Acheter une ALFA ROMEO Alfetta GT / GTV / GTV6 (1974 - 1987)
Stéphane Schlesinger le 26/07/2019
Lancée en 1972, la berline Alfetta séduit d'emblée par ses qualités intrinsèques. S'intercalant entre les vieillissantes Giulia et Berlina 2000 qu'elle va remplacer, cette Alfa de type 116 possède une belle fiche technique.
Valeur à suivre
Lancée en 1972, la berline Alfetta séduit d'emblée par ses qualités intrinsèques. S'intercalant entre les vieillissantes Giulia et Berlina 2000 qu'elle va remplacer, cette Alfa de type 116 possède une belle fiche technique. Elle récupère bien sûr le mythique "Bialbero" cher à la marque, l'attèle à une boîte 5 mais, grande nouveauté, celle-ci s'implante sur le train arrière (schéma transaxle) pour une répartition des masses optimale. De surcroît, l'Alfa reçoit une suspension très évoluée pour l'époque : doubles triangles et barres de torsion à l'avant, essieu De Dion semi-indépendant avec parallélogramme de Watt à l'arrière. Performante, très efficace dynamiquement, confortable et extrêmement agréable à conduire, l'Alfetta devient la référence des berlines sportives. Dès 1974, elle se décline en un coupé 2+2 à la ligne très moderne signée Giugiaro : l'Alfetta GT. Celle-ci, techniquement identique à la 4-portes, hormis l'empattement raccourci, conserve le 1,8 l de 122 ch. Face au coupé Bertone qu'elle remplace, elle progresse par son comportement routier, excellent, et surtout son confort. Notons par exemple qu'elle dispose déjà d'un chauffage à réglages séparés droite/gauche. Mais les performances, victimes d'un poids en hausse, n'évoluent pas vraiment et la commande de boîte n'est plus aussi directe ni agréable que sur l'ancien Bertone. Facturée 36 700 F (26 000 € actuels), l'Alfetta GT séduit aussi par son esthétique, alors que son tableau de bord qui ne conserve que le compte-tours derrière le volant, repoussant le reste de l'instrumentation sur la console centrale, suscite quelques critiques. En 1976, le coupé évolue. Exit le bloc 1,8 l, remplacé par un 1,6 l de 109 ch et un 2,0 l de 122 ch lui aussi, mais plus souple. Gréé de ce dernier moteur, le coupé Alfetta se renomme GTV 2000, avec un V pour "Veloce". À 43 200 F (27 900 € actuels), il s'avère compétitif, surtout face aux 56 500 F de la Porsche 924 qui copie son architecture technique. L'italien progresse encore en 1978, avec la version L, poussant la cavalerie à 130 ch, mais le meilleur reste à venir. Fin 1980, alors que le bloc 1,6 l disparaît, la GTV subit un restylage qui lui apporte de gros pare-chocs synthétiques, un nouveau tableau de bord (plus classique mais mal fini) et surtout un fabuleux V6 tout alliage. D'une cylindrée de 2,5 l pour 160 ch, ce moteur à injection surnommé "Busso", du nom de son concepteur, propulse la GTV6 à près de 210 km/h dans une mélodie fascinante. Il impose un bossage de capot assez disgracieux, mais à 85 000 F (32 200 € actuels), la GTV6 reste très compétitive, même si la carrosserie vieillit et la lenteur de sa commande de boîte est de plus en plus critiquée. Néanmoins, le V6 se montre étonnamment sobre et, surtout, surclasse toute la concurrence, y compris bavaroise, par son agrément. Fin 1982, les Alfetta GTV bénéficient d'une série d'améliorations (sellerie, protections de bas de caisse, montage de vitres électriques et de lave-phares sur la 2,5 l notamment), avant de tirer leur révérence début 1987.
La GTV a connu une carrière riche en compétition, que ce soit sur circuit ou en rallye. Elle a remporté, grâce à Alain Cudini et Dany Snobeck, les Championnats de France catégorie Production en 1983 et 1984 (ce qui donna une série limitée du même nom vendue à 200 exemplaires en 2,0 l et 2,5 l en France) tandis qu'Yves Loubet a terminé 2e au Championnat de France des rallyes en 1985.
Bien que produits à 137 579 unités (dont 22 380 GTV6, 21 947 GT 1,8 l, 16 923 GT 1,6 l et 75 673 GTV 2,0 l), les coupés Alfetta se sont raréfiés à la vitesse grand V, tués par la rouille. Dommage, car leur mécanique se révèle d'une grande robustesse, si elle a été respectée. De sorte que les survivants, toujours bourrés de caractère et très agréables à conduire, voient leur cote monter progressivement, d'autant que les coupés Bertone, qui les ont précédés, dépassent maintenant la barre des 30 000 €. Pour la rareté, on choisira une GT 1,8 l, pour les performances et l'agrément moteur, un GTV6, et pour l'homogénéité, le GTV 2,0 l s'impose. À vos portefeuilles et forza italia !
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 26/07/2019, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.