Salon du Cabriolet & du Coupé 2002
TALBOT Baby
Gilles Bonnafous le 06/04/2002
Le plaisir de Jean-Claude Fabre est de restaurer les voitures. Le cabriolet Talbot Baby qu'il présentait au Salon de la Porte de Versailles, témoigne de cette passion.
Passionné de mécanique, Jean-Claude Fabre a possédé de nombreuses voitures. Son plus grand plaisir ? Les restaurer. Avec une prédilection pour les moteurs qui sortent de l'ordinaire. Ainsi, a-t-il refait les six cylindres sans soupapes de plusieurs Panhard qui ont été les siennes, dont une X 69 limousine six glaces de 1930. Histoire de voir " comment c'était fait à l'intérieur " !
C'est pour les mêmes raisons qu'il possède aujourd'hui un cabriolet Chevrolet Corvair de 1964, un modèle très intéressant et au superbe design, injustement assassiné par Ralph Nader. Il en a refait le six cylindres à plat refroidi par air et placé en porte-à-faux arrière, une mécanique insolite dans la production américaine - surnommée " pancake ", elle était très inspirée de la Coccinelle Volkswagen.
Déjà propriétaire d'une berline Talbot à carrosserie aluminium Million-Guiet, licence de Viscaya, Jean-Claude Fabre souhaitait acquérir un cabriolet de la marque de Suresnes. Il finit par le trouver en région parisienne par l'intermédiaire d'une petite annonce. Sortie d'usine en 1935 - donc contemporaine de l'arrivée d'Anthony Lago chez Talbot -, la voiture est un modèle Baby, dont le six cylindres en ligne de trois litres est accolé à une boîte de vitesses présélective Wilson. De ligne très réussie, la carrosserie usine est l'une des premières à recevoir la calandre inclinée, après la période des " caisses carrées ".
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec ce cabriolet, qu'il présentait au Salon de la Porte de Versailles, l'enthousiasme de Jean-Claude Fabre à restaurer les voitures a été servi ! Jugez plutôt : il s'agissait d'une épave, de plus très incomplète, dont le moteur et la culasse étaient gelés (et donc fendus). Et, horreur des horreurs, elle avait fait l'objet d'un catastrophique début de restauration : choucroute sous les ailes, caisse passée au minium, etc. De quoi mettre en appétit notre collectionneur et son goût pour le cambouis…
Entreprise à partir du châssis nu, la restauration a représenté un travail considérable, qui a pris deux ans pleins. Le moteur, la boîte de vitesses et le pont arrière ont été refaits et il fallut reconstituer de nombreuses pièces mécaniques qui étaient manquantes. Un régal pour Jean-Claude Fabre !
Ainsi fiabilisée, la voiture participe à de nombreuses sorties, avec le club Talbot dont Jean-Claude Fabre est membre, ainsi qu'à des manifestations comme le Rallye des marques organisé en Alsace par le club Bugatti en septembre dernier. Jean-Claude Fabre se plaît à vanter les mérites de son cabriolet, "un modèle assez léger et rapide grâce en partie à son gabarit raisonnable. Une voiture très agréable à conduire, plus facile à manier qu'une grosse T 26 4,5 litres".