Acheter une ASTON MARTIN V8 Vantage (2006 - 2018)
Stéphane Schlesinger le 26/07/2019
Premier grand succès d'Aston Martin, la DB7 a réussi son pari grâce à un prix presque accessible. Une fois nantie d'un V12, elle est montée en gamme, laissant de la place à un modèle moins onéreux, annoncé sous forme de concept au salon de Detroit 2003.
Valeur à suivre
Premier grand succès d'Aston Martin, la DB7 a réussi son pari grâce à un prix presque accessible. Une fois nantie d'un V12, elle est montée en gamme, laissant de la place à un modèle moins onéreux, annoncé sous forme de concept au salon de Detroit 2003. C'est déjà trait pour trait la future V8 Vantage. Sa robe est signée du danois Henrik Fisker qui, à la tête du design Aston, a remplacé en 2001 Ian Callum, parti chez Jaguar. Celui-ci avait déjà commencé à travailler sur les futures DB9 et Vantage, deux autos déclinant un même design de base. Mais c'est Fisker qui les a pleinement développées en leur offrant un langage stylistique très pur, inspiré de celui de la DB4 et inauguré, en série, par la DB9, en 2003. La V8 Vantage la suit au salon de Genève 2005, tout aussi simple et superbe, mais plus agressive et musclée de par sa compacité accrue. Contrairement au concept de 2001, s'établissant sur une plateforme raccourcie de DB7, la nouvelle Vantage adopte la structure modulaire VH, introduite par la DB9, en la perfectionnant. Composée de profilés en aluminium collés, elle permet de faire varier aisément l'empattement et se prête à plusieurs types de carrosserie sans pratiquement nécessiter de modifications. La Vantage reçoit un nouveau V8 fabriqué à Cologne, lointain dérivé du bloc Jaguar AJ8 largement conçu par Ford. Tout en alliage et doté de 4 arbres à cames en tête actionnant 32 soupapes, ce 4,3 l développe 385 ch et s'attèle à une boîte 6 manuelle accolée au pont pour une meilleure répartition des masses. Il s'installe à l'avant alors que les premières études le prévoyaient en position centrale arrière. En tout cas, l'accueil est excellent, et les commandes affluent, même si à 106 000 € (124 500 € actuels), elle est un peu plus chère que la référence Porsche 911 (90 450 € en Carrera 2S). La Vantage, tout au long de sa carrière de près de 13 ans va connaître pléthore d'évolutions et de séries limitées, qu'il serait trop long d'énumérer ici. Citons tout de même le roadster apparu fin 2006, la boîte robotisée et le moteur 4,7 l en 2007, le V12 en 2009, la version S en 2011, aux freins et à l'échappement acérés. Ensuite, ce sera plus calme...
Les premiers essais presse sont élogieux, le comportement routier, les performances et l'esthétique étant appréciés. De plus, la sportive anglaise se montre très raffinée et exclusive, tout en demeurant facile à utiliser au quotidien. Par la suite, elle démontrera une très bonne fiabilité, tandis que la 4,7 l apportera un surcroît de punch fort bienvenu. Conséquence de tout ceci, elle rencontre un succès commercial inédit chez Aston, et bat le record de production d'Aston, avec 25 000 exemplaires au terme de sa carrière en 2018. Elle est remplacée par une V8 Vantage totalement différente par sa ligne, sa structure mais aussi sa mécanique. Malgré ses immenses qualités, celle-ci ne fait pas oublier sa devancière, à l'esthétique plus consensuelle et aux moteurs atmosphériques plus démonstratifs. Aussi, loin de voir sa valeur plonger sa valeur, comme cela arrive souvent sur ce marché quand une star prend sa retraite, l'ancienne Vantage profite d'un regain d'intérêt sur le marché de l'occasion, du moins en France (il en va tout différemment en Allemagne par exemple). Il y a un an et demi, nous nous étions penchés sur sa valeur et depuis, nous constatons qu'elle a progressé. Ainsi, alors que la « petite » Aston se dégottait dès 40 000 €, aujourd'hui il faut compter 45 000 €, en V8 385 ch. Pour une 4,7 l la facture ne tombe pas sous les 50 000 € avec la discutable boîte robotisée. Celle-ci équipant une grande majorité des modèles, mieux vaut, dans une optique de placement, opter pour un exemplaire à boîte mécanique, qui sera, de surcroît, d'une conduite plus pure. Seulement, ils se négocient nettement plus cher, au moins 5 000 €, mais le jeu en vaut la chandelle.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 26/07/2019, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.