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ALFA ROMEO 164

Acheter une ALFA ROMEO 164 Q4 (1993 - 1997)

Stéphane Schlesinger le 03/01/2022

Seule auto associant le V6 Busso à une transmission intégrale, la 164 Q4 est une magistrale routière, pas du tout valorisée comme elle le mérite. À redécouvrir d'urgence !

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Vaisseau admirable

ALFA ROMEO 164 Q4 (1993 - 1997)

Ce n'est pas de gaieté de cœur que Fiat et Saab, qui codéveloppaient leur grande berline, ont accepté Alfa Romeo dans leur programme. L'État italien, propriétaire de la marque milanaise via son organisme de développement industriel, l'IRI, a, il est vrai, exercé une forte pression tant elle était mal en point. Le produit de cette association forcée sort fin 1987, c'est la 164. De prime abord, les observateurs se réjouissent : cette routière de haut de gamme est superbement dessinée par Pininfarina. L'intérieur séduit moins, et les roues avant motrices rebutent les passionnés. Mais une telle modernité chez Alfa fait du bien. Malheureusement, dès les premiers essais, on s'aperçoit que le train avant est complètement raté, compromettant l'efficacité dynamique. Curieux, car les Saab 9000, Lancia Thema et Fiat Croma, établies sur la même base, se révèlent convaincantes de ce point de vue. La raison probable ? L'Alfa a un capot très plongeant, ce qui a obligé les concepteurs à incliner en arrière les jambes de force, détruisant la motricité des versions puissantes. Ils corrigeront partiellement le défaut, et pour le voir réellement éliminé, il faut attendre fin 1993. Par quel miracle ? La transmission intégrale dont bénéficie la 164 ultime, la Q4. Un système très sophistiqué, doté d'un différentiel central piloté électroniquement baptisé Viscomatic (composé d'un train épicycloïdal et d'un viscocoupleur), développé avec l'autrichien Steyr-Puch, qui fait varier en continu le couple entre les trains roulants et peut le répartir à 100 % sur l'un ou l'autre. Mieux, l'essieu arrière comporte un différentiel à glissement limité Torsen. Le top de l'époque ! En sus, la boîte, fournie par Getrag, compte 6 rapports, une rareté alors. Quant au moteur, ce n'est autre que le remarquable V6 Busso. D'une cylindrée de 3,0 l et doté de 24 soupapes, il développe quelque 230 ch, ce qui confère à la Q4 de très belles performances. En France, elle est livrée avec un équipement complet : sièges Recaro en cuir à réglages électriques, climatisation automatique, airbag, volant ajustable en hauteur et en profondeur, ABS, amortissement piloté… Il faut bien justifier les 312 000 F (67 500 € actuels selon l'Insee) que coûte la belle ! Si la Q4 est bien accueillie, elle ne rencontrera qu'un succès d'estime, car déjà sa ligne a vieilli. Alfa baisse rapidement le prix à 278 000 €, mais ça ne change rien. Elle quitte la scène en 1997, produite à moins de 1 500 unités.

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Au volant

La 164, malgré les années, conserve une ligne certes datée mais très séduisante par son équilibre. Le dessin du tableau de bord n'a pas si mal vieilli, au contraire de l'ergonomie… On est correctement installé dans ces beaux sièges en cuir, et dès le démarrage, le V6 envoûte par sa mélodie. Les essayeurs de l'époque ont tous loué l'excellence du comportement routier de la Q4, tranchant singulièrement avec celui des autres versions. Voici une auto diablement efficace et passant la totalité de ses chevaux (de feu !) au sol par tous les temps. Enfin ! De plus, la boîte 6, très agréable à manier, se révèle parfaitement étagée pour seconder un moteur rageur et musical. Cela profite aux performances, de haut niveau. Le confort demeure ferme, et l'amortissement piloté se règle sur une amplitude trop faible pour vraiment l'assouplir. Mais cette voiture s'adresse aux amateurs de conduite, qui se régalent à son volant. Belle réussite !

Avenir

Mécaniquement solide, la 164 demande un entretien suivi et onéreux pour demeurer fiable. La cote ? Elle a rapidement plongé après la fin de production de la 164. Il est vrai qu'il y avait une vignette annuelle de plus de 10 000 F à payer ! La Q4 a fini par atteindre un plancher de 5 000 € au creux des années 2000. En 2014, Artcurial a adjugé un superbe exemple ne totalisant que 40 000 km à 23 840 €, ce qui n'est pas représentatif de ce qu'on trouve sur le marché. Néanmoins, la cote a sérieusement grimpé, pour s'établir à environ 20 000 € pour un très bel exemplaire. Et elle semble devoir augmenter encore.

3 points clés

- Moteur exceptionnel

- Efficacité routière redoutable

- Cote en hausse

Evolution

1987 : Présentation de la 164 au salon de Francfort.

1992 : Restylage, apparu au salon de Paris.

1993 : Apparition de la Q4 en fin d'année.

1994 : Commercialisation de la Q4 en France. Le prix chute rapidement de 312 000 F à 278 000 F.

1997 : La Q4 disparaît.

Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 03/01/2022, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.

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