Acheter une CHEVROLET Camaro SS (1966 - 1969)
Stéphane Schlesinger le 01/02/2023
Réponse élégante et surpuissante à la Mustang, la Camaro n'a strictement rien à lui envier en matière de chronos. Reste à la trouver en bel état d'origine
Élixir de puissance
Le succès de la Ford Mustang a causé un grand émoi chez GM. Mais on a su réagir de façon très adéquate dès septembre 1966 (année-modèle 1967), en présentant un duo de pony cars très attractives, réalisées sur la même base : les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird.
La première se signale par un design très réussi façon “bouteille de Coca” et une jolie gamme de sept moteurs, allant d'un poussif 6-cylindres (140 ch) en entrée de gamme (allié à une boîte auto à 2 rapports !) à un surpuissant V8 de 375 ch. Celui-ci fait partie des blocs disponibles avec la finition sportive SS, à ne pas confondre avec la RS, qui consiste surtout en une décoration suggestive, applicable d'ailleurs à la SS. Les V8 (350 ci – 5,7 l – ou 396 ci – 6,5 l –) de la SS développent respectivement 295 ch et 325 ch, voire 375 ch. Sa suspension (très classique avec son essieu arrière rigide allié à des ressorts à lames) se voit affûtée. Au-dessus d'elle se situe la Z/28, une version prête à courir en Trans-Am, dotée d'un 4,9 l de 290 ch officiels (bien plus en réalité) allié à une boîte 4 à l'étagement resserré, de trains roulants spécifiques et de freins renforcés.
La Camaro, disponible en coupé et cabriolet, remporte un certain succès, même si ses ventes n'atteignent que la moitié de celles de la Mustang (220 906 unités écoulées, dont 34 411 SS). Pour le millésime suivant (1968), la Camaro bénéficie de quelques modifications esthétiques, touchant notamment à la calandre et aux garnissages de l'habitacle. Les déflecteurs de portières disparaissent alors que des éclairages latéraux sont installés, conformément à la nouvelle législation américaine. Les moteurs subissent de menues modifications, la SS bénéficiant d'un 396 ci de 350 ch en sus des trois autres blocs. 235 147 Camaro (dont 27 884 SS) sortent des usines cette année-là. L'année suivante, les évolutions seront un peu plus importantes : face avant incrustant plus profondément les projecteurs, nouvelles portières, montants arrière revus, poupe plus agressive… Des problèmes de production ayant eu lieu, le millésime dure jusqu'en novembre 1969, de quoi écouler 243 085 Camaro dont 20 302 SS. En France, la RS SS était importée avec le V8 de 295 ch (ou 306 SAE) à 39 755 F, soit 47 500 € selon l'Insee : cher ! En janvier 1970, la Chevrolet change de génération.
À surveiller
Assurez-vous d'abord, que la voiture soit conforme à l'origine : les Camaro ont souvent été modifiées au cours de leur vie, bénéficiant par exemple de moteurs plus gros. Aussi dénicher un exemplaire parfaitement authentique est-il très compliqué. Mécaniquement, c'est du robuste, pour autant que l'entretien a été bien effectué. Mais la corrosion peut très sévèrement attaquer : attention aux peintures cache-misère ! D'une manière générale, vu leur âge, les Camaro ont très souvent été restaurées, pour le meilleur comme pour le pire. N'achetez donc qu'aidé de spécialistes, après avoir examiné la voiture. Ces Chevrolet ne sont pas si rares, et leurs pièces se dénichent aisément, même si leur qualité est très variable.
La cote
Depuis cinq ans, la cote de la Chevrolet Camaro a pratiquement doublé en France. La SS, réalisant un bon compromis entre forte puissance, rareté et prix, se dégote entre 45 000 € et 60 000 € en très bel état. Les plus chères sont celles dotée du “big block” de 6,5 l. Cela dit, n'hésitez pas à dépenser plus pour un exemplaire disposant de suppléments intéressants (autobloquant Positraction par exemple). La cote est encore en forte hausse aux États-Unis, ce qui se répercute chez nous : inutile de traverser l'Atlantique pour payer moins cher !
Note
Les cotes indiquées valent pour un très bel exemplaire. Elles sont toutefois susceptibles de varier en fonction de l'état et de l'historique de l'auto. Une remise à neuf totale et dans les règles de l'art peut ainsi justifier un doublement des valeurs données. Un kilométrage exceptionnellement faible et/ou une belle provenance entraîneront également une hausse des montants demandés.