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Salon de Genève 2003
PORSCHE Carrera GT
Jean-François Destin le 01/01/2003
La Porsche Carrera GT constitue sans doute l'expression la plus aboutie de la sportive à hautes performances.
Le 28 septembre 2000 à l'aube, un somptueux concept-car descendit lentement les Champs Elysées pour gagner le carrousel du Louvre sous la pluie battante ou l'attendait une centaine de journalistes. C'était à la veille du Mondial de Paris 2000 et la révélation de l'énorme surprise promise par Porsche : le projet Carrera GT.
Malgré un accueil unanime de la presse et du public au rendez-vous parisien, il fallut pourtant attendre le 8 janvier 2003 à Détroit pour apprendre que la Carrera GT allait bien faire l'objet d'une fabrication en petite série à partir de l'automne de la même année. Et c'est finalement à Genève qu'a été exposée la version définitive de cette " supercar " tarifée à 390.000€.
Lors d'une conférence de presse qui a réuni l'ensemble des media spécialisés, le Dr Wendelin Wiedeking président de Porsche A.G a rappelé que comme le bon vin, la GT a mis 886 jours pour être portée à la perfection. Le V10 5.7l atmosphérique a, durant cette période, vu sa puissance passer de 558 à 612 chevaux. Il en découle des performances extrêmes avec 330 km/h en pointe et 9,9 secondes pour atteindre 200 km/h !
En dépit d'un contexte politique et économique désastreux, le Dr Wiedekin a avoué avoir déjà encaissé les arrhes de 1000 clients à travers le monde d'où son annonce de construire 500 GT de plus dans l'usine de Leipzig, soit 1500 en tout, d'ici à 2005.
Exposée à Genève avec et sans sa carrosserie, la Carrera GT constitue sans doute l'expression la plus aboutie de la sportive à hautes performances même si on la compare aux Ferrari, Lamborghini et autres Bugatti.
A Stuttgart, on n'a pas besoin de 1000 chevaux inutiles pour convaincre. On préfère faire progresser la technologie. A preuve les 50 brevets et les 11 modèles d'agrément déposés par Porsche à l'occasion de la réalisation de la Carrera. Un exemple : le châssis et le berceau en matière synthétique renforcé de fibres de carbone. Cette association jamais réalisée sur une voiture de série assure rigidité et légèreté.
Autre originalité : le soubassement tout carbone entièrement caréné qui permet de renforcer l'effet d'aspiration grâce au diffuseur arrière. Ceci pour plaquer la voiture au sol même aux plus hautes vitesses. Déjà utilisée pour les freins (PCCB soit Porsche Ceramic-Composite Brake), la céramique a aussi été retenue pour les disques d'embrayage, une première mondiale. Ces derniers sont plus petits (169 mm) et beaucoup plus endurants. Evoquons aussi les roues en magnésium matricé (on gagne 25% sur le poids d'une jante en aluminium coulé !), une exclusivité Porsche.
Au pays de l'horlogerie de luxe, la vue dénudée de la GT proposée au public à Genève a permis de constater que l'admirable finition visible avait cours également dans les moindres petits recoins du châssis. Dans l'habitacle, le cuir lisse côtoie le magnésium et la fibre de carbone et d'aramide décidément partout y compris dans les structures des sièges baquets qui ne pèsent que 10,7 kilos.
Enfin la noblesse de cette " dreamcar " tient aussi à son V10 auquel nous pourrions consacrer plusieurs chapitres. Compact et très léger (214 kilos), il bénéficie de quantités de sophistications comme ses cylindres revêtus d'une couche de Nikasil (association de nickel et silicium) qui retarde l'usure en réduisant le frottement. Les bielles sont bien entendu en titane pour résister aux cadences dépassant les 8000 tours. Enfin, Porsche n'a pas pu nous le faire entendre sous les voûtes du Palexpo mais les ingénieurs assurent que le son grave et rauque du V10 est unique.