Acheter une FORD MUSTANG I 4.7l V8 289 ci (1964 - 1973)
Stéphane Schlesinger le 25/09/2020
Formidable coup marketing, la Ford Mustang est entrée dans l'Histoire par sa ligne et ses V8 surpuissants. Son succès ne se dément pas, encore aujourd'hui !
Valeur à suivre
Chez Ford, on est assez agacé par le succès insolent de la VW Coccinelle aux USA. Lee Iacocca, le constate dès 1960. Alors fraîchement nommé vice-président de la Ford Motor Company, il fourbit une contre-attaque. Un petit coupé stylé et peu cher qui détournerait les jeunes de la Cox. Dès août 1962, celle qui s'appelle encore Cougar prend forme, sous les crayons de Dave Ash supervisé par Joe Oros. Selon les directives de Iacocca, elle est dotée d'un long capot pour faire croire à un gros moteur, d'une calandre large comme celle des Ferrari et d'un gros logo central à la façon du trident de Maserati. Le châssis sera celui de la banale berline Fairlane pour réduire les frais et la durée du développement. Emballé par les premières maquettes, le grand patron Henry Ford II donne le feu vert et le développement technique démarre sur les chapeaux de roues. Le nom final de l'auto ne sera trouvé qu'en toute fin de développement. Ce sera "Mustang", officieusement en référence au chasseur P51 Mustang. S'ensuit une colossale campagne publicitaire qui attise comme jamais la clientèle.
Le 17 avril 1964, quand la Mustang est présentée, c'est l'hystérie ! Elle propose un look digne des plus belles GT du Vieux Continent mais s'offre à un prix discount (2 368 $, soit moins que les 2 500 $ initialement ciblés). Tout le monde veut la sienne, certains allant même planter leur tente devant leur concession Ford pour être sûrs de passer commande dès l'ouverture. Par un habile programme d'options, on peut se concocter sa voiture idéale, paisible citadine avec son 6-cylindres 2,8 l ou sportive dotée d'un V8 surpuissant (271 ch). Évidemment, les solutions techniques sont primitives : essieu arrière rigide suspendu par des ressorts à lames, boîte à trois vitesses, quatre freins à tambours, moteurs culbutés... On est loin d'une Alfa Giulietta présentée dix ans auparavant ! Mais la presse américaine est dithyrambique et la clientèle s'en moque comme d'une guigne, surtout que, par le jeu des options, elle a accès à des éléments intéressants : direction et freins à disques assistés, boîte 4 ou automatique, radio, clim. Du coup, les clients paient en moyenne 1 000 $ d'équipements supplémentaires et choisissent à 70 % le moteur V8. La Mustang crée ainsi la catégorie des pony cars ! Fin 1964, ce sont plus de 300 000 Mustang qui tombent des chaînes : pari gagné ! Il en va très différemment en Europe, et notamment en France, où la Ford, à près de 30 000 F, est plus chère qu'une autre petite allemande, la Porsche 356 SC... Dès août 1964 (année-modèle 1965), un coupé fastback s'ajoute à la gamme, très pratique grâce à sa banquette rabattable et surtout magnifique avec sa poupe fuyante. Au fil des ans, la pony car deviendra muscle car, la Cobra Jet culminant à 335 ch en 1968 ! En 1967, un restylage apporte un nouvel avant très réussi mais, en 1968, la Mustang s'empâte en devenant Mach I et le charme est rompu.
Aujourd'hui, pour 30 000 €, on s'offre un joli cabriolet V8 289 ci de 1965 doté de bonnes options. Une auto encore performante mais limitée par son châssis antique. Une monture idéale pour avoir de good vibrations à 80 km/h ! La cote est stable.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 25/09/2020, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.