Acheter une ASTON MARTIN Vanquish S (2012 - 2018)
Stéphane Schlesinger le 21/02/2022
Bouquet final des Aston 2+2 à plate-forme VH, la Vanquish entame aussi un renouveau du style Aston. Et en S, son V12 est plus musical que jamais !
Le début du renouveau
En 2001, la première Vanquish a joué un rôle de précurseur chez Aston Martin : elle étrennait une structure en aluminium, qui annonçait la VH apparue sur la DB9. Elle a disparu en 2007, remplacée par la DBS. En mai 2012, la marque de Gaydon a exposé à la Villa d'Este, la Project AM 310 Concept, qui annonçait trait pour trait le design de la seconde Vanquish, signé Marek Reichman. Celle-ci est dévoilée en juin et remplace… la DBS ! Plus racée et agressive que celle-ci, elle rompt avec la stratégie des poupées russes caractérisant alors les Aston de série, qui découlent toutes d'un même thème stylistique. Pour ce faire, elle reprend nombre d'éléments de design de la sublime hypercar One-77 et se signale aussi par une carrosserie en fibre de carbone : tant mieux pour l'allègement. Ainsi, le poids chute à 1 740 kg. La plate-forme VH a pour l'occasion été modernisée. Sous le capot, le V12 5,9 l est lui aussi revu. De type AM28, il reçoit un déphaseur sur chacun des quatre arbres à cames et développe quelque 573 ch qu'il envoie dans une boîte automatique Touchtronic II à six rapports, fournie par ZF couplée, pour la première fois chez Aston, à un launch control. Elle reste installée sur le train arrière, ce qui autorise une répartition des masses intéressantes de 51/49. Pour sa part, la suspension conserve le principe de la double triangulation avant/arrière bien connu sur la DB9 mais l'améliore et adopte un amortissement piloté ADC à trois réglages. Quant aux freins, ils recourent exclusivement à un mélange carbone/céramique. Idéal pour stopper cette bête de race qui passe de 0 à 100 km/h en 4,1 s et pointe à 295 km/h… L'avantage de la nouvelle carrosserie est aussi de permettre une augmentation de l'espace habitable. Pas du luxe tant les DB9/DBS/Virage sont étriquées. A bord, la Vanquish inaugure aussi un élément curieux : la console centrale à touches sensitives. Tout ceci se traduit par un prix assez vertigineux : 251 054 €, soit 262 500 € actuels. En 2013, la découvrable Volante apparaît, et dès 2014, la Vanquish évolue. Si le moteur passe à 576 ch (code AM29), c'est surtout la boîte qui retient l'attention : elle passe à huit rapports, et gagne en réactivité. Avec une telle mécanique, la Vanquish pointe à 323 km/h et franchit les 100 km/h en 3,8 s. Mais en 2016, Aston entame une révolution en présentant sa DB11, obligeant la Vanquish à monter en gamme. Du coup, fin 2016, elle devient S : suspension acérée, nouveau pack aérodynamique, moteur poussé à 603 ch… Si elle reste à 323 km/h, elle gagne 0,5 s sur le 0 à 100 km/h et surtout, gratifie de sensations bien plus intenses. Ce formidable bouquet final des Aston VH, décliné en Volant en 2017, disparaît en 2018. Au total, 2 589 Vanquish auront été produites, dont 1 086 en S.
Au volant de la Vanquish S Volante
Impressionnante à l'extérieur, la Vanquish S l'est aussi à l'intérieur. Cet habitacle, toujours peu spacieux exhale un charme fou de par l'élégance de son dessin et la qualité des matériaux. Fin, le siège n'en procure pas moins un bon confort, et j'insère l'ECU (Emotion Control Unit) dans le haut de la console centrale pour lancer le moteur. Le V12 s'éveille en aboyant : incroyable. Excessif. Même en mode normal. Pourtant, S ou pas, la Vanquish reste une Aston : surpuissante mais facile. Son volant ferme et très informatif rassure dès les premiers tours de roue, le moteur est docile, la suspension ferme mais pas trop. Sur route, elle ronronne docilement, mais dès qu'on enfonce l'accélérateur, attention : ça rugit. Surtout que la boîte 8 réagit prestement. En mode Sport, ça hurle, ça rage et si on passe dans un tunnel, on a l'impression d'être suivi par le plateau 5 du Mans Classic. Un son incroyable, voire agressif surtout capote baissée. Pour le reste, la Vanquish S administre des accélérations époustouflantes passé 4 000 tr/mn, tout en demeurant facile si on la respecte. Son amortissement dépassé et son léger manque de précision générale la datent, mais son moteur glorieux justifie à lui seul l'achat.
Avenir
Eprouvée, la Vanquish est fiable mais chère à l'entretien. Et gare à la carrosserie en fibre de carbone ! Malgré son sublime moteur, la belle décote fort : elle se dégotte dès 120 000 € en 573 ch. Pour une Volante, comptez 160 000 € minimum. Les S débutent à 190 000 € en coupé, et 200 000 € en Volante, soit déjà une grosse décote. Ces valeurs sont appelées à baisser encore, surtout que ces autos sont encore peu kilométrées, rarement plus de 30 000 km…
3 points clés
- La plus puissante des Aston V12 atmo de série
- Sonorité époustouflante
- Grosse décote
Chronologie
- 2012 : Lancement de la Vanquish en juin, après qu'elle a été annoncée par un concept en mai.
- 2013 : La découvrable Volante apparaît.
- 2014 : Mise à niveau : moteur porté à 576 ch et boîte 8 vitesses.
- 2016 : La Vanquish devient S : 603 ch, châssis affûté, aéro revue.
- 2017 : La Vanquish S se décline en Volante.
- 2018 : Fin de production
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 21/02/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.