Acheter une FORD MUSTANG GT FASTBACK
Stéphane Schlesinger le 13/08/2021
Enfin ! Pour son jubilé, la Mustang adopte un train arrière multibras et peut défier les meilleures européennes. Toujours à prix d'ami.
Vive l'indépendance
C'est le cœur lourd qu'on a dû se débarrasser de l'essieu arrière rigide, élément constitutif de la Mustang depuis son lancement en 1964. Pour la sixième génération de celle qui a inventé la catégorie des Pony Cars, on a décidé de le remplacer par un très moderne train arrière multibras. Pourquoi ? D'une part, la concurrence a adopté un dispositif similaire depuis plusieurs années déjà, que ce soit la Chevrolet Camaro ou la Dodge Challenger. Ensuite, la nouvelle Mustang se destine à une carrière bien plus internationale que celle de ses devancières. Pas question de séduire les raffinés européens avec une suspension antique ! Les travaux de développement débutent fin 2008 et débouchent sur une Mustang inédite le 5 décembre 2013, pile dans les temps pour les 50 ans de la première du nom ! Le design a été supervisé par J Mays, également responsable du dessin de sa devancière, merveille de néo-rétro. Si on est parti de la plate-forme de cette dernière, l'adoption de l'essieu arrière indépendant et d'un inédit train avant à double pivot, inspiré de ce qui se fait chez BMW, a imposé de complètement la repenser, seul l'empattement étant conservé.
Sous le capot, surprise, un 4-cylindres apparaît, un 2,3 l turbo de 318 ch. Mais la Mustang de 1978 recourait déjà à ce type de moteur. Il est complété par un V6 3,7 l de 300 ch et un V8 5,0 l de 418 ch, ces deux derniers étant atmosphériques. En France, le V6 n'est pas retenu. Ils s'attèlent à une boîte 6 manuelle signée Getrag, le V8 ayant droit en plus à une automatique.
L'habitacle, entièrement redessiné, arbore une finition en gros progrès et se pare d'équipements technologiques tels que régulateur de vitesse actif, ou caméra de recul. La GT complète la dotation d'un détail savoureux : le Line Lock. Ce dispositif permet de n'agir que sur les freins avant pour mieux faire « burner » les roues arrière !
Bien née, l'auto reçoit un accueil très favorable aux US, qui doivent absorber plus de 80 % de la production, mais n'arrive en France qu'en juin 2015. D'office, les Mustang européennes reçoivent le Pack Performance incluant une suspension affermie, des gros freins, des jantes de 19 et un différentiel à glissement limité Torsen. Facturée 35 000 € en 2,3 l et 40 000 € en V8, le cabriolet réclamant 4 000 € de plus. A ceci, on doit ajouter 3 000 € de malus minimum à la 4-cylindres et… 8 000 € à la 5,0 l ! Des tarifs compétitifs qui aident la Mustang à bien se vendre en France. En 2017, elle bénéficie d'un léger restylage et reste commercialisée à ce jour.
Au volant
Avec ses 4,70 m de long, la Mustang n'a rien de compact, ce qui gêne dans les parkings. A bord, effectivement, la finition a énormément progressé, mais n'inquiète pas les premiums européens. L'équipement est complet, la position de conduite bien étudié, le capot démesuré… Pas idéal pour les manœuvres urbaines. Sur route et autoroute, la Ford séduit. Confortable, elle profite pourtant d'un comportement routier rigoureux et fort équilibré, même sur les aspérités. Pour du changement… La direction régale par sa précision et ses bonnes remontées d'informations, la boîte est agréable à manier, les freins sont efficaces : l'européanisation a du bon ! Mais c'est encore le cœur américain, le gros V8 atmo, qui donne le ton de cette voiture. Par sa musique d'abord, ses excellentes prestations ensuite. Il marche fort, sans oublier la souplesse, et, surprise, ne consomme pas trop ! En somme, une auto très homogène et pleine de caractère, qui en offre beaucoup. Bien plus savoureuse que les coupés 4 places européens, signés Audi, BMW ou Mercedes.
Avenir
Pour l'instant, aucun gros souci de fiabilité n'a été remonté. Ce qui aide la Mustang à très bien tenir la cote ! Certes, elle perd de la valeur comme tout modèle récent, ou presque, mais de façon très lente. Ainsi, une 2,3 l ne se dégotte pas à moins de 28 000 € en coupé, avec environ 80 000 km au compteur, tandis que la V8 démarre à 38 000 €, à kilométrage similaire. Pour un cabriolet, ajoutez 3 000 € environ. A titre de comparaison, une BMW 435i qui coûtait 54 000 € minimum en 2015 malus compris débute à 30 000 € : le prix de revient kilométrique est nettement en faveur de l'américaine ! Le fait que la 2,3 l ne soit plus importée et que la V8 GT revienne désormais à près de 70 000 € malus compris incite la clientèle à se reporter sur l'occasion.
Attention, les annonces sont gavées de voitures en provenance de l'étranger, d'Allemagne par exemple. Si vous en faites immatriculer une, vous aurez un malus de 4 000 € à payer pour la V8, et 1 500 € pour la 2,3 l.
3 points clés
- Châssis efficace.
- Esprit Mustang préservé.
- Faible décote
Evolution
- 2013 : Présentation de la Mustang de type S550 en 5 décembre.
- 2014 : Commercialisation aux USA.
- 2015 : Commercialisation en France en juin.
- 2017 : Restylage, moteur V8 porté à 450 ch, mais 2,3 l réduit à 290 ch.
- 2018 : Apparition d'une version Bullitt (460 ch).
- 2019 : Le 2,3 l Ecoboost est retiré du catalogue français.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 13/08/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.