Acheter une AUDI TT MKI (1998 - 2006)
Stéphane Schlesinger le 10/07/2019
Si Audi a réussi en deux décennies à s'imposer sur le marché premium, son image est devenue un peu plan-plan une fois passée l'ère des succès en rallye. Mais tout va changer avec le TT, qui va jouer un rôle crucial dans le rajeunissement des anneaux.
Valeur à suivre
Les coupés sont assez présents dans l'histoire d'Audi. On compte dans les années 70, 80 et 90 les 100S, 80 GT, Quattro et S2 notamment. Tous sont assez imposants et statutaires. Car si le constructeur d'Ingolstadt a réussi en deux décennies à s'imposer comme un acteur crédible du marché premium, son image est devenue un peu plan-plan une fois passée l'ère des succès en rallye. Mais tout va changer avec le TT, qui va jouer un rôle crucial dans le rajeunissement des anneaux.
En mai 1994, Freeman Thomas, jeune designer américain travaillant au bureau californien du Groupe VW, griffonne les lignes d'un petit coupé. Elles évoquent nettement celles de deux concepts : la New Beetle qu'il a dessinée un peu auparavant ainsi que la Renault Argos, présentée au salon de Genève cette année-là… Le dessin tape dans l'œil du supérieur de Thomas, un certain J Mays, qui en réfère immédiatement à Franz-Joseph Paefgen, chef de la R&D d'Audi. Celui-ci, enthousiasmé, donne de suite son accord pour la réalisation d'un prototype. Dès septembre 1995, un concept Audi TT exposé au salon de Francfort. C'est un manifeste de style. Ligne massives et épurées inspirées du Bauhaus, passages de roue proéminents, pavillon fuyant, ceinture de caisse élevée, il suscite l'enthousiasme. Son développement technique passe donc à la vitesse la vitesse supérieure, sous la férule du Dr Hackenberg, qui lui offre la nouvelle plate-forme PQ34 utilisée par les Audi A3 et Golf IV. Dès 1998, le TT définitif apparaît au Mondial de Paris, où il crée l'évènement. Remarquablement proche du concept, il parvient à concilier qualité Audi et prix relativement abordable, ce qui lui vaut un succès immédiat. La clientèle jeune en raffole ! A 197 000 F (39 000 € actuels), la version 180 ch traction est en outre seulement 3 000 F plus chère que le Coupé Fiat Turbo au blason nettement moins prestigieux… Le TT existe aussi avec un moteur 225 ch, couplé à une transmission intégrale Quattro, qui ne rend cela dit les roues arrière motrices qu'en cas de perte de motricité de l'avant, via un coupleur Haldex. Si, l'été suivant, le Roadster est dévoilé, le TT déçoit bien vite les puristes car il se révèle plus rapide que réellement sportif : rien à voir avec un Porsche Boxster. L'Audi paie là sa base plutôt roturière, qui a permis d'abaisser le prix de vente. Pire, une grave controverse l'affecte en début de carrière : surpris par un délestage de la poupe, certains propriétaires se crashent à son volant à grande vitesse, cinq perdant même la vie ! Audi réagit en modifiant les réglages de suspension puis en proposant l'ESP de série ainsi qu'un béquet arrière fixe censé générer 67 kg d'appui, en 2000. Les ventes peuvent alors décoller... au contraire de la voiture ! Le TT va relativement peu évoluer ensuite, mais proposera tout de même dès 2003 la révolutionnaire boîte DSG, tout juste étrennée par la Golf R32 qui lui cède aussi son moteur VR6. La production prend fin en 2006, après que 269 598 TT sont tombés des chaînes : un très joli score pour celui qui a durablement rajeuni l'image d'Audi.
Aujourd'hui, l'esthétique emblématrique du TT originel a remarquablement traversé les deux décennies qui nous séparent de son lancement. Bien fabriqué, il profite d'une jolie fiabilité, ce qui lui a permis de survivre en assez grand nombre, alors que ses performances et sa tenue de route restent dans le coup. Et le coût ? On trouve de bons exemplaires dès 5 000 €, mais attention, les belles autos peu kilométrées, deviennent très rares. Offrez-vous un beau coupé orange en V6 et moins de 100 000 km, il ne devrait pas perdre de valeur.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 10/07/2019, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.