Acheter une MERCEDES 600 SEL W140 6.0 V12
Stéphane Schlesinger le 24/11/2020
Au début de la 2ème moitié des années 80, la situation devient critique pour la Mercedes Classe S W126. Si brillante fût-elle lors de son lancement en 1979, elle commence à se démoder sérieusement, même si ses ventes restent élevées, et le lancement de la BMW Série 7 E32 en 1986, ultramoderne, aggrave les choses. Surtout qu'elle dispose d'un magnifique V12 ! Il faut remettre les pendules à l'heure, et présenter une auto qui règle son compte à toute la concurrence.
Valeur à suivre
Alors, Mercedes met tout son savoir-faire dans une grande berline gorgée de technologie. On soigne l'aérodynamique, les liaisons au sol, les moteurs et l'équipement, qui doivent être de référence. Seulement, le projet, pharaonique, prend du retard, coûte une fortune (plus d'un milliard de dollars), le budget prévu étant largement dépassé, ce qui coûtera probablement sa place à Wolfgang Peter, le directeur du développement. Car pour couronner le tout, quand elle sort en mars 1991, la nouvelle Classe S ne s'attire pas que des compliments. Déjà, elle est énorme (5,21 de long en SE et 5,30 m en SEL), et très lourde (1 900 kg minimum). Ensuite, son look, certes presque avant-gardiste, manque totalement de finesse. Surprise, sous la direction de Bruno Sacco, chef du design de l'étoile, c'est un français, Olivier Boulay, qui a tracé les lignes de la W140. Mais la lecture des équipements de la voiture laisse pantois. Portières à fermeture assistée, double vitrage (première mondiale), clim automatique dotée d'un filtre à pollens, et sellerie cuir à réglages électrique sont de série sur tous les modèles. Il y a même deux petites antennes qui jaillissent au bout des ailes arrière pour aider aux manœuvres de recul, tant le gabarit est imposant ! Si les trains roulants rappellent ce qui existe déjà chez Mercedes (double triangulation avant, essieu multibras à l'arrière), la gamme de moteurs contient une surprise. En haut de gamme, un V12 6,0 l de 408 ch est proposé, qui emmène le monstre allemand à 250 km/h et lui fait avaler le 1 000 m départ arrêté en 25,4 s malgré ses 2,2 tonnes. Un salon roulant aux performances de voiture de sport ! Surtout que cette version enrichit encore sa dotation : banquette arrière et volant à réglages électriques, hifi, régulateur de vitesse, toit ouvrant, sièges avant multicontours… La totale ! Le prix est à l'aune de ces prestations : 818 000 F, soit 187 000 € actuels. Les spécialistes critiquent la ligne de la 600 SEL mais restent pantois devant ses prestations dynamiques, bonifiées par son amortissement piloté et son correcteur d'assiette. Cette Mercedes assomme ainsi toute la concurrence. En 1992, un coupé SEC, tout aussi superlatif, est dévoilé, et la grande Mercedes entame une carrière commerciale bonne, mais pas aussi brillante que celle de sa devancière, la W126. Elle est en effet nettement plus chère, alors que le début des années 90 est marqué par une crise économique.
En 1993, nouvelle norme de dépollution oblige, la puissance chute à 394 ch puis, en 1994, la W140 bénéficie d'un léger restylage visant notamment à l'alléger visuellement. Elle change de dénomination, abandonnant les sigles SE et SEL placés après le chiffre de la cylindrée, au profit d'un simple S situé juste devant. Ainsi, la 600 SE devient S 600. Techniquement, les modifications, sont beaucoup plus limitées, mais en 1995, le GPS fait son apparition sur le coupé, ainsi que l'ESP, une première. La berline en bénéficie peu après, alors qu'arrivent les projecteurs au xénon, les airbags latéraux et le capteur de pluie en 1996. Autant d'accessoires inconnus à l'époque. La gamme 140 disparaît en 1998, remplacée par la W220 beaucoup plus fine, produite à 432 739 unités, dont 3 399 en 600 courte, 32 517 en 600 longue et 8 573 en 600 coupé.
On commence à redécouvrir ces autos exceptionnelles, dont la cote ne cesse de monter, réclamant désormais un minimum de 10 000 €.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 24/11/2020, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.