Acheter une ASTON MARTIN V12 Vantage S (2013 - 2019)
Stéphane Schlesinger le 02/02/2022
Même si son moteur est logé au chausse-pied, l'Aston Martin V12 Vantage est remarquablement mise au point. Peut-être la plus désirable des Aston à 12 cylindres...
Un V12, une ligne, un châssis, what else ?
La Vantage, c'est un peu l'Aston miracle. A sa sortie au salon de Genève 2005, elle marque les esprits les plus blasés par sa ligne superbe peaufinée par Henrik Fisker. Certes, elle est déjà connue, ayant été annoncée par un concept présenté au salon de Detroit 2003. Mais elle n'a rien perdu de son impact. Cette splendeur repose sur la plate-forme modulaire VH et récupère un V8 4,3 l de 385 ch largement conçu par Ford, alors propriétaire d'Aston. Il s'attèle à une boîte manuelle à six rapports, logée sur l'essieu arrière, pour une meilleure répartition des masses. Splendide, sérieusement conçue, performante et relativement abordable (106 000 €, soit 124 000 € actuels), la V8 Vantage remporte un joli succès commercial. Tout au long de sa carrière, elle va connaître pléthore d'évolutions et de séries limitées, qu'il serait trop long d'énumérer ici. Citons le roadster apparu fin 2006, la boîte robotisée et le moteur 4,7 l en 2007, ainsi que, et surtout, le V12 en 2009. Avec cet énorme 6,0 l, l'Aston devient un monstre incroyable, au rapport encombrement/puissance tout à fait alléchant. En fait, il s'agit de celui de la DBS, installé presque tel quel, avec sa boîte, dans la Vantage. Résultat, avec 517 ch, la Vantage pointe à 305 km/h. Evidemment, à 173 910 € (soit 192 500 € actuels), elle est très élitiste. Pourtant, les 1 000 exemplaires prévus ne satisferont pas la demande : il en faudra environ 220 de plus ! Sans oublier les 100 Roadster (193 521 €) produits à partir de 2012. Mais Aston n'en reste pas là et développe la V12 Vantage S, présentée en 2013. Cette fois, la puissance passe à 573 ch, le châssis est acéré et surtout, une boîte 7 robotisée Sportshift III fournie par Graziano prend place à l'arrière. Crème anglaise ? Crème fouettée oui, la belle frôlant les 330 km/h, franchissant les 100 km/h en 3,9 s. Le prix ne s'envole pas, à 178 672 €. En 2014, elle se décline en Roadster, et en 2016, une boîte 7 manuelle, à grille inversée, arrive en option gratuite. A cette occasion, la Vantage bénéficie d'un léger restylage, comprenant notamment une nouvelle console centrale. En 2017, une série limitée AMR est proposée (100 exemplaires), qui offre 600 ch. Alléchante, malgré ses 195 600 €. Enfin, en 2018, la V12 Vantage tire sa révérence de belle manière : avec une série limitée V600 (référence à la V600 produite en 1998), produite à 14 unités, 7 en coupé et 7 en roadster. Le prix ? 400 000 €, officieusement…
Au volant
Près de quinze ans après son lancement, la Vantage n'a rien perdu de son pouvoir de séduction. En revanche, l'habitacle semble plus daté. Embêtant pour le GPS et le système mulitmédia, archaïques, mais réjouissant pour les cadrans analogiques. Dessinés comme des éléments de joaillerie, ce sont de pures splendeurs. Quant à la sonorité du moteur, quel bonheur ! Bien calé dans le cockpit aux allures d'écrin, on la goûte à tous les instants. Et quand on chasse les tr/mn… Ça devient carrément jouissif : ce V12 chante mieux qu'en Italie ! Surtout, il administre une poussée phénoménale et très progressive. C'est là qu'un atmo est supérieur à un turbo : il évite, par son moindre couple, de saturer le train arrière à la moindre occasion. Sur le sec, la direction très informative s'associe à un train avant tenace et mordant pour bonifier l'efficacité et… la confiance ! Avec l'excellente répartition des masses, le comportement est très équilibré et prévisible, l'arrière se révélant bien tenu. Certes, l'amortissement avoue son âge, certes, l'agilité n'est pas celle d'une Ferrari, mais cela permet aussi une conduite très relax, surtout que les freins sont excellents. Un gros défaut demeure cela dit : la boîte robotisée de notre V12 S est parfaitement désagréable en mode automatique, générant beaucoup d'à-coups. En manuel, c'est nettement mieux. Globalement, la conduite de la Vantage V12 S est un nectar !
Avenir
Fiable à condition d'être bien entretenue, la V12 Vantage semble atteindre un plancher à 100 000 €, si elle ne dépasse pas les 50 000 km. Ses 45 cv fiscaux lui valent 5 000 € de malus, ce qui reste supportable à ce niveau de prix. Beaucoup plus rares, les roadsters sont aussi beaucoup plus chers, avec un minimum à 150 000 €. Là encore, ils semblent ne pas descendre sous ce seuil. Quant aux S, elles ne sont pas tellement plus chères : dès 125 000 € ; mais avec 51 cv, elles atteignent le malus maxi de 8 000 €. Les toutes dernières AMR, rares, sont vendues aux prix neuf malussé, mais devraient baisser.
3 points clés
- Beauté fascinante
- Ensemble très au point
- Décote faible
Evolution
- 2005 : Lancement de la V8 Vantage
- 2009 : Elle devient V12 Vantage en adoptant le 12-cylindres 5,9 l
- 2012 : La V12 Vantage Roadster apparaît
- 2013 : Version S forte de 573 ch
- 2014 : Arrivée de la V12 S Roadster
- 2016 : Léger restylage et retour de la boîte manuelle, cette fois avec 7 rapports
- 2017 : Série limitée AMR de 600 ch
- 2018 : Série limitée V600 signalant l'arrêt de la production
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 02/02/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.