BMW X6
Vincent Desmonts le 13/03/2008
Le BMW X6 fait à Genève ses premiers pas devant le public européen. Ce modèle tente de créer une nouvelle niche de marché, pour ceux qui seraient (déjà) lassés des 4X4 de luxe conventionnels...
La clientèle haut de gamme est exigeante, mais aussi fugace, sensible aux modes, très réceptive aux nouveaux concepts. Tel semble en tous cas être le constat de BMW, qui livre avec le X6 une nouvelle variation sur le thème du 4X4 de loisirs de luxe. Après le succès des X5 et X3, le constructeur de Munich coiffera à l'été 2008 sa gamme de SUV avec ce nouveau modèle, qualifié de « Sports Activity Coupé ».
J'entends déjà les gardiens du temple émettre des protestations, à l'idée qu'un tel véhicule puisse recevoir l'appellation de coupé. Une appellation que le constructeur justifie en expliquant que le style du X6 « fait rimer l'élégance sportive d'un gros coupé avec la prestance vigoureuse d'un modèle BMW X. »
Visuellement, le X6 pourra dérouter. Effectivement, sa partie supérieure – et tout particulièrement les contours de ses surfaces vitrées latérales – évoquent le profil dynamique d'un coupé... à quatre portes. Mais l'ensemble est comme « posé » sur un châssis de SUV, avec garde au sol généreuse, calandre conquérante et grosses roues. Une sorte de ligne métissée, signée par l'équipe du contesté designer en chef de BMW, Chris Bangle.
Le X6 ne fera peut-être pas l'unanimité sur le plan du physique. Mais pour le reste, il met un maximum d'arguments de son côté pour séduire. A commencer par une gamme de motorisations aux reins solides, atout indispensable pour un SUV censé coiffer la gamme X de BMW. Tous les moteurs proposés, essence comme diesel, sont suralimentés et dotés de l'injection directe. Les variantes les plus répandues seront les 3 litres diesel à simple (235 ch) et double turbo (286 ch). Mais le marché nord-américain étant très friand des moteurs essence, BMW propose à son attention un 3 litres biturbo de 306 ch et même un V8 4,4 litres, biturbo également, de 407 ch. On n'ose imaginer le niveau de puissance qu'attendra l'éventuelle version M...
Côté châssis, le X6 offrira bien entendu la transmission intégrale xDrive, dotée ici d'un différentiel central à embrayage multidisques, avec une répartition native du couple donnant la primeur aux roues arrière (40/60). Mais le xDrive du X6 ajoute une nouvelle fonctionnalité : le contrôle dynamique de la transmission DPC (Dynamic Performance Control). Ce système joue le rôle d'un différentiel arrière actif, en renvoyant davantage de couple vers la roue située à l'extérieur du virage. Un subterfuge qui fait déjà des miracles sur une Mitsubishi Lancer Evolution, et qui permet d'offrir un très haut niveau d'agilité. Mais le DPC est également capable de stabiliser le véhicule lors d'une brutale décélération en virage. Selon BMW, ce système est tellement efficace qui retarde largement les interventions du contrôle électronique de stabilité.
Mais ce n'est pas tout : les conducteurs les plus exigeants pourront également piocher dans la liste des options la direction active (à démultiplication variable) ou encore l'Adaptive Drive (système qui ajuste en continu la dureté des amortisseurs et barres antiroulis).
Ce n'est plus un SUV, c'est un véritable laboratoire roulant ! Reste que le BMW X6 risque de faire cher payer sa technologie de pointe. N'espérez pas un premier prix à moins de 65 000 euros...