Acheter une BMW M3 E46 (2000 - 2006)
Stéphane Schlesinger le 05/05/2022
Dernière M3 équipée d'un 6-en-ligne atmosphérique, la très efficace E46 voit sa cote sérieusement remonter. De quoi concilier sportivité, agrément et prix de revient ?
Un pur-sang en pleine ascension
Bien plus que l'E30, c'est l'E36 qui a vraiment fixé l'ADN de la M3. Plus proche de la Série 3 standard et produite sur les mêmes chaînes, elle adopte un extraordinaire 6-en-ligne, soigne son équipement et se veut plus polyvalente que radicale. Une formule gagnante que BMW a reconduite avec l'E46, remplaçant l'E36 dès la fin 1997. Elle en actualise la formule. Plus largement composée d'aluminium (60 kg), elle parvient à nettement améliorer sa qualité de fabrication et sa résistance aux chocs (deux points noirs de l'E36) sans s'alourdir. Les trains roulants sont également peaufinés, alors que certains blocs sont réemployés. Néanmoins, l'E46 doit attendre 2000 pour se décliner en M3. Elle récupère le 3,2 l de sa devancière, en l'améliorant. Codé S54B32 (6 boîtiers papillon au lieu de 3, 45 cm3 supplémentaires…), il passe de 321 à 343 ch. Mais la M3 prenant 35 kg (1 495 kg désormais), ses performances ne progressent pas significativement. Extérieurement, le bossage de capot et la prise d'air latérale évoquant celle de la mythique 507, font mouche. Aussi, malgré un prix élevé (372 000 F, soit 75 600 € actuels selon l'Insee), la BMW se vend très bien, d'autant que l'ESP rassure les clients. Ils apprécient aussi les trains roulants totalement retravaillés : voies élargies, direction plus rapide, triangles en aluminium, berceaux rigidifiés, ressorts et amortisseurs raffermis, barres antiroulis épaissies… Ajoutons les freins optimisés par des bols en aluminium et des disques agrandis, même si, curieusement, les étriers demeurent flottants. Le succès est renforcé par l'apparition d'un cabriolet en 2001. Mais, contrairement à sa devancière, la M3 E46 ne recevra pas de version berline. Légèrement restylée en 2003 (feux arrière à LED, commandes de tableau de bord modifiées, fiabilité renforcée), la BMW se décline ensuite en CSL. Allégée de 100 kg par l'adoption d'un toit en carbone notamment, montée sur des suspensions course durcies et montées sur rotules, dotée de la boîte robotisée SMG II (en option sur la M3 de base) et boostée à 360 ch, elle ravit les puristes. À condition toutefois qu'ils soient fortunés, vu son prix de 88 100 € (soit un surcroît de 29 500 € !). Ses trains roulants inspireront d'ailleurs le Pack Competition (5 300 €), proposé en supplément dès 2004. En 2006, les dernières M3 E46 (des cabriolets) sont fabriquées : 88 766 unités sont sorties de l'usine, un record !
Au volant
La E46 paraît délicieusement fluide face au modèle de génération actuelle. Et sa planche de bord, dans la pure tradition BMW, n'a rien à lui envier. Elle dispose d'une console nettement orientée vers le conducteur, de matériaux de très haute qualité, d'un assemblage parfait et surtout d'une ergonomie limpide. Le siège, remarquable, offre un maintien idéal, alors que la suspension, ferme, maintient la caisse sans compromettre le confort. Le moteur ? Un régal. Incarnation de l'onctuosité, il produit une mélodie aux nuances infinies. Au grondement se manifestant à pleine charge à bas régime, succède un cri métallique et cristallin à l'approche du rupteur (8 000 tr/mn), tandis qu'à 4 000 tr/mn le souple S54 prodigue un sacré regain de poussée. Le châssis, très équilibré, n'est cependant pas un scalpel : la direction pourrait être plus vive et le train plus tranchant. Mais, l'arrière est fidèle, l'adhérence impeccable et la motricité à la hauteur. Sur circuit, la M3 se défend bien mais son freinage manque d'endurance et ses prises de roulis sont un peu marquées. Elle séduira surtout par le fun qu'elle saura prodiguer en driftant, bien aidée par son pont autobloquant.
Fiabilité
La M3 E46 a connu de sérieux pépins de fiabilité : coussinets de bielles, attaches de pont (le plancher arrière se déchire parfois), bobines d'allumage… Il faut impérativement opter pour une auto respectée, à l'historique limpide ! Celles-ci passeront les 200 000 km sans gros ennuis.
La cote
Dernière M3 nantie du traditionnel 6-cylindres atmosphérique bavarois, l'E46 voit sa cote grimper sans cesse depuis cinq ans, surtout pour les exemplaires peu kilométrés de plus en plus rares. À l'époque, un beau coupé à boîte manuelle de moins de 100 000 km se négociait à 29 000 €, aujourd'hui c'est 44 000 € ! Curieusement, la cote des cabriolets n'a pas autant crû, restant près de 9 000 € inférieure à celle des coupés, dans cette zone de kilométrage. Un Pack Competition mérite un surcroît de 5 000 €, alors que la boîte SMG entraîne une chute de 2 000 € environ. Actuellement, l'accès se situe à 24 000 € pour un coupé ou un cabriolet SMG (à ce niveau, les deux sont à des prix similaires) en bel état, mais passant les 200 000 km. Quant à la CSL, son seuil est monté lui aussi, s'établissant désormais à 90 000 €. Des valeurs qui devraient continuer à augmenter, surtout pour les plus basses actuellement.
3 points clés
- Dernier 6-cylindres atmosphérique
- Pépins de fiabilité
- Cote en hausse
Chronologie
- 2000 : Commercialisation de la M3 E46.
- 2001 : Apparition du cabriolet.
- 2003 : Léger restylage (feux arrière à LED) et fiabilité en hausse. Juste après apparaît la CSL, allégée de 100 kg, dépouillée et boostée à 360 ch.
- 2004 : Introduction de l'option Pack Competition.
- 2006 : Fin de commercialisation.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 05/05/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.