Acheter une ASTON MARTIN V8 VANTAGE
Stéphane Schlesinger le 04/08/2021
Formidablement bien dessinée, la V8 Vantage est devenue le plus grand succès commercial d'Aston grâce aussi à ses qualités routières et son prix acceptable.
Beauté inaltérable
La Vantage, c'est un peu un coup de génie. Celui de proposer un modèle plus abordable, donc voué à être produit en grandes quantités, tout en se montrant superbe et efficace. A sa sortie au salon de Genève 2005, elle marque les esprits les plus blasés par sa ligne peaufinée par Henrik Fisker. Certes, le thème est déjà connu, ayant été annoncé par un concept présenté au salon de Detroit 2003. Mais il n'a rien perdu de son impact, au contraire : plus compacte que la DB9, la V8 Vantage semble déborder d'énergie. Cette splendeur tout en aluminium repose sur la plate-forme modulaire VH, elle aussi inaugurée par la DB9, et récupère un V8 4,3 l de 385 ch largement conçu par Ford, alors propriétaire d'Aston. Ce bloc est d'ailleurs fabriqué chez l'Ovale Bleu, à Cologne, et s'il dérive de l'AJ-V8 de Jaguar, il s'en distingue nettement, notamment par son carter sec. Il s'attèle à une boîte manuelle à six rapports logée sur l'essieu arrière, pour une meilleure répartition des masses.
Splendide, sérieusement conçue, performante et relativement abordable (106 000 €, soit 124 000 € actuels), la V8 Vantage remporte d'emblée un joli succès commercial. Le pari initial est gagné ! De surcroît, tout au long de sa carrière, elle va connaître pléthore d'évolutions et Citons le roadster apparu fin 2006, la boîte robotisée Sportshift (discutable) et le moteur 4,7 l en 2007, développant 426 ch. En 2011, la version S, plus sportive, porte la cavalerie à 436 ch, en plus de bénéficier d'une boîte robotisée à 7 rapports et de trains roulants acérés. Par la suite, les évolutions seront plus rares (nouvelles commandes de console centrale en 2016). En fait, la Vantage a depuis son début de carrière entretenu son intérêt auprès du public par le biais de séries limitées tellement nombreuses qu'on ne peut toutes les énumérer ici : N400, N430, AMR, AMR Pro… L'Aston termine sa carrière en 2018, produite à 15 458 unités en coupé et 6 231 en Roadster : elle détient le record pour le constructeur de Gaydon.
Au volant
Conçu pour deux passagers, l'habitacle offre suffisamment d'espace. Composé de matériaux flatteurs (cuir, alcantara), il se révèle très chaleureux, tandis que les cadrans inspirés de l'univers de la joaillerie sont des splendeurs. Le moteur ? C'est un enchantement auditif, une mélodie de V8 sans agressivité. Il offre en sus des performances juteuses à tous les régimes, mais le 4,7 l supplante très nettement le 4,3 l tant par son punch que son caractère : difficile de ne pas craquer. Côté boîte, la robotisée n'est satisfaisante qu'en mode manuel, délivrant trop d'à-coups en automatique. La commande mécanique semble donc préférable ! Pour profiter des belles performances, le châssis est plus qu'à la hauteur, sain, équilibré, adhérent et jamais vicieux, même si l'amortissement ne vaut pas celui d'une 911. Surtout, la direction est très informative. En somme, une GT homogène, charmeuse et polyvalente.
Avenir
Bien conçue, la V8 Vantage ne souffre pas de tare particulière à condition de bénéficier d'un entretien rigoureux. Ce qui est cher. La cote ? On s'attendait à ce qu'elle baisse à cause de la sortie de la nouvelle Vantage, or, c'est l'inverse qui a eu lieu. Au lancement de cette dernière, la valeur du modèle remplacé a crû : pour un coupé 4,3 l manuel d'environ 100 000 km, comptez 40 000 € minimum, soit la même valeur qu'il y a trois ans, alors qu'auparavant, on était vers les 35 000 €. La 4,7 l s'est encore plus renchérie : ajoutez 10 000 € à kilométrage équivalent, soit un accès à 50 000 €… en Sportshift ! Les manuelles sont nettement plus onéreuses car moins présentes : rien à moins de 60 000 €. Et plus les autos sont récentes, plus l'écart entre manuelle et robotisée s'accroît ! Les Roadster réclament 10 000 € supplémentaires. La cote devrait rester stable, d'autant que la nouvelle V8 Vantage, jugée moins jolie, ne se déniche pas à moins de 150 000 €.
Evolution
2005 : Présentation au salon de Genève.
2006 : Apparition du Roadster et de la boîte robotisée.
2008 : Le V8 4,7 l de 426 ch intègre la gamme.
2011 : Version Vantage S : 436 ch, boîte robotisée Sportshift II à 7 rapports contre 6, accessoires aérodynamiques optimisés.
2016 : modifications de détails, commandes sensitives de Vanquish sur la console centrale
2017 : fin de carrière.
3 points clés
- Plaisirs de sportive à l'ancienne
- Ligne intemporelle
- Cote en hausse
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 04/08/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.