Acheter une MG B (1962 - 1980)
Stéphane Schlesinger le 13/10/2021
Souvent considérée comme l'archétype du roadster anglais, la MGB se révèle pourtant civilisée, facile et presque confortable. Une ancienne aisée à utiliser.
Charmeuse et rigoureuse
Lancée en 1962, la MGB succède avec bonheur à une MGA très jolie mais conçue trop vite. Avec sa structure monocoque, sa direction à crémaillère et ses freins avant à disques, la B s'en distingue d'abord par son bon niveau technologique. Et si son moteur reste culbuté, il développe tout de même 95 ch, ce qui lui garantit d'excellentes performances car le poids ne dépasse pas 920 kg. L'auto atteint 170 km/h et effectue le 1 000 m départ arrêté en 33,5 s, donc accélère aussi fort qu'une Mercedes 300 SE mais modère son tarif. À 15 950 F en 1963 (environ 23 000 € actuels), elle est en effet 1 800 F moins chère qu'un cabriolet 404 nettement moins rapide. Dynamiquement, les spécialistes apprécient son comportement routier homogène, ses bons freins, alors que sa ligne dessinée sous l'égide de Don Hayter séduit les plus blasés. Certes, sa boîte, issue de la MGA, est un peu rétive (1re non synchronisée), sa suspension arrière à ressorts à lames est un peu rude et son moteur renâcle dans les hauts régimes. Mais il est souple, ce qui compense largement en usage courant. Le succès est ravageur, surtout aux USA, de sorte que sans doute trop confiant MG ne fait que peu évoluer la B.
En 1964, son moteur passe de 3 à 5 paliers (un plus pour la fiabilité). Fin 1965, l'auto se décline en un séduisant coupé GT, et en 1967, elle adopte enfin une boîte totalement synchronisée, en même temps qu'elle se développe en MGC, recevant un 6-cylindres très lourd qui dégrade le comportement routier. En 1969, la calandre perd de son attrait en virant au noir, mais en 1973, le coupé adopte l'excellent V8 Rover 3,5 l tout alliage. À peine plus pesant que le 4-cylindres (en fonte), il confère à la GT des performances remarquables (200 km/h en pointe). On trouve en France quelques roadsters équipés de ce moteur par des amateurs. Mais en 1974, c'est le drame. La MGB, pour pouvoir être encore vendue aux USA, doit adopter d'horribles et énormes pare-chocs bistre, cependant que sa garde au sol relevée de 4 cm nuit à ses qualités routières. En compensation, une barre antiroulis est montée à l'arrière en 1976, alors que l'overdrive Laycock de Normanville est livré sans supplément dès 1975. Cahin-caha, le joli roadster anglais va poursuivre sa carrière jusqu'au 23 octobre 1980, et sera produit à 514 852 exemplaires. Un chiffre record que la Mazda MX-5 mettra longtemps à surpasser.
Au volant
Le pire n'est jamais sûr, comme on dit souvent, et ça se vérifie avec la MGB. On s'attend à une auto rude, propre à vous éjecter dès qu'elle passe sur une bosse. À tort. En réalité, cette anglaise profite d'une bonne position de conduite, d'un habitacle spacieux pour deux et de sièges suffisamment confortables. Très ferme en manœuvres, la direction s'allège et offre une jolie précision dès qu'on roule. Elle s'associe à une commande de boîte agréable pour faciliter la conduite. Pour sa part, le moteur souple et vigoureux assure d'excellentes reprises sans forcer, mais il n'aime pas les hauts régimes. Pas grave, on avance déjà très bien ! On enclenche l'overdrive, sorte de 5e vitesse, le bloc ronronne et on pourrait filer des centaines de kilomètres comme ça, cheveux au vent. Surtout que la suspension, ferme sans être dure, filtre correctement les inégalités, alors que la tenue de route rassure. Oui, ce roadster de charme étonne par son homogénéité et sa polyvalence, tout en se révélant très adapté aux conditions de circulation actuelles.
Avenir
Mécaniquement, la MGB séduit par sa robustesse, tandis que toutes les pièces nécessaires à son entretien ou sa restauration sont disponibles. Juste un détail : elle rouille copieusement ! Quant à la cote, elle est en progression douce. Voici 15 ans, un très bel exemplaire en conduite à gauche et pare-chocs chromés se négociait 10 000 €, valeur qu'on retrouvait en 2010. En 2015, elle commençait à croître à 12 000 €, puis passe à 15 000 € en 2017. Actuellement, comptez 22 000 €. Les toutes premières équipées du moteur à 3 paliers sont plutôt à 25 000 €, tandis que les modèles aux normes US restent en général à 15 000 €, sauf si on les remet en conditions européennes, ce qui les ramène vers les 20 000 €. Des chiffres susceptibles de variations notables suivant l'état et l'authenticité de la voiture.
3 points clés
conduite facile,
entretien aisé,
cote en hausse
Evolution
1962 : Lancement de la MGB.
1964 : Le moteur passe de 3 à 5 paliers.
1967 : Adoption d'une boîte entièrement synchronisée.
1969 : Calandre désormais noire.
1974 : Passage aux normes US : gros pare-chocs noirs et garde au sol relevée.
1975 : Overdrive livré en série.
1976 : Montage d'une barre antiroulis arrière.
1980 : Fin de production.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 13/10/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.