photo ASTON MARTIN RAPIDE
ASTON MARTIN RAPIDE

Acheter une ASTON MARTIN Rapide (2009 - 2019)

Stéphane Schlesinger le 29/08/2022

Dérivant étroitement de la DB9, la Rapide d'en distingue notamment par ses portes arrière, pourtant presque indécelables au premier coup d'œil. Une bête de race donc, mais quid des aspects pratiques ?

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Un air de supercar familiale

ASTON MARTIN Rapide (2009 - 2019)

Les 4 portes n'ont jamais porté chance à Aston Martin. La première, dénommée Rapide, apparait en 1960 sous la marque Lagonda, associée à Aston par David Brown, qui a racheté les deux en 1947. Dérivant de la DB4, elle ne s'écoule qu'à 55 exemplaires. La seconde, simplement nommée Aston Martin Lagonda fait pire encore : seulement 7 unités entre 1974 et 1976 pour cette V8 rallongée. Cette année, elle est remplacée par une autre Lagonda, au design futuriste, mais vendue à seulement 636 exemplaires jusqu'en 1990. Il faut attendre fin 2009 pour voir revenir une Aston à 4 portes fabriquée en série, la Rapide. A l'instar de sa devancière de 1974, elle dérive techniquement du grand coupé de la marque, cette fois la DB9. Elle en reprend donc les codes esthétiques, la plate-forme modulaire VH en aluminium, le V12 6,0 l et la boîte automatique ZF renommée Touchtronic. La Rapide apporte toutefois une suspension arrière modifiée, mais, rallongée de 30 cm, elle s'alourdit de quelque 220 kg. Ulrich Bez, alors patron de la marque de Gaydon, en délocalise l'assemblage chez Magna Steyr à Graz, en Autriche car l'usine de Gaydon tourne déjà à plein.

Facturée 181 000 € en 2010 (185 000 € actuels), la Rapide est nettement plus chère que ses rivales, Bentley Flying Spur exceptée, mais se vend beaucoup mieux que ses ancêtres, même si elle n'atteint pas ses objectifs initiaux. De 472 en 2011, les livraisons européennes chutent à 228 en 2012, mais en 2013, la Rapide adopte le suffixe S, signalant de nombreuses améliorations. Le moteur passe de 477 à 556 ch, la suspension évolue (amortissement piloté à 3 lois), la finition progresse et calandre s'agrandit. Seulement, la boîte attendra 2015 pour compter 8 rapports et non plus 6. Cela n'empêche pas les ventes de baisser inexorablement (moins de 100 en Europe sur 10 mois 2018), achevant de faire de la Rapide l'une des 4 portes les plus rares qui soient. Elle sera remplacée par un modèle à motorisation électrique d'ici un an.

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Au volant de l'Aston Rapide

Quasi identique à la DB9 de face, la Rapide escamote fort bien ses portes arrière. Installé au volant, on tombe sous le charme, les mains ne touchant que des matériaux nobles (commodos exceptés) et le regard ne tombant que sur de belles choses, comme ces somptueux cadrans inspirés de la grande horlogerie. Puis on jette on coup d'œil sur l'épaule, et on remarque les places arrière. On s'y installe via une ouverture assez étroite, et si on mesure plus d'1,70 m, on y sera très à l'étroit. Pour sa part, le coffre compense son faible volume par un hayon et des dossiers arrière rabattables. Très pratique !

Retour au volant. Insertion du module de démarrage dans la console, le gros atmo V12 s'éveille. Tout pour la musique ! Doux et docile en ville, comme la boîte auto, il feule quand on titille la zone rouge, mais en caressant les tympans. Le tout, en administrant une poussée considérable mais pas violente. La Rapide connecte son pilote à la route comme une GT, offre précision et équilibre, tout en filtrant très correctement les aspérités. Les fans de conduite sportive seront comblés (même si la boîte est un peu lente), mais pas ceux cherchant un confort pullman. La Rapide reste en effet une GT 2+2 allongée et non une berline rabaissée.

Avenir

Fondamentalement fiable, la Rapide réclame néanmoins un entretien rigoureux et coûteux car la moindre réparation vaut une fortune. L'électronique peut poser des soucis. Une belle Aston Rapide de 80 000 km se dégote dès 60 000 €, les prix grimpant rapidement à mesure que le kilométrage baisse. À 50 000 km, comptez plutôt 70 000 €. Pour une Rapide S, ce sera un minimum de 80 000 € pour 80 000 km. Et l'AMR ne tombe pas sous les 200 000 €. La valeur a donc énormément baissé face au neuf, mais la chute semble enrayée : c'est une auto exceptionnelle par sa définition même, et très rare.

Chronologie

- 2006 : Présentation du concept Rapide au salon de Detroit.

- 2009 : Lancement de la Rapide définitive.

- 2013 : La Rapide devient S : 556 ch, suspension et museau revus.

- 2015 : La boîte automatique passe de 6 à 8 rapports.

3 points-clés

- Coupé doté de portes arrière et non berline rabaissée

- Très grand raffinement général

- Cote en baisse

Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 29/08/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.

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