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ROLLS-ROYCE Phantom Coupé
David Lamboley le 18/04/2008
Cette Phantom Coupé se veut la plus sportive des Rolls-Royce. Une sportivité toute relative, l'exercice ayant quelque chose d'incongru...
Quelle vitalité ! Rolls n'a jamais été aussi dynamique que depuis son rachat par BMW en 1998. En l'espace de cinq ans, la plus célèbre marque automobile du monde a recréé ex-nihilo toute une gamme, incluant une grande berline (la Phantom), une limousine (la Phantom Extended Wheelbase, à châssis long) et un cabriolet (la Phantom Drophead Coupé). Le salon de Genève est quant à lui le lieu de naissance d'un quatrième maillon, la Rolls Phantom Coupé. En attendant l'arrivée d'ici à 2010 d'un cinquième modèle, qui sera développé sur la base de la future BMW Série 7, et viendra se loger en entrée de gamme, en dessous de la berline Phantom.
Une telle profusion cache évidemment un petit artifice : les quatre modèles de la gamme actuelle reposent sur une même plate-forme et partagent bon nombre de pièces. Ce qui explique leur développement rapide et leur incontestable air de famille. Ainsi, le coupé Phantom ressemble beaucoup au cabriolet Phantom Drophead, dont il reprend notamment la calandre, les phares, la baie de pare-brise, ou encore la malle s'ouvrant en deux parties. La planche de bord elle-même, imposante pièce de mobilier recouverte de quelques quintaux de bois et d'une poignée d'hectares de peausseries, ne déroutera pas les rares et chanceux habitués de la marque. Aucun bouton chromé et pas un aérateur « vintage » ne manque à l'appel. Même l'originale jauge de réserve de puissance, graduée en pourcentage, est fidèle au poste. Mais il serait faux de croire que le coupé Phantom n'est qu'un cabriolet Drophead sur lequel on se serait contenté de souder un toit rigide. Rolls annonce la couleur : « Le Coupé est le modèle le plus orienté plaisir de conduite de la gamme Phantom » !
Inutile d'ouvrir le capot en espérant trouver une mécanique outrageusement « boostée » : chez Rolls, on ne fait pas dans le « tuning », et la puissance sera toujours considérée comme « suffisante ». Le V12 6,75 litres reste donc fondamentalement inchangé, avec ses 460 ch et ses 720 Nm de couple. Des chiffres séduisants dans l'absolu, mais à rapprocher de la masse « camionnesque » de 2 620 kg... à vide, et malgré une coque en aluminium. C'est tout de même l'équivalent de deux Peugeot 308 un peu optionnées !
Non, le surcroît de dynamisme est à chercher du côté du châssis. L'essieu arrière reçoit ainsi des amortisseurs et ressorts raffermis, ainsi qu'une barre antiroulis de plus grand diamètre. La direction assistée a été recalibrée afin d'offrir un plus grand ressenti de la route, tandis que la jante du volant a été épaissie pour une meilleure prise en main. Enfin, un bouton « sport » apparaît sur ce même volant, enclenchant un programme spécifique de la boîte automatique, qui conserve alors plus longtemps les rapports intermédiaires.
Des modifications qui ne feront pas de la Phantom Coupé une reine du « drift » sauvage, mais qui devraient la rendre moins pataude sur parcours tourmentés. Dernier détail : malgré son poids pachydermique, cette Rolls accélère de 0 à 100 km/h en 5,6 secondes. Un temps équivalent à celui d'une BMW Z4 3.0si. Pas si mal pour une grande dame !