Acheter une FERRARI California (2008 - 2014)
Stéphane Schlesinger le 13/04/2022
Nantie d'une carrosserie et de raffinements technologiques inédits chez Ferrari, la California est la première d'une lignée à succès. Et elle ne trahit pas la passion typique de la marque.
Première de cordée
On s'en rend compte maintenant : la California est véritablement l'initiatrice d'une lignée de modèles chez Ferrari. Un statut suffisamment rare pour être signalé ! Lors de sa présentation, en mai 2008, elle étonne énormément. Déjà, il s'agit de la première Ferrari de l'Histoire à se doter d'un V8 installé à l'avant. Dérivant du bloc de la F430, il s'en distingue par son injection directe, jamais vue à Maranello. Ce 4,3 l de 460 ch peut s'atteler à une boîte 7 à double embrayage : là encore, de l'inédit pour le constructeur. Quatrième nouveauté de ce modèle, la carrosserie arbore un toit dur rétractable. La cinquième, enfin, est la suspension arrière de type multibras. Tout ceci fait oublier que ce coupé-cabriolet comporte une dernière spécificité : il est le dernier modèle Ferrari à recevoir une boîte manuelle. Les équipes dirigées par Roberto Fedeli, directeur technique de la marque, et celles de Pininfarina et de Donato Coco, directeur de Centro Stile de Maranello, ont planché dur. Car pour emballer tout ceci – en plus du différentiel à glissement limité et du contrôle de traction F1-Trac (alliant un antipatinage au différentiel) – dans une carrosserie relativement compacte, ça n'a pas été simple. D'autant plus que de minuscules places arrière ont été prévues. Le résultat ne manque pas de caractère, malgré la lourdeur de la poupe. Pourquoi tous ces efforts ? Parce que cette auto, plus facile à utiliser et confortable que jamais, cible plus précisément la clientèle américaine. D'où son appellation California, à l'historique fort chez Ferrari. Le succès est immédiat, malgré un prix stratosphérique : 179 200 €, soit 204 700 € actuels selon l'Insee. La quasi-totalité de la clientèle délaissera l'unité manuelle, qui ne sera choisie que moins de dix fois ! Fin 2012, la “petite” Ferrari évolue en s'allégeant de 30 kg et en gagnant 30 ch (490 ch au total). Elle propose aussi un pack Handling Speciale (suspensions affermies, amortisseurs magnéto-rhéologiques), facturé 5 382 €. La California atteint alors son apogée, avant de changer drastiquement en 2014 quand, outre un restylage important, elle se dote d'un moteur turbocompressé et devient California T. En six ans, la version atmosphérique a été produite à plus de 10 000 unités : score enviable pour une Ferrari, surtout aussi disruptive !
Au volant
Le saut générationnel se voit à bord : finition en progrès, écran central tactile, console centrale au design soigné, position de conduite parfaite. Mais au démarrage, on comprend que le cœur reste ancré dans la tradition. Docile en usage courant, le V8, ultraréactif, dévoile une rage et un punch infinis quand on le lui demande ! Et outre des performances presque démentes, il produit une bande-son ahurissante, passant du chant au hurlement. Quel moteur ! Certes à double embrayage, la boîte se montre ultrarapide et parvient à procurer un feeling mécanique en mode Sport. On y sent les rapports s'engrener. Le châssis ? En conduite normale, il s'avère sain, équilibré et confortable. En usage intensif, la suspension reste un peu trop souple. Et si on cherche à faire glisser la poupe, le poids élevé induit par le toit implique des réactions immédiates. Mais le compromis rage/facilité de cette Ferrari est unique.
Précautions d'achat
La California se révèle fiable et moins chère à entretenir que les Ferrari précédentes grâce à sa distribution par chaîne et sa boîte à double embrayage. Elle pâtit cependant de petits pépins onéreux et d'une certaine faiblesse des collecteurs d'échappement. On privilégiera les modèles bénéficiant de l'entretien gratuit de 7 ans introduit en mars 2011, car ils auront profité d'un suivi rigoureux en réseau. Attention aux modèles utilisés en location de très courte durée, souvent massacrés ! Surtout que les revêtements intérieurs en cuir (bourrelet gauche du siège conducteur, coiffe du tableau de bord) sont assez fragiles.
La cote
Depuis notre dernier pointage de 2017, la cote plancher de la 460 ch a légèrement baissé, tombant de 90 000 € à 85 000 €. C'est que dans l'intervalle les kilométrages ont augmenté. Ce chiffre est valable pour des autos de 80 000 km environ. À 100 000 €, on accède à un exemplaire de 30 000 km, les plus beaux étant à 110 000 €, contre 130 000 € voici 5 ans. Les 490 ch, plus rares car produites durant deux ans seulement, débutent à 105 000 €, contre 135 000 € en 2017, le kilométrage ayant crû : 60 000 km minimum. Les plus chères sont encore à 135 000 €, pour environ 20 000 km. La perte de valeur s'inscrit donc, selon le kilométrage, dans une fourchette de 5 à 20 % sur 5 ans. Cette descente devrait se poursuivre, mais à rythme plus lent, sauf pour les moins chères en parfait état, dont les prix sont stabilisés. Quant aux versions à boîte manuelle, leur rareté extrême les rend inabordables : 393 360 € chez Artcurial en 2016…
Trois points clés
- 1re Ferrari coupé-cabriolet
- Utilisable au quotidien, mais conservant un moteur exceptionnel
- Cote en légère baisse
Chronologie
2008 : Première images diffusées en mai, lancement commercial en fin d'année.
2012 : Puissance portée à 490 ch, pack Handling Speciale en option.
2014 : Remplacement par la California T.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 13/04/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.