spéculation… De type CBA, elle va assez peu évoluer jusqu'en 2011, où elle devient DBA. Esthétiquement, elle gagne des feux de jour et des boucliers avant aux angles striés, notamment. La puissance grimpe à 530 ch, puis 550 ch en 2012 suite à une reprogrammation, alors que toute la suspension bénéficie de nouveaux réglages. En résulte une auto encore plus performante, efficace et… confortable. Début 2014, une déclinaison Nismo, très radicale (600 ch) est lancée en France, à 150 000 €. Enfin, en 2016, la Nissan évolue encore : nouveaux boucliers, habitacle redessiné et bloc poussé à 570 ch (toujours 600 ch en Nismo). Ce modèle, encore en vente, comporte dans sa gamme une version Track Edition dédiée à la piste, reprenant des éléments de la Nismo, presque deux fois plus chère…
Au volant
Face au design très manga de la GTR, l'habitacle semble bien banal. Mais l'écran central affiche des données télémétriques ultracomplètes, alors que les multiples touches de la console centrale permettent de configurer toute la voiture. À la mise en route, le moteur émet un bruit quelconque, tandis que par de menues vibrations l'auto semble réticente à tourner à basse vitesse. C'est normal. Ensuite… On vous a dit qu'elle était aseptisée ? Mensonge. Quand on met pied dedans, la Nissan accélère avec une hargne phénoménale ! Surtout qu'elle n'est jamais interrompue par les changements de rapports, même si on les sent. Ces performances fulgurantes se doublent d'une agilité étonnante. C'est simple, dans les courbes serrées, malgré son encombrement et son poids, la GT-R se conduit comme une petite GTI. Elle s'inscrit en appui sans hésiter, se place au lever de pied, et drifte quand on remet les gaz fortement roues braquées. Le tout en communiquant fort bien. La GT-R excellera sur un grand circuit comme le Castellet ou Spa, moins sur les tracés sinueux à cause de son poids et de l'impossibilité d'y faire parler sa puissance colossale.
Avenir
L'entretien de la CBA doit avoir lieu tous les 6 mois, contre 12 pour la DBA. C'est plus cher, mais impératif pour la longévité de la mécanique, car la transmission est sensible. La cote ? Elle a flambé avant de chuter de façon raisonnable, les bonnes CBA ne tombant pas sous les 48 à 50 000 €. Une valeur stable depuis au moins cinq ans. Avec ses 40 CV, elle n'est pas trop matraquée par le supermalus. Les DBA sont environ 10 000 € plus chères, alors qu'elles sont taxées sur la base de 44 CV (530 ch), 47 CV (550 ch) et 53 CV (Nismo). Enfin, les modèles post-2016 (49 CV) débutent à 80 000 €. Les Nismo, rarissimes, sont plus chères : dès 110 000 € pour un modèle 2014-2016, et 130 000 € à partir de 2016. Les GT-R plus récentes décotent davantage, comme souvent, mais de façon raisonnable puisque, en un an, elles ne perdent que le montant du malus (20 000 €). Reste que la carte grise pour une première immatriculation coûte 30 000 € environ. Un montant fou qui, en renchérissant le prix total du neuf, a comme conséquence de tirer vers le haut les valeurs en occasion, y compris celle des modèles les plus anciens…
Evolution
2007 : Lancement de la GT-R R35 en fin d'année.
2008 : La GTR arrive en France, avec 480 ch.
2011 : Deuxième série, codée DBA : 530 ch, suspensions modifiées.
2012 : La puissance passe à 550 ch.
2013 : Version radicalisée Nismo, 600 ch.
2016 : Restylage apportant un nouveau tableau de bord. Le V6 développe désormais 570 ch. La GTR Nismo reste à 600 ch.
3 points clés
- Polyvalence
- Performances et efficacité monstrueuses
- Pas de décote sur les modèles anciens
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 17/03/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.