Acheter une LANCIA Flavia 2.0 injection
Stéphane Schlesinger le 09/04/2021
Si sa robe signée Pininfarina rappelle celle de la Ferrari 250 GTE, la Flavia offre une mécanique raffinée, un châssis étonnant et une fabrication autrement soignée.
Bien plus qu'une mini-Ferrari
Son concepteur Antonio Fessia travaillant sur ce principe depuis la fin des années 1940, la Lancia Flavia est la première traction italienne de série. Présentée en 1960, cette grande routière se distingue aussi par son moteur : un 4-cylindres à plat tout alliage doté de deux arbres à cames centraux, un cas unique dans la production mondiale. La Flavia profite aussi de quatre freins à disques, très rares à l'époque sur une berline.
Sa carrosserie, signée Piero Castagnero, se complaît dans un style boîte à chaussures discutable mais la qualité de finition fait honneur au constructeur. Étrangement, la Flavia se contente pourtant à l'arrière d'un essieu rigide suspendu par des lames… Il se révèle cela dit léger, bien guidé par une barre Panhard et agrémenté comme la double triangulation avant d'une barre antiroulis. De sorte que la Lancia séduit par ses qualités routières excellentes et son confort. Elle reçoit une multitude de carrosseries, à commencer par un coupé dès 1961. Dessiné par Pininfarina, il rappelle la Ferrari 250 GTE et se voit suivi en 1962 par un élégant cabriolet dessiné par Michelotti, ainsi qu'un second coupé, plus sportif, signé lui Zagato. Pourquoi faire simple…
Mais le plus produit des deux sera le premier. Doté de deux carburateurs, son moteur 1,5 l développe quelque 90 ch, puis 92 ch en 1963 quand sa cylindrée augmente à 1,8 l. Ainsi gréé, le coupé pointe à 172 km/h. Mais à 29 500 F en 1964 (41 000 € actuels), il est très cher. En 1965, la Flavia reçoit une injection de type Kugelfischer qui porte la cavalerie à 102 ch, et à cette occasion le tableau de bord est redessiné. La carrosserie attendra 1969 pour subir un restylage : calandre intégrant les 4 projecteurs, pare-brise, agrandi... Simultanément, la cylindrée grimpe à 2,0 l, et la puissance à 115 ch (carburateur) ou 125 ch dès 1970 (injection). L'intérieur se voit remanié.
En 1971, la Flavia est rebaptisée simplement “2000”, et reçoit encore quelques améliorations, telles que la boîte à 5 rapports ou la direction assistée fournie en série. Mieux équipé, le coupé 2000 injection électronique se nomme HF, puis la gamme finit sa carrière en 1974. En tout, la Flavia coupé a été produite à 26 082 unités, dont 3 725 en 1,5 l, 13 418 en 1,8 l, 2 150 en 1,8 l Iniezione, 3 456 en 2,0 l, 705 en 2,0 l Iniezione, 1 399 en version 2000 et 1 229 en 2000 ie HF.
Précautions d'achat
La Flavia coupé est une auto très bien fabriquée, mais elle est âgée et a souvent déjà été restaurée. Assurez-vous que la peinture n'est pas un cache-misère car la carrosserie, d'une fabrication complexe, est très onéreuse remettre en état. La mécanique est très fiable, à condition d'être soigneusement entretenue et réglée. D'une manière générale, veillez à acheter l'auto la plus saine possible car, rares, les pièces coûtent extrêmement cher.
La cote
Depuis cinq ans, la cote de la Flavia connaît une hausse lente mais régulière. De 15 000 € pour un bel exemplaire en 1,8 l 92 ch en 2015, on est passé à 25 000 € aujourd'hui. Pour sa part, un exemplaire à injection, en 1,8 l ou 2,0 l grimpera à 30 000 €, montant valable aussi pour une rare 1,5 l. La progression devrait se poursuivre.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 09/04/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.