Acheter une MERCEDES SL R129 (1989 - 2001)
Stéphane Schlesinger le 28/03/2022
Dans la lignée de la SL R107, la R129 a marqué les esprits par sa sophistication. Ceci l'a longtemps empêchée d'être vue comme une classique, mais les choses changent...
Modernité classique
La lignée des SL remonte à 1954, quand a été commercialisée la mythique 300 SL papillon, issue de la compétition. SL signifie Sport Leicht, sport léger. Une appellation quelque peu usurpée en 1971 quand apparaît la lourde génération R107. Seulement, celle-ci connaîtra un succès considérable au point de s'étendre jusqu'en 1989 ! En mars de cette année-là apparaît celle qui lui succède, codée R129. Elle en reprend la formule générale (confort, sécurité et puissance plus que sportivité) mais renouvelle tout le reste. À commencer par la ligne, cette fois due à l'équipe de Bruno Sacco, patron du design Mercedes depuis 1975. Ultramoderne, lisse, tendue et sans emphase, elle surprend les observateurs. Moins toutefois que la technologie embarquée : plateforme de la berline W124, suspension dotée d'amortisseurs pilotés, essieu arrière multibras, arceau de sécurité rétracté qui jaillit en 0,3 s si l'auto amorce un retournement… La capote électro-hydraulique se déploie en 30 s, et un hard-top en aluminium est disponible. Sous le capot, deux blocs sont initialement proposés en France, un 3,0 l 24 soupapes de 231 ch et un 5,0 l de 326 ch. Le succès est immédiat, à tel point que malgré une usine capable de produire 20 000 autos par an, une liste d'attente se forme et engendre une spéculation sur les bons de commande. Pourtant, les prix sont élevés : 525 000 F pour la 300 SL 24 et 615 000 F pour la 500 SL (respectivement 128 600 € et 150 700 € actuels selon l'Insee). Il faut dire que ces autos jouissent d'un comportement routier exceptionnel, d'un confort sans faille et d'une sécurité passive de haut niveau.
Par la suite, la R129 va régulièrement évoluer : moteur V12 6,0 l de 394 ch (600 SL) en 1992, 2,8 l de 193 ch en 1993 (280 SL), restylage fin 1995. Outre des feux et boucliers modifiés, la SL accède aux xénons, mais aussi à la boîte auto à 5 rapports et surtout à l'ESP, de série sur la 600. La 300 SL 24 est remplacée par une SL 320 – 3,2 l mais toujours 231 ch – et des lettres qui précèdent dorénavant les chiffres sur toutes les appellations. Une dernière salve de modifications intervient en avril 1998, où les blocs sont modifiés, les culasses perdent une soupape par cylindre mais gagnent une 2e bougie, alors que les 6-en-ligne sont remplacés par des V6. La 280 grimpe à 204 ch, tandis que la 320 descend à 224 ch et la 500 à 306 ch, la dépollution étant parallèlement améliorée. AMG a pu exercer ses talents sur la R129 dès 1999, avec une SL 60 AMG dotée d'un V8 6,0 l de 381 ch. Suivront une SL 55 AMG de 354 ch en 1999 et, surtout, une terrifiante SL 73 AMG dont le V12 7,3 l développe quelque 525 ch. Ce bloc se retrouvera d'ailleurs dans la Pagani Zonda ! En 2001, la R129 disparaît, produite à 204 940 exemplaires, soit une moyenne annuelle de 16 500. Un record pour une SL !
Précautions d'achat
Très bien fabriquées mais extrêmement complexes, les R129 exigent un entretien rigoureux. À surveiller en priorité : les fonctions électriques, l'état des amortisseurs pilotés (très chers à remplacer) et la capote.
La cote
Les beaux exemplaires voient leur cote croître régulièrement. Comptez un minimum de 12 000 € pour une 280/300 en bon état, 18 000 € pour une 500, et déjà 30 000 € au bas mot pour une 600. Les AMG débutent à 25 000 € en version 60, et culminent à 150 000 € minimum pour la SL 73, produite à 85 unités seulement ! Cote en hausse.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 28/03/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.