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Salon de Tokyo 2005
FERRARI GG50
Jean Michel Cravy le 24/10/2005
Giorgietto Giugiaro est l'un des plus talentueux et les plus prolifiques designers de notre époque. Il vient de fêter ses cinquante ans d'activité avec la Ferrari GG50.
Giorgietto Giugiaro est l’un des plus talentueux et les plus prolifiques designers de notre époque. Il vient de fêter ses cinquante ans… d’activité. Eh oui, le bonhomme est né en 1938, ce qui lui fait 67 ans. Dès ses 17 ans, il entrait à la Carrozzeria Bertone, puis quelques années plus tard, fondait le studio Ital Design, aujourd’hui dirigé par son fils Fabrizzio. Il aura habillé un nombre impressionnant de voitures, dont beaucoup n’auraient sans doute pas fait la même carrière sans leur robe créée par Maître Giugiaro.
Impossible de les citer toutes, mais parmi ses réalisations les plus marquantes, citons l’Alfa GT Bertone, la De Tomaso Mangusta, l’Alfasud et la première Golf, la Lotus Esprit, et plus récemment l’Alfa Brera. Excusez du peu… Giorgietto a toujours bon pied bon œil, et garde un crayon acéré. Et pour fêter dignement ses 50 années de planche à dessin, lui qui aura passé l’essentiel de sa vie à dessiner des voitures pour les autres, a décidé de s’en dessiner une pour lui. Un modèle unique : une Ferrari. Il y a bien longtemps qu’une Ferrari n’avait plus porté autre chose que la griffe de Pininfarina. De mémoire, l’une des toutes dernières fut la GT4… Bertone. Il y eut aussi la Mondial, qu’il vaut sans doute mieux oublier.
Luca di Montezzemolo, le patron de la firme au cheval cabré, lui donna le feu vert, et Giugiaro se mit au travail. A l’ancienne, comme il l’a toujours fait, en réalisant des plans à quatre vues, côté, avant, arrière, vue de dessus, à la mine à crayon, avec une simple machine à dessiner. Giorgietto est parti d’une base de Ferrari 612 Scaglietti, qu’il s’est contenté de modifier selon ses désirs, sans en changer fondamentalement la structure, ni la mécanique. Le V12 titre toujours ses 540 chevaux. Mais il a considérablement adouci les arêtes vives qui marquent les formes voluptueuses de la Scaglietti (dessinée, rappelons-le, par un… Japonais) pour lui donner des volumes plus compacts, plus râblés.
La face avant a été sensiblement modifiée, avec un museau plus proéminent, comme un rappel subliminal de celui de l’ancienne Lancia/Ferrari D 50, et des phares disposés verticalement. Une discrète nervure en V sur le capot, confère à la GG50 (GG pour Giorgietto Giugiaro, 50 pour marquer ses 50 ans d’activité), un caractère plus volontaire que dans la Scaglietti. L’arrière, sensiblement raccourci, et doté de feux ronds asymétriques, est aussi plus ramassé, avec une lunette arrière plus pincée. Un toit photochromatique éclairant l’habitacle assure une continuité vitrée avec le pare brise. La longueur totale a été réduite de 4,90 m à 4,81 m. Le réservoir de carburant, vertical derrière les sièges arrière dans la Scaglietti, a été repositionné horizontalement dans la GG50 afin d’obtenir un plan de chargement plat. Car la GG 50 est doté d’un hayon arrière (quasi invisible), et les sièges arrière sont désormais rabattables…
Giugiaro voulait pouvoir profiter de sa Ferrari en famille, et qu’elle soit dotée d’un minimum de modularité. L’habitacle lui-même, mis à part les sièges arrière rabattables, a subi assez peu de modifications. L’instrumentation est celle de la Scaglietti. Seules quelques commandes sont passées de gauche à droite sur la nouvelle planche de bord. Les contreportes reçoivent des décorations en hêtre, plutôt rares sur une Ferrari moderne. Au total, la Ferrari GG50 ne tranche pas franchement avec la 612 Scaglietti qu’on connaît. Mais Giugiaro peut se vanter d’avoir un modèle absolument unique, et conforme à ses désirs, et ça, ça n’a pas de prix… La GG50 trônait à Tokyo sur le stand Bridgestone, pour la simple raison que cette voiture inaugurait une nouvelle gamme de pneus japonais de type runflat.