Acheter une ALFA ROMEO GTV V6 (1994-2003)
Stéphane Schlesinger le 11/09/2020
Sous une ligne splendide, l'Alfa GTV6 type 916 recèle un bon châssis et, surtout, un moteur exceptionnel !
Valeur à suivre
Les plus radicaux des alfistes n'ont jamais digéré le passage à la traction amorcé avec l'Alfasud. Pourtant, quelle auto remarquable ! Partant de là, ils se sont arraché ce qui leur restait de cheveux quand la plateforme de la Tipo fut utilisée pour créer de nouvelles Alfa. La 75, dernière berline à propulsion milanaise, se voyait remplacée par la 155 à roues avant motrices ! Une excellente auto ! Surtout, de cette dernière dérivera toute une nouvelle gamme, comprenant un coupé et un cabriolet, les GTV et Spider présentés en avant-première (l'intérieur n'est pas finalisé) au salon de Paris en 1994. Outre des appellations mythiques et le 4-cylindres 2,0 l d'origine Fiat, ils reprennent le dernier moteur 100 % Alfa : le fabuleux V6 Busso, apparu en 1979. Pour faire bonne mesure, ils adoptent une suspension arrière multibras, plus évoluée que les bras tirés jusque-là utilisés sur les dérivées de Tipo. Séduisant sur le papier, cet ensemble s'habille d'une robe moderne, élégante et dynamique signée Enrico Fumia, alors chez Pininfarina. Notre homme est déjà l'auteur de la 164, dont on retrouve l'influence sur les feux arrière, sous forme de bandeau, et la nervure barrant les flancs de l'auto, inclinée vers l'avant dans le cas de la GTV6 type 916. Plus original est l'avant, avec quatre projecteurs circulaires incrustés dans le capot. Une disposition rappelant le concept Pininfarina Audi Quartz de 1981... dont Fumia est aussi l'auteur !
Lancé officiellement au salon de Genève 1995, le GTV dispose d'un 2,0 l Twin Spark de 150 ch et du fameux V6, en 2,0 l turbo, fort de 200 ch. Des blocs qu'on retrouve sur le Spider, à ceci près que le V6 reste atmosphérique, se contente de 12 soupapes et parvient à 192 ch grâce à sa cylindrée portée à 3,0 l. La presse salue la beauté des carrosseries, l'agrément des moteurs et les performances, mais, bizarrement, le comportement routier ne convainc pas à 100 % en raison de soucis de motricité... À 213 500 F, le GTV6 Turbo semble bien placé entre les Fiat Coupé Turbo (177 600 F) et Nissan 200 SX (187 600 F) d'un côté, et la BMW 328i Coupé (235 000 F) de l'autre. En 1997, un V6 3,0 l 24 soupapes de 225 ch vient chapeauter la gamme GTV : plus progressif et musical que le turbo, il préserve aussi le train avant. Mais la finition reste critiquée. Le constructeur y remédie quelque peu en 1998, quand le 916 est remanié. Les V6 du GTV s'attèlent à une boîte 6, un 1,8 l de 144 ch apparaît, le 2,0 l passe à 155 ch et la calandre gagne un encadrement chromé. En 2001, les V6 Turbo et 12 soupapes sont supprimés puis, un an plus tard, une dernière rafale de modifications intervient, et non des moindres. Extérieurement, le centre de la calandre s'agrandit nettement, pour s'harmoniser avec celui des 156/147. L'habitacle est encore bonifié, le 1,8 l disparaît, un 2,0 l JTS de 165 ch est ajouté alors que le V6 passe de 3,0 l à 3,2 l, pour atteindre 240 ch. Apothéose ! Fin 2004, le 916 tire sa révérence, produit à un peu plus de 80 000 exemplaires, presque équitablement répartis entre GTV et Spider.
Actuellement, à 10 000 €, on s'offre un GTV 3,0 l 220 ch : un moteur de légende et un style superbe. À ce prix, c'est cadeau. À saisir rapidement car la côte est orientée à la hausse.
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 11/09/2020, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.