JAGUAR XF
Jean-François Destin le 07/09/2007
Chez Jaguar la révolution stylistique est en marche. Remplaçante de la S-Type, la XF dévoilée au Salon de Francfort rompt définitivement avec le passé.
Chez Jaguar la révolution stylistique est en marche. Remplaçante de la S-Type, la XF dévoilée en première mondiale au Salon de Francfort rompt définitivement avec le passé. Jusqu’ici, la firme de Coventry, fière d’entretenir le mythe, n’avait jamais coupé le cordon ombilical. Même la récente S-Type faisait référence aux Mk II des années 60. Cette fois, Jaguar prend le risque de s’offrir une virginité. Même si à l’arrière, on retrouve un peu le dessin des feux des récents coupés XK, la face avant se veut exclusive et novatrice... sans faire vraiment haut de gamme. Un dessin – signé Ian Callum, directeur du design Jaguar – qui risque de se banaliser très vite. Plus qu’une calandre nid d’abeille dont le contour évolue une fois de plus, les optiques débordant sur les ailes ont un côté provocateur qui sied mal au raffinement typiquement britannique.
Longue de 4.96 m (soit 6 cm de plus que la S-Type), la nouvelle berline de Jaguar ne manque cependant pas d’allure lorsqu’on la découvre de profil ou de trois quart arrière. Un arrière réussi, à la fois élégant et sportif, qui contribue à l’excellent Cx (coefficient aérodynamique) de 0,29 obtenu en soufflerie grâce à la technologie de développement MFN (Mécanique des Fluides Numériques). On remarque surtout le prolongement de la partie supérieure des feux sur le couvercle de malle, le modelé du pare choc bouclier faisant office de diffuseur et l’intégration discrète des deux embouts chromés d’échappement. A noter encore les diodes électroluminescentes des feux destinées à offrir à la XF une signature visuelle même de nuit.
De profil, la nouvelle anglaise en impose avec son bas de caisse sculpté, ses prises d’air des ailes avant estampillées Jaguar et des jantes exclusives en alliage de 17 à 20 pouces selon les modèles.
L’habitacle marque lui aussi un changement de cap, délaissant l’ambiance un peu passéiste pour rejoindre un univers toujours raffiné mais technologique et contemporain. Jusqu’ici, les Jaguar ont toujours été plus grandes à l’extérieur qu’à l’intérieur. La S-Type n’échappait pas à cette critique avec une capacité d'accueil médiocre à l’arrière et un coffre de 400 dm3 indigne de sa taille. Cette fois, Jaguar prend les devants en annonçant que même des personnes de 2 mètres trouveront leurs aises à l’avant comme à l’arrière !
Pour Alister Whelan, styliste de l’intérieur, il fallait faire cohabiter le luxe, la modernité et la pureté. On retrouve à bord des bois précieux comme le noyer américain clair satiné ou le chêne foncé, du cuir pleine fleur pour la sellerie, des inserts d’aluminium grainé tandis que l’éclairage, bleu phosphorescent, est censé participer au bien être des occupants.
Traitée horizontalement, la planche de bord apparaît fonctionnelle, épuré et flatteuse d’aspect, le haut bandeau d’aluminium poursuivant sa course sur les portières. A portée de main du conducteur sur la console centrale a été installé un gros bouton en l’aluminium. Il ne s’agit pas d’un iDrive à la BMW mais de la commande de boite automatique appelée « JaguarDrive Selector ». Une bonne idée car ces leviers brillent généralement par leur laideur.
Bénéficiant de toutes les dernières technologies d’équipements, la XF innove dans certains domaines avec la touche « JaguarSense », qui permet une activation tactile de la boite à gants, un système JaguarVoice de commande vocale et côté sécurité avec le régulateur de vitesse et de distance. On notera en outre des « plus » comme la caméra de recul pour l’aide au stationnement et un nouveau système optionnel de surveillance de l'angle-mort.
La Jaguar XF sera en vente au début du printemps 2008 avec quatre moteurs connus. Un diesel bi-turbo, le 6 cylindres 2.7l de 207 chevaux et trois essence, le 3l V6 de 238 chevaux et le V8 4.2l exploité en 298 chevaux ou 416 chevaux sur la version suralimentée SC (Supercharged).
Lors du lancement de la XF en 2008, Jaguar n’appartiendra plus depuis plusieurs mois à Ford. Pour obtenir de l’argent frais permettant sa restructuration aux Etats-Unis, le géant américain a en effet décidé de vendre Jaguar et Land Rover. On connaîtra le nom du repreneur fin septembre mais on sait déjà qu’aucune société européenne n’est intéressée.