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Salon de Tokyo 2005
SUZUKI LC
Jean Michel Cravy le 31/10/2005
Les rondeurs graciles et attachantes de la Suzuki LC présentée à Tokyo 2005 semblent sorties d'un dessin animé.
On a beau être attiré par tout ce qui est « up to date », « high tech » et futuriste, on n’en a jamais fini avec le passé. Quand un constructeur propose un concept basé sur le retour aux vertes années, il ne manque jamais son coup, pourvu qu’il soit sincère dans sa démarche.
C’aura été le cas de l’actuelle Mini, digne descendante de son ancêtre. Ce fut le cas de la Nissan Figaro qui, malheureusement, ne fut jamais importée en France. Ce pourrait être le cas de la Fiat Trepiuno, réminiscence de la 500, si le constructeur turinois osait enfin la faire. Et, au milieu de l’avalanche de concepts futuristes qui caractérise le salon de Tokyo, Suzuki a fait pousser une petite fleur adorablement rétro et rafraîchissante, la LC. Voilà un nom bien peu poétique pour un petit bout de chou qui semble tout droit sorti d’une bande dessinée. On aurait bien vu Minnie s’en commander une… et Mickey aussi, pourquoi pas ? Il n’y a pas de honte à aimer (aussi) les voitures de filles.
Les rondeurs graciles de la LC rendent un hommage appuyé à la Suzuki Fronte 360 de la fin des années 60. Carrosserie trois volumes toute en volutes délicates, petite calandre souriante, pneus à flancs blancs, teintes pastel : tous les gimmicks sont bien là, qui nous replongent à une époque où l’automobile était encore fraîche et innocente. Même les ouies d’aération sur les ailes arrière sont fidèlement reproduites. Elles sont juste factices, puisque dans la LC le moteur n’est pas en porte-à-faux arrière comme dans la Fronte, mais plus banalement à l’avant. On ne lui en voudra pas.
Ce moteur est un petit trois cylindres 660 cm3 accouplé à une boîte automatique 4 rapports. Pas de quoi en faire une bombinette, certes, mais suffisant pour faire la belle en ville. Et avec un look pareil, la LC serait capable de faire craquer l’écologiste le plus intégriste et lui faire aimer la « bagnole » -pardon, les transports en particulier. En intimité même, pourrait-on dire puisque cette puce de 3,20 mètres de long ne peut embarquer que deux occupants, qui baignent dans un univers délicieusement rétro : volant à deux branches, compteur semi circulaire, planche de bord toute simple, sans console centrale, sièges tendus de tissus écossais. Et l’absence d’un encombrant levier de vitesses permet, selon Suzuki, de rapprocher le passager (la passagère) de la conductrice (du conducteur) pour être plus près de l’être cher… Tout un programme !
Avec la LC, l’accent est mis, non sur les performances, facultatives, mais sur des notions essentielles telles que « intimité », « affection », et « bonheur »… Quand on vous dit qu’elle est adorable, cette petite « keijidousha » (type de voitures ne dépassant pas les 3,40 m, très appréciées au Japon) ! Reste à Suzuki de passer à l’acte et d’en faire une « pour de vrai ». Quand on connaît le succès phénoménal de la Lapin au pays du soleil levant, on se dit qu’ils en seraient tout à fait capables. Croisons les doigts.