Acheter une ALFA ROMEO Spider (939) (2006 - 2010)
Stéphane Schlesinger le 11/04/2022
Sa technologie américaine a beaucoup rebuté les puristes. Mais la Spider connaît un regain d'intérêt, surtout en V6, un type de motorisation recherché. Et quelle ligne !
La beauté et rien d'autre
Giugiaro a marqué les esprits en 2002 grâce à son concept Brera sur base Maserati. Surprise, il devient disponible à la vente fin 2005. Enfin presque. Car si la carrosserie a heureusement peu changé, conservant son impact visuel, les dessous ont baissé en gamme. La Brera est en effet une Alfa Romeo qui bénéficie – si l'on peut dire – des synergies techniques issues du rapprochement du groupe Fiat, propriétaire de la firme milanaise, avec l'américain GM. Elle dérive d'une berline de grande série, la 159. Elle utilise donc comme elle la plateforme Premium, devant également servir à Saab, et repose sur des trains roulants heureusement sophistiqués : double triangulation à l'avant, essieu multibras à l'arrière. Mais sous le capot, hélas, le V6 n'est pas le mythique bloc Alfa mais un nouveau moteur conçu chez GM et revu en Italie. Ce 3,2 l à injection directe développe 260 ch et s'attelle exclusivement à une transmission intégrale, induisant un poids de plus de 1 600 kg. Un 2,2 l JTS de 185 ch, GM lui aussi, est également disponible, en traction. Le seul bloc latin est le 2,4 l JTD de 200 ch, installé quelques mois plus tard. En septembre 2006, la Brera se découvre et se renomme simplement Spider. Cette variante utilise les mêmes mécaniques que le coupé, mais s'alourdit de 60 kg pour conserver sa rigidité. Le prix est élevé : 43 800 € en V6, soit 52 700 € actuels selon l'Insee. En 2008, tout comme la 159, le duo Brera/Spider évolue et perd 40 kg grâce au recours à l'aluminium pour certaines pièces, le diesel passant à 210 ch. Des retouches sont apportées à l'habitacle et de nouvelles jantes apparaissent. En 2009, la V6 perd du poids en étant disponible en traction, alors qu'un 1750 TBI de 200 ch arrive, qui remplace vite le 2,2 l JTS. Un 2,0 l JTD de 170 ch entre simultanément dans la gamme, mais pas pour longtemps. Le duo quitte la production fin 2010. 12 363 Spider sont sortis de l'usine Pininfarina où il était fabriqué : un score honorable.
Au volant
Quelle beauté, ce Spider, dehors comme dedans ! Malheureusement, la position de conduite reste un peu haute. Ayant testé tous les moteurs, celui qui paraît avoir le plus d'avenir en collection reste le V6. Il vaut mieux que ce qu'on en dit. Certes, il ne chante pas comme le Busso. Mais il possède tout de même un joli timbre et délivre de bonnes performances. Le châssis, malgré quelques vibrations de pare-brise, encaisse parfaitement les 260 ch, même en traction. La direction, très rapide et précise, s'allie à des trains rigoureux pour procurer un bon comportement routier, tant qu'on ne cherche pas le sport. Car là, la lourde Spider devient très sous-vireuse. Contrairement aux BMW Z4 et Porsche Boxster, cette Alfa est faite pour la conduite tranquille, où elle délivrera le plus d'agrément grâce à son confort et sa sonorité.
Précautions d'achat
On relève des soucis de chaîne de distribution sur les blocs GM : celle-ci est à vérifier, voire à changer tous les 80 000 km. Sur la 2,2 l uniquement, la boîte manuelle manque de robustesse, ce qui en fait une version peu recommandable. Le diesel 200 ch connaît quant à lui des casses de turbo et des avaries de vanne EGR, alors que le 210 ch est bien plus serein. Pas d'autres soucis majeurs à signaler par ailleurs, hormis des bugs électroniques.
La cote
Depuis environ deux ans, la cote de l'Alfa Spider monte sérieusement. Fini l'époque où on trouvait des V6 à moins de 10 000 € ! En effet, la très grande majorité de ces Alfa a été vendue en diesel et en 2,2 l JTS. La V6 se montre donc très rare et son type de moteur attire les amateurs. Ainsi, à 100 000 km, il faut compter 20 000 €, 25 000 € à 50 000 km et plus de 30 000 € à moins de 30 000 km. Apparemment, ces valeurs sont vouées à grimper encore, surtout si l'auto profite d'une belle configuration, avec le cuir bicolore par exemple.
3 points clés
- Dernière représentante de la lignée des Alfa Spider
- Technique largement due à GM
- Cote en hausse
Chronologie
2005 : Présentation du coupé Brera en septembre.
2006 : La version décapotable Spider apparaît en mars.
2008 : Modifications techniques induisant un allègement de 40 kg.
2009 : La V6 se décline en traction, nouveau bloc 1750 TBi.
2010 : Fin de production.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 11/04/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.