Acheter une BMW Z3 (1995 - 2003)
Stéphane Schlesinger le 27/11/2019
Bardée de qualités et bourrée de charme, la Mazda MX-5 a connu un succès immédiat et colossal aux USA. Cela n'a pas laissé les autres constructeurs indifférents, en tout cas pas BMW qui s'est forgé une belle crédibilité en matière de roadster avec ses Z1 et Z8.
Valeur à suivre
Munich, on s'est dit qu'on avait de quoi contrer efficacement la japonaise, déjà en capitalisant sur l'image de ces deux modèles, ensuite en utilisant la banque d'organes du groupe. N'est-il pas un spécialiste de la propulsion ? Seulement, pour avoir une chance dans cette entreprise, il faut limiter les coûts. À cette fin, on reprend la plateforme de la Série 3 E36 Compact qui a troqué le train arrière multibras de la berline par celui, plus simple, de sa devancière E30. Pour habiller le tout, Joji Nagashima, sous la férule de Chris Bangle, s'inspire largement non pas des autres Z mais bien de la superbe 507, pour produire un design très séduisant, avec ce qu'il faut d'influences rétro.
Cela dit, si pour sa promo elle sert de monture à James Bond dans GoldenEye, la BMW Z3 est fraîchement accueillie par les spécialistes à sa sortie en 1995. À juste titre. Sous sa ligne ravageuse et suggestive, elle ne cache que des moteurs fadasses, à quatre cylindres : un 1,8 l de 115 ch et un 1,9 l de 140 ch. Un clivage confinant au ridicule. Pourtant, cet ensemble, bien mis au point, se révèle dynamiquement cohérent, de sorte que le succès commercial est au rendez-vous. Et ce malgré une qualité de finition peu digne de BMW, la Z3 étant il est vrai fabriquée aux USA, à Spartanburg. Le prix de 154 900 F (31 900 € actuels), modéré pour une auto à l'hélice, est un facteur déterminant, même si la MX-5 reste bien moins chère. Heureusement, dès 1996, la Z3 reçoit une carrosserie fermée qui la transforme en un joli break de chasse, ce qui en renforce le succès, le 100 000e exemplaire tombant des chaînes fin 1996. Néanmoins, avec l'arrivée de concurrentes ambitieuses et bon marché, comme les MGF et Fiat Barchetta, BMW choisit pour préserver son succès de faire évoluer la Z3 vers le haut, dans un segment de marché dont la Mercedes-Benz SLK a montré qu'il est très rentable. Ainsi, un 6-cylindres 2,8 l de 231 ch, s'accompagnant d'un train arrière élargi, s'ajoute à la gamme en 1996, suivi d'un 2,0 l de 150 ch en 1999, puis d'un 2,2 l de 170 ch, un 2,5 l de 187 ch et un 3,0 l de 231 ch en 2000. Mieux, en mars 1997, sonnez les trompettes, c'est la M qui apparaît, dotée du fabuleux 3,2 l S50 équipant la M3. Les 321 ch n'ayant que 1 350 kg à emmener, les performances se révèlent exceptionnelles (1 000 m DA en 24,4 s pour un maxi de 250 km/h). Mais attention, si un ABS et un différentiel à glissement limité sont installés, l'auto se passe d'antipatinage et d'ESP. Une voiture de pilote, bien loin du roadster initial, très gentillet ! Curieusement, la M disparaît brièvement en 2000 pour revenir en 2001, dotée cette fois du bloc 3,2 l S54 de la M3 E46, ramené de 343 à 325 ch. Le tout s'accompagne de suspensions durcies et d'aides à la conduite déconnectables. Cette M actualisée se repère aussi à ses jantes noires ou encore à son contrôle de pression des pneus. Les Américains ont également droit à la Z3 M, mais avec un moteur nettement moins puissant, un 2,8 l de 240 ch. Attention aux imports ! La Z3 tire sa révérence en 2003 après avoir été produite à plus de 300 000 exemplaires, dont 5 075 M coupés européens continentaux (6 845 en roadster) : un beau succès.
Aujourd'hui, phénomène youngtimers aidant, la Z3 revient à la mode. Sa ligne séduit toujours autant, sa fiabilité est avérée et les sensations de conduite sont délicieusement vintage. Quant au 6-cylindres, c'est un pur régal, en M ou pas. Dès 5 000 € en roadster 1,8 l ou 1,9 l en 4-cylindres, 8 000 € avec le 6-en-ligne, et 25 000 en M. Les coupés, plus rares, sont plus chers de 2 à 3 000 € à configuration équivalente.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 27/11/2019, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.