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Salon de Genève 2005
LARAKI Borac
Jean-François Destin le 14/03/2005
La Laraki Borac tente de rimaginer rivaliser avec les Ferrari, Lamborghini, Mercedes, Porsche et autres Aston Martin...il fallait oser !
C’est une bien belle histoire, celle du premier constructeur de sportives de haut vol qu’ait jamais produit l’Afrique. Imaginer rivaliser avec les Ferrari, Lamborghini, Mercedes, Porsche et autres Aston Martin à la réputation établie depuis des lustres, il fallait oser. Le Marocain Abdeslam Laraki, lui, est allé au bout de ses rêves… Ce jeune homme de 32 ans n’a toujours eu qu’une seule passion, dessiner et créer des voitures. De très haut niveau, cela va sans dire.
Nanti d’un solide bagage (études aux USA, école de business à Madrid, écoles de design chez Sbarro en Suisse et au Strate Collège de Paris), Laraki a fait ses premières armes sur la côte d’Azur en collaborant à des cabinets… d’architecture navale pour la conception de yachts de luxe ! Une expérience formatrice et enrichissante qu’il poursuivit en se mettant à son compte chez lui, à Casablanca. Laraki Design s’est alors rapidement taillé une solide réputation. Une de ses plus belles commandes : un yacht de 115 mètres pour le roi de Bahrein, à qui il en aura coûté quelque 150 millions d’euros… Mais Abdeslam Laraki rêvait toujours de SA supersportive. Ce serait la Fulgura, dont le premier prototype fut révélé au Salon de Genève 2002.
D’abord ébauchée sur une base de Lamborghini Diablo, la Fulgura évolua rapidement avec un châssis en aluminium sous une carrosserie carbone et une mécanique Mercedes AMG V8 5,4 litres à compresseur. Mais ce n’était qu’un début. D’abord développée avec la collaboration d’un cabinet d’ingiénérie allemand, la mise au point de la Fulgura s’est poursuivie avec un essayeur anglais et un technicien italien au lourd palmarès puisqu’ils furent, entre autres, de l’aventure de la Bugatti EB110. Une référence… Aujourd’hui, la Fulgura est prête. Elle a énormément évolué. châssis carbone, moteur V12 AMG revu par Brabus 6 litres à 4 turbos délivrant 680 chevaux, carrosserie entièrement redessinée, dans un style flamboyant. Et elle aura une petite sœur, plus abordable si l’on peut dire (150 000 € au lieu de 300 000 pour la Fulgura) : la Borac.
Cette GT 2+2 à moteur avant dont le nom signifie « cheval ailé », elle aussi aura énormément progressé en maturité et en style depuis la première maquette dévoilée ici même à Genève il y a tout juste deux ans. Dans l’intervalle, Abdeslam Laraki a appris à lâcher la bride à son talent. Si on compare la carrosserie définitive de la Borac 2005 par rapport à la première ébauche, il n’y a pas photo. La Borac 2003 était incontestablement une fort jolie voiture, mais un peu trop anonyme et discrète, un clone timide d’une Ferrari 456 GT qui était alors sa référence et sa cible. La Borac définitive, présentée aujourd’hui, a pris de l’ampleur, de l’étoffe, du style, du caractère, à l’image de sa grande sœur la Fulgura. Elle affiche une forte personnalité, qui ne doit plus rien à quiconque, sinon au trait désormais libéré et affirmé de Laraki.
Long capot tendu, pare brise très incliné, comme sculpté par le vent, flancs bien marqués, retour d’aile arrière nerveux, poupe expressive : la Borac ne passe plus inaperçue, et affirme clairement son identité de sportive marocaine. Reste à régler les derniers détails de finition concernant l’habitacle, de facture très classique (notamment la sellerie). Sous son long capot, on retrouve le même V12 que dans la Fulgura, mais en version atmosphérique cette fois, attelé à une boîte 6 rapports à commande séquentielle. Il délivre la confortable puissance de 540 chevaux qui lui permettront de rivaliser avec une Ferrari 612 Scaglietti, d’autant que la Borac est sensiblement plus légère (1500 kg). La Borac sera officiellement lancée sur la route au tout début 2006, en même temps que la Fulgura. Nous serons les premiers à les essayer pour vous…