Acheter une ALFA ROMEO 156 GTA SW (2001 - 2005)
Stéphane Schlesinger le 07/12/2021
Après un essai nommé 33 SW Q4, l'incroyable 156 GTA SW constitue le seul break de sport jamais réalisé par Alfa Romeo. Une auto fascinante qu'il faut redécouvrir.
Diva musclée
La 156 est une vraie Alfa Romeo. Elle est vive, nerveuse, extrêmement sûre et pourtant très gratifiante pour qui aime conduire. Et quelle beauté, sa robe signée Walter de Silva ! Elle s'est aussi distinguée avec un bloc essence exceptionnel. En effet, fin 2001 au salon de Francfort, elle a reçu l'ultime évolution du traditionnel V6 « Arese » (du nom de la ville où il était fabriqué) : un 3,2 l atmosphérique de 24 soupapes totalisant 250 ch. Cette 156 super-sportive, disponible en berline et en break Sport Wagon, reprenait une appellation historique chez le constructeur : GTA, pour Gran Turismo Alleggerita.
Etrennée en 1965, elle désignait une Giulia Sprint GT allégée. Ce dernier qualificatif ne sied pas à la 156 GTA, qui dépasse les 1 400 kg, mais comment reprocher à Alfa de raviver un badge aussi mythique ? D'autant que côté châssis, la 156 ne démérite pas. Pur produit du Groupe Fiat, elle reprend en grande partie la plate-forme de la Tipo première du nom mais lui offre à l'avant une double triangulation et à l'arrière une épure multibras. De quoi assurer un excellent guidage des roues. Sur la GTA, l'assiette se voit abaissée de 20 mm tandis que les ressorts et amortisseurs durcissent, afin d'augmenter l'efficacité. Pour sa part, la direction se fait plus rapide, les barres antiroulis s'épaississent et les freins se renforcent, adoptant des disques avant de 305 mm pincés par des étriers Brembo à quatre pistons. Cela dit, il n'y a ni transmission intégrale, ni amortissement piloté, ni même de différentiel à glissement limité, ces deux dernières solutions équipant pourtant la Delta II HF.
La 156 GTA compense par un antipatinage mais se passe d'ESP. Elle offre aussi en option la boîte séquentielle mono-embrayage Selespeed, alors très à la mode car rappelant ce qui se faisait en F1. Malgré un prix élevé (40 500 €, soit 50 000 € actuels), la 156 GTA séduit la presse et les puristes. Malheureusement, elle n'évoluera pas, passant à côté du restylage dont bénéficient les 156 en 2003, et disparaîtra en 2005, après avoir été produite à 3 185 unités et berline et 1 668 en break. Des chiffres modestes qui font de l'Alfa 156 GTA un pur collector, surtout en SW !
Au volant de la 156 GTA SW
Curieusement, la 156 me séduit plus en SW qu'en berline, d'autant que le kit carrosserie de la version GTA s'y intègre mieux. Dans l'habitacle, si les matériaux sont plutôt de bonne qualité, l'assemblage semble un peu lâche, comme en témoigne le couvercle d'airbag passager qui rebique. Heureusement, le siège à longueur d'assise réglable offre un maintien parfait et la position de conduite n'appelle pas la critique. Surtout, dès son réveil, le V6 fait oublier tout le reste. Quelle musique ! Et ce n'est que le début de la partition : ce bloc se révèle doux, onctueux, souple et rageur. A lui seul, il justifie l'achat de cette auto, par ailleurs très agréable par sa direction rapide, informative et précise, son excellente commande de boîte, ses freins puissants et son grip général. Certes, en conduite active, on relève pas mal d'effets de couple tandis que l'amortissement, très ferme, compromet le confort, certes, la consommation tombe rarement sous les 12 l/100 km en roulant pépère, mais ce ne sont que des peccadilles face au plaisir procuré !
Avenir
Hormis l'onéreux trio distribution/triangles avant/embrayage à renouveler vers les 80 000 km, la 156 GTA est une auto sans gros ennuis, même si le pépin électronique agaçant mais sans gravité n'est pas rare. L'entretien reste assez cher, surtout que les bougies sont peu accessibles.
Quant à la cote, elle a plutôt tendance à remonter pour les exemplaires restant sous les 80 000 km. Ceux-ci réclament 17 000 € et si le compteur affiche moins de 50 000 km, on passe les 20 000 €. Entre 100 et 150 000 km, il faut compter 13/14 000 € en moyenne, et parfois moins de 10 000 au-delà. Les versions manuelles sont plus demandées que les perfectibles Selespeed, mais ce qui compte avant tout, c'est l'état et le kilométrage.
Evolution
1997 : Lancement de l'Alfa 156 à l'automne.
2000 : Version break dite Sport Wagon (SW) présentée à Genève.
2001 : Arrivée de la GTA au salon de Francfort.
2005 : Fin de production.
Trois points clés
- Moteur fantastique
- Ligne charmeuse
- Cote en hausse
Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 07/12/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.