Acheter une FERRARI 456 GT (1992 - 2003)
Stéphane Schlesinger le 31/08/2021
Pour son retour sur le segment de la grande GT à 4 places et moteur avant, Ferrari a mis les petits plats dans les grands. En effet, durant l'été 1992, quand elle succède à 3 ans de distance à la 412i, la 456 GT étrenne le premier V12 Ferrari depuis l'arrêt de sa devancière. Surtout, elle se drape d'une magnifique robe qui, signée Pietro Camardella chez Pininfarina, s'inspire de celle de la Daytona.
Les petits plats dans les grands
D'une cylindrée de 5 472 cm3 (soit 456 cm3 par cylindre, d'où le nom de l'auto), le bloc 116B développe 442 ch pour 550 Nm et s'attelle à une boîte manuelle à 6 rapports (une première sur une Ferrari de route). Celle-ci s'installe sur l'essieu arrière, afin d'obtenir une répartition des masses optimale. Certes lourde – 1 800 kg – mais nantie d'un bon Cx de 0,34, la 456 GT file à plus de 300 km/h. C'est à l'époque la 4-places la plus rapide du monde !
Étonnamment, elle pose sa carrosserie ultramoderne en aluminium sur un traditionnel châssis tubulaire en acier. Pour assurer une parfaite adhésion entre ces métaux de nature différente, un nouveau matériau, le Feran, une tôle d'acier traitée différemment sur chacune de ses faces, a été mis au point. Notons à l'avant un spoiler qui se déploie automatiquement avec la vitesse, afin d'améliorer l'appui. En effet, pour demeurer lisse, la robe fuit les accessoires aérodynamiques voyants. Côté suspension, la 456 recourt à des ressorts hélicoïdaux, alliés une double triangulation sur chacun des trains, complétée par un amortissement piloté ainsi qu'un correcteur d'assiette arrière. Rigoureux ! Dans l'habitacle, le luxe est omniprésent : sellerie cuir Connolly à réglages électriques, clim automatique... Magnifique, même si la finition reste imparfaite.
Évidemment, tout ceci a un prix : 1 233 000 F (276 600 € actuels). C'est extrêmement cher, mais la Ferrari séduit les plus blasés par ses performances, son confort, son comportement routier et, bien sûr, son moteur fabuleux ! En 1995, après avoir corrigé quelques défauts de jeunesse, elle adopte un double airbag. Et en 1997, la 456 se décline en GTA, nommée ainsi en raison de sa boîte automatique à convertisseur, se contentant de 4 rapports. En 1998, la 456 évolue profondément. Dénommée M (Modificata), cette nouvelle série se révèle mieux fabriquée, adopte un capot nervuré en carbone et non plus plat en composite, un tableau de bord inédit et profite de nombreuses améliorations techniques visant à renforcer la fiabilité, même si le V12, désormais codé 116C, reste à 442 ch. Par la suite, la 456 se laissera glisser sans modifications jusqu'en 2003, année où elle est remplacée par la 612 Scaglietti, plus moderne mais moins gracieuse. Elle a été produite à 1 548 unités en GT, 403 en GTA, 688 en M et 650 en M GTA, soit 3 289 en tout. Respectable à ce niveau de prix.
L'achat d'une 456 est une chose ardue. En effet, c'est un modèle de transition chez Ferrari, combinant des méthodes de fabrication anciennes et une technologie déjà moderne, donc complexe. Cela se traduit par un entretien extrêmement cher, sans oublier ces multiples petites pannes, pas graves mais onéreuses à résoudre, qui plombent les frais d'utilisation. On pense par exemple à ces vitres de portière mal jointives engendrant des entrées d'air inopportunes, ou à ces amortisseurs pilotés souvent en panne et coûtant 1 000 € pièce. Pour autant, la cote de la 456 demeure solide, voire remonte un peu, du moins en ce qui concerne les exemplaires les plus soignés. Les passionnés apprécient sa ligne, son moteur et sa boîte manuelle, pratiquement introuvable sur la 612 Scaglietti. En somme, la 456 GT est une formidable machine à voyager, confortable, performante et exclusive, dont les prix varient de 45 000 € à 85 000 €, suivant qu'il s'agit d'une GTA de 100 000 km ou d'une M GT de 30 000 km.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 31/08/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.