Acheter une BMW I8 (2011 - 2020)
Stéphane Schlesinger le 23/11/2021
L'avant-gardiste BMW i8 surprend par sa ligne et sa technologie plus que par sa puissance. Désormais à la retraite, cette GT hors normes va devenir un pur collector.
Le concept-car de tous les jours
C'est peu dire que le design de BMW se cherche, mais ça ne l'empêche pas de sortir une pépite de temps en temps. Telle l'i8 par exemple. Dévoilée en tant que show-car en 2009, elle se dénomme alors Vision Efficient Dynamics et sert à mettre en valeur la technologie de récupération que le constructeur généralise dans sa gamme. Arborant une ligne complexe mais fonctionnelle et aérodynamique, ce concept a été dessiné en quelques mois par Mario Majdandzic et Jochen Paesen, sous l'égide d'Adrian van Hooydonk. Quand l'i8 sort fin 2013, son design finalisé par le Français Benoît Jacob n'a rien perdu de son impact. Originale, sa structure se compose d'un cadre en aluminium accueillant les suspensions, la transmission, les batteries lithium-ion et la mécanique. Là-dessus se pose une coque en plastique renforcé de fibre de carbone abritant les passagers, et le tout se drape d'une carrosserie en thermoplastique résistant aux petits chocs. Un soin particulier a été apporté au packaging, puisque l'i8 accueille 4 personnes et des bagages tout en conservant un moteur central arrière transversal. Il fallait que celui-ci soit très compact, car de surcroît il se complète d'un alterno-démarreur apportant 50 Nm de couple. On a donc retenu le 3-cylindres 1,5 l biturbo inauguré chez Mini, développant ici quelque 231 ch. Il s'attelle à une boîte automatique Aisin à 6 rapports. À l'avant, on trouve un bloc électrique synchrone de 130 ch associé à une boîte à 2 rapports. En mode zéro émission, il peut à lui seul entraîner l'i8 (la première BMW à traction, en somme), sur un maximum de 37 km, sans dépasser les 120 km/h. L'i8 connaît un certain succès, malgré un prix initial de 145 590 €. En 2018, un roadster s'adjoint à la gamme, qui bénéficie – enfin ! – de quelques améliorations : bloc électrique poussé à 143 ch, et autonomie zéro émission portée à 53 km, la capacité de la batterie passant de 7,7 à 11,6 kWh. La production s'arrête néanmoins en 2020, après que 20 465 unités sont sorties de l'usine. Vu le prix de revient de la fibre de carbone et la technicité de l'i8, il n'est pas certain que celle-ci ait été très rentable pour BMW…
Prestations électriques
En roulant tranquillement sur route, l'i8 peut parcourir près de 40 km en tout-électrique, quand elle est dotée de la batterie de 11,6 kWh. Les modèles antérieurs n'atteignaient pas les 30 km : le progrès est donc réel. Ces derniers se rechargent en un peu plus de 3 h sur une prise domestique adaptée, les versions plus récentes en 4 h 30, temps chutant respectivement à 2 h et 3 h avec une wallbox. En revanche, sur une prise standard ce sera 6 h au minimum L'i8 n'accepte pas les charges rapides des superchargeurs, ce qui serait inutile. Les deux versions se contentent en effet de chargeurs de 3,7 kW, mais peuvent accéder à des bornes publiques grâce à leur câble T2.
Au volant
L'accès à bord est assez difficile, mais l'i8 se montre accueillante, même si la finition n'est pas tout à fait celle qu'on attend d'une BMW. En ville, en mode électrique, tout est doux et silencieux. Puis, sur route, le bloc thermique entre en jeu dans une sonorité bizarre. Le punch est bien là, les accélérations valant celles d'une Porsche 991 Carrera S, malgré une boîte un poil lente. Pourtant, on ne ressent rien de violent, car là encore, le côté confortable domine. Une qualité, vu les conditions de circulation actuelles ! Très équilibré, le châssis donne de belles sensations, communique bien et profite d'un superbe grip, même si le sous-virage apparaît toujours à la fin. En moyenne, en roulant de façon dynamique, l'i8 ne réclame que 8,5 l/100 km. C'est bien plus qu'annoncé, certes, mais incroyablement bas pour ce type d'engin !
Avenir
Côté fiabilité, l'i8 ne souffre que de capteurs de pression d'essence défectueux et de bugs électroniques. Pourtant, elle ne tient pas très bien la cote. En 2017, il fallait débourser 79 000 € pour une auto de 20 000 km, soit déjà 65 000 € de décote en 4 ans. Actuellement, pour un tel kilométrage, ce sera 70 000 €, indiquant une baisse moins abrupte. Les moins chères sont à 60 000 € (50 000 km). Bien plus récentes, les Roadster débutent à 110 000 € pour 15 000 km, soit une perte de 50 000 € (ou 30 %) en 3 ans. Mais à kilométrage équivalent, les coupés post-améliorations sont à 90 000 €, donc ont perdu plus encore. La chute reste sensible pour les exemplaires les plus jeunes, alors qu'elle ralentit considérablement pour les plus anciens.
3 points clés
- Ligne de concept-car
- Usage très peu coûteux
- Forte décote
Evolution
- 2009 : Présentation du concept Vision Efficient Dynamics.
- 2011 : Ce concept évolue et devient i8.
- 2014 : Commercialisation de l'i8 définitive.
- 2018 : Commercialisation de l'i8 Roadster, améliorations techniques.
- 2020 : Fin de carrière.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 23/11/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.