- SALON
- SALON DU CABRIOLET ET DU COUPÉ
- SALON DU CABRIOLET ET DU COUPÉ 2005
- LEOPARD ROADSTER
Salon du Cabriolet et du Coupé 2005
LEOPARD roadster
Gilles Bonnafous le 20/04/2005
Le salon du cabriolet et du coupé a servi de cadre au baptême médiatique de la Leopard, un roadster d'inspiration britannique réalisé en Pologne pour une marque suédoise. Vive l'Europe !
Les septuagénaires ont la forme ! Leopard, une nouvelle marque qui faisait sa première apparition mondiale au salon du cabriolet et du coupé, doit son existence à l’enthousiasme de quatre amis, trois Suédois et un Polonais, qui ont tous dépassé les 70 ans. Ils se sont associés pour construire la voiture dont ils rêvaient quand ils avaient vingt ans : un roadster dans le plus pur esprit britannique, avec, en plus, la technologie d’aujourd’hui et un moteur hyper puissant.
La genèse de la Leopard remonte loin. En 1969, Alf Näslund, devenu aujourd’hui le président de Leopard Automobile, fait la connaissance d’un ingénieur polonais nommé Zbyslaw Szwaj. Les circonstances de cette rencontre sont tout sauf banales. Alf Näslund vient en Pologne acheter à Zbyslaw Szwaj l’une des dernières Jaguar SS 100 construites. Exposée au salon de Berlin de 1939, la voiture était restée sur place. Après avoir connu les vicissitudes de la guerre, elle s’était retrouvée en Pologne en 1945. Bien plus tard, c’est à Zbyslaw Szwaj que sera confiée la création de la Leopard, dont on comprend mieux le choix du nom à la lumière de cette histoire singulière.
Pour concevoir la voiture, Zbyslaw Szwaj s’est associé à son fils Maxel. Au père la partie mécanique, au fils le dessin du châssis tubulaire et de la carrosserie réalisée en aluminium. Maxel Szwaj n’est pas le premier venu puisque qu’il travaille actuellement chez BMW après avoir œuvré pour MG, puis pour Porsche, où il a collaboré à la Carrera GT.
La Leopard est entièrement faite à la main. Par exemple, le façonnage de la calandre ne représente pas moins de quatorze jours de travail. Quant à l’habitacle, il constitue un beau travail artisanal de sellerie à l’ancienne. L’assemblage se fait en Suède, à Trelleborg, après que le châssis, la carrosserie et l’intérieur ont été fabriqués en Pologne, à Mielec, où l’on trouve une main d’œuvre très qualifiée, abondante et bon marché.
Mielec est en effet un site de grande tradition mécanique puisque c’est là qu’étaient construits les bombardiers allemands Junkers de la dernière guerre. Après le conflit, les chasseurs Mig soviétiques ont pris la suite, mais suite à l’effondrement de l’URSS, des milliers d’ouvriers se sont retrouvés au chômage — la vocation aéronautique se poursuit toutefois aujourd’hui dans le cadre d’un marché de sous-traitance avec McDonnell-Douglas.
La motorisation de la Leopard est confiée au V8 de la Chevrolet Corvette LS2. Un bloc tout alu à arbre à cames central de six litres de cylindrée. Grâce aux 405 ch qu’il développe à 6000 tr/mn, il permet à la Leopard de couvrir le 0 à 100 km/h en quatre secondes, la vitesse étant limitée électroniquement à 250 km/h. La boîte de vitesses manuelle possède six rapports. Le freinage est assuré par quatre disques Brembo.
Le prix de cette voiture passion ? 124 000 €. C’est beaucoup, et sensiblement plus que la Morgan Aero 8, avec en prime, il est vrai, une mécanique nettement plus puissante. Leopard a prévu d’en construire 200 exemplaires. Six voitures seront prêtes à être livrées après l’été 2005, dont cinq seraient d’ores et déjà vendues. Ensuite, le délai sera de l’ordre de six mois après commande. Souhaitons la réussite à cette voiture coup de cœur, qui est aussi le fruit d’une belle aventure humaine.