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Salon de Genève 2005
ASTON MARTIN V8 Vantage
Jean Michel Cravy le 11/03/2005
Avec l'Aston Martin V8 Vantage, la marque entend se démocratiser. La première esquisse avait été présentée au salon de Detroit en 2003.
Traditionnellement, Aston Martin est perçue comme une marque particulièrement aristocratique et exclusive, bien qu’intégrée au groupe Ford depuis 1987 déjà. Eh bien il faudra s’y faire : Aston entend se démocratiser, et atteindre une couche de clientèle beaucoup plus large qu’auparavant, avec la nouvelle V8 Vantage, dont la première esquisse avait été présentée au salon de Detroit en 2003.
Oh, c’est très relatif bien sûr, s’agissant d’une auto qui sera facturée la coquette somme de 104 000 € hors options, à partir de septembre 2005. Mais incontestablement, ce prix attractif mettra cette auguste marque à la portée d’un grand nombre d’amateurs qui jusqu’à présent n’y avaient pas accès, devant se contenter, si l’on peut dire, de leur Porsche 911 Carrera S. Une voiture qui n’est pas citée par hasard, puisque c’est la cible privilégiée de cette nouvelle Aston « baby ». Certes, celle-ci coûte quand même 15 000 € de plus que la référence allemande, mais certains, alléchés par la perspective de rouler en Aston, n’hésiteront pas à franchir le pas.
C’est vrai qu’elle est particulièrement attirante, cette V8 Vantage (qui reprend le nom de deux anciens modèles de bien plus gros gabarit). Question style, on est en terrain connu. La petite V8 reprend presque trait pour trait l’allure de la grande sœur DB9, en moins élancé, plus râblé, plus musculeux aussi, du fait de proportions plus réduites. Bâtie sur la même plateforme « HV » (un châssis en aluminium extrudé, constitué de pièces rivetées ou collées selon une technique en vigueur dans l’aérospatiale), raccourcie pour l’occasion, la nouvelle V8 Vantage est particulièrement compacte, avec ses 4,38 m de long, ses 1,86 m de large pour une hauteur de 1,25 m. Avec son long capot, son habitacle légèrement reculé et sa voie arrière très large, la V8 affiche un style élégant et très proportionné. La finition semble tout à fait à la hauteur de la réputation de la marque. L’habitacle est traité dans un style un peu plus contemporain que celui de la DB9, et associe des matériaux synthétiques au cuir et à des plaquages d’aluminium. Et de nombreuses options (parmi lesquelles un intérieur plein cuir) permettront à tout un chacun de personnaliser sa V8 à sa convenance.
La V8 Vantage, le troisième modèle de la marque (avec la Vanquish S et la DB9), se veut une Aston Martin à part entière, comme elles construite (en partie à la main, selon la vieille tradition maison) à Gaydon, dans le Warwickshire, avec la même passion que les autres, selon Ulrich Bez, le patron de l’auguste maison. « C’est l’Aston Martin la plus abordable, qui va nous permettre d’attirer une clientèle plus large et plus jeune, et elle va nous faire entrer sur un marché totalement nouveau pour nous » ajoute t’il.
Contrairement à sa rivale de référence, la Porsche 911 qui est une 2+2 à moteur en porte-à-faux arrière, l’Aston Martin V8 Vantage est une stricte deux places, mais dotée d’un hayon qui permettra un accès aisé à la soute à bagages. L’implantation de la mécanique garantira par ailleurs un excellent équilibre général. Le moteur est disposé, longitudinalement, en position centrale avant, tandis que la boîte de vitesses est accolée au pont arrière, reliée au moteur par un arbre tournant dans un tube en aluminium et carbone, selon la technique « transaxle » inaugurée en d’autres temps par une certaine… Porsche 928 ! Au total, la répartition des masses est de l’ordre de 49% à l’avant et 51 % à l’arrière. L’idéal…
Le moteur, quant à lui, est un inédit V8 4,3 litres tout en alliage, à 32 soupapes et carter sec, qu’on ne retrouve (pour l’instant !) nulle part ailleurs sur des produits du groupe Ford. Il est assemblé sur le site de Cologne, en Allemagne, comme les V12 des grandes sœurs Vanquish et DB9. Associé à une boîte mécanique à 6 rapports (qui sera secondée plus tard par une boîte à commande robotisée) il délivre la très jolie puissance de 380 chevaux, soit sensiblement plus que ce qu’offre une Porsche Carrera S, qui doit se contenter de 355 ch. On est alors un peu déçu, compte tenu d’un poids annoncé de 1570 kg, par la modeste vitesse de pointe revendiquée par la V8 Vantage, 280 km/h… Est-ce pour ne pas fâcher les possesseurs de l’actuelle DB9 ? Gageons qu’en réalité, elle sera capable de frôler, voire de franchir, la barre des 290 km/h. En accélération de 0 à 100 km/h en tout cas, la petite V8 ne réclame qu’un dixième de seconde de plus que la grande DB9 à moteur V12 de 450 chevaux ! A vérifier au plus vite…