Acheter une BMW M6 F12 Cabriolet V8
Stéphane Schlesinger le 20/05/2021
Écopant d'un gros malus, la BMW M6 offre ses performances de premier plan pour un prix presque abordable. Ça pourrait ne pas durer.
M6 solaire
Dans une démarche pragmatique, on accepte chez BMW le fait que la révolution stylistique de Chris Bangle n'est pas une réussite totale. Pas plus que la baisse de qualité qui l'a accompagnée… Alors, on demande à Adrian von Hooydonk, successeur de Bangle à la tête du design BMW, de revenir à un certain classicisme. Ensuite, normes de CO2 obligent, on “downsize” les moteurs. Donc quand la nouvelle Série 6 apparaît à Détroit en 2011, elle n'accueille que des blocs suralimentés. Une fois n'est pas coutume, elle est d'abord dévoilée en cabriolet (F12), puis en coupé (F13) à Shanghai la même année. Elle se décline en M6 à Genève en 2012, et abandonne le V10 atmo pour un V8 4,4 l biturbo “Twin Scroll”, celui de la M5 F10 présentée en 2011 dont elle dérive étroitement.
Ce bloc, codé S63B44T0 et développé sous l'égide de Jürgen Poggel, place les deux turbos entre les deux bancs de cylindres, améliorant réactivité et compacité. Il bénéficie aussi des technologies emblématiques de BMW (injection directe, double Vanos et Valvetronic gérant pour l'un le temps d'ouverture des soupapes et pour l'autre leur levée en continu), une première sur un bloc badgé M. Le tout débouche sur un moteur qui développe 560 ch, pour 680 Nm au régime incroyablement bas de… 1 500 tr/mn ! Un accroissement de puissance bienvenu vu le poids en hausse de 140 kg face à la précédente M6 V10. Comme sur celle-ci, le moteur s'attelle à une boîte robotisée, sauf qu'ici il s'agit d'une Getrag à double embrayage et 7 rapports, quasi identique à celle de la Ferrari 458.
Côté châssis, les trains sont adaptés : ressorts et amortisseurs affermis, silentblocs plus rigides. De plus, la M6 peut recevoir en option des disques en carbone-céramique pour une meilleure endurance du freinage, par ailleurs doté d'étriers à 6 pistons à l'avant. Et, évidemment, tout est paramétrable à sa guise (moteur, boîte, direction, amortissement). Vendue 133 450 € en coupé (139 900 € actuels) et 140 600 € en cabriolet (147 800 € actuels), la M6 est correctement placée à son lancement. Elle évolue dans le détail fin 2014 (feux à LED) et sous la forme de packs Compétition permettant de porter la puissance à 575 et 600 ch. Les M6 coupés et cabriolets disparaissent courant 2017, fabriqués respectivement à 1 567 et 1 142 unités, si l'on ne retient que les modèles CEE en conduite à gauche.
Au volant
Sans originalité mais pure et élégante, la M6 Cabriolet séduit naturellement. À bord, l'habitacle exhale le luxe, mais au démarrage, le V8 casse un peu l'ambiance par sa sonorité peu mélodieuse. Entièrement paramétrable, la BMW peut tour à tour jouer la carte du confort total (les sièges sont exceptionnels) et de la sportivité féroce, grâce au V8 hyperréactif. Son couple à bas régime semble même excessif tant il déborde vite l'adhérence du train arrière ! Insensible aux 130 kg supplémentaires du cabriolet, le bloc administre une poussée mémorable, qui va croissant jusqu'à la zone rouge, tandis que la boîte, vive, le seconde sans rupture d'accélération. Le châssis ? Rigoureux, il permet d'exploiter convenablement la cavalerie sur sol sec, tandis que la direction, précise, aide à placer l'auto où on veut. Mais, plus souplement suspendu que le coupé, le cabriolet perd en efficacité, sans toutefois démériter, même si les freins métalliques manquent d'endurance.
Avenir
Globalement, cette M6 Cabriolet F12 est très fiable. Pourtant, elle décote sévèrement, mais sa fabrication quasi irréprochable l'empêche de tomber aussi bas que sa devancière. Depuis trois ans, à cause du malus, elle a encore perdu de la valeur, moins cela dit que le coupé, sûrement parce qu'elle est plus rare. Elle se déniche dès 48 000 € (plus de 100 000 km), contre 43 000 € au coupé (50 000 € en 2017), sachant que le supermalus l'a affectée à hauteur de 6 000 € (47 CV). En revanche, elle ne grimpe plus guère au-dessus de 70 000 € même en pack Compétition, sauf à moins de 10 000 km (là, elle passe les 80 000 €). Comme nous l'avions prévu en 2017, ce sont les modèles les plus récents et chers qui ont surtout été touchés.
3 points clés
- Forte décote
- Mécanique exceptionnelle
- Qualité en hausse
Evolution
2011 : Présentation du cabriolet Série 6 (F12) en janvier et du coupé (F13) en avril.
2012 : Lancement de la M6 et apparition de la Série 6 Gran Coupé (F06).
2013 : La M6 se décline en Gran Coupé et un pack Compétition (8 900 €) porte la cavalerie à 575 ch.
2016 : Version Compétition, 600 ch.
2017 : Fin de production du coupé.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 20/05/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.