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Salon de Detroit 2007
ROLLS-ROYCE Phantom Drophead Coupé
Vincent Desmonts le 16/01/2007
Cabriolet grand luxe, la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé revendique un romantisme sophistiqué. Son V12 de 460 ch lui donnerait-il des ailes ?
Embouteillage dans les hautes sphères ! Rolls-Royce, Bentley, Maybach : autant de marques qui se livrent un combat sans merci au sein du club très fermé des limousines de grand luxe. Un marché microscopique, puisque estimé à 1500 unités par an.
Autant dire que la lutte est difficile pour tout le monde, même pour sa majesté Rolls. Ainsi, les ventes de la Phantom n'ont-elles jamais excédé les 800 unités par an, soit moins que les 1000 espérées par le propriétaire de la marque, l'Allemand BMW. Mais un chiffre déjà respectable, puisque Rolls s'accapare ainsi plus de la moitié du marché !
Bref, s'il est délicat de parler de réussite éclatante, on peut au moins considérer que la mission est en grande partie accomplie. BMW peut donc se permettre de lancer un nouveau modèle dans la gamme : le cabriolet Phantom Drophead Coupé !
Comme la limousine Phantom dont elle dérive, la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé réalise un subtil mariage entre tradition et modernité, entre classicisme et haute technologie. Un peu comme si la vénérable Rolls Corniche, cabriolet emblématique de la marque, était entrée d'un coup dans l'ère des autoroutes de l'information !
A l'extérieur, pas de doute : cette Phantom est bien une Rolls ! Sa calandre est entrée dans l'Histoire, ses volumes solides sont reconnaissables entre mille, et son intérieur baigné de cuir et de bois suscite toujours l'admiration. Et comme si tout ceci n'était pas assez évocateur d'un délicieux passé, la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé pousse la nostalgie jusqu'à s'offrir un pare-brise panoramique à l'ancienne et des portières-suicide tout autant d'un autre âge. Suprême coquetterie : la tôle d'acier brossée qui orne le capot et la baie de pare-brise, une option au tarif non communiqué, mais que l'on devine élitiste ! Un trait de style emprunté au concept-car 100EX présenté au salon de Genève en 2004, comme bien d'autres, à l'image des étonnants clignotants avant à diodes, de la plage arrière en teck ou du couvercle de malle s'ouvrant en deux parties.
Reste que tous ces « gimmicks » esthétiques renvoyant au glorieux passé de la marque sont astucieusement rajeunis par quelques astuces de designer. Ainsi la fameuse calandre est-elle inclinée vers l'arrière, semblant se déformer sous l'effet de l'accélération !
De la même manière, l'inclinaison du pare-brise est plus marquée que sur la limousine Phantom. Quant aux flancs, ils sont sculptés par le mouvement : la découpe des portières suit la courbe induite par la calandre.
La Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé ne suit pas la mode des coupés-cabriolets. Depuis quand une Rolls devrait-elle se soucier des modes ? On retrouve donc ici une capote haut de gamme, à cinq épaisseurs, revêtue de laine et de cachemire sur sa face intérieure ! En parlant de ce couvre-chef, le designer maison Ian Cameron se fait poète : « Il n’y a rien de plus romantique que d’être au volant d’un cabriolet un soir d'averse et d’entendre les gouttes de pluie s’écraser sur la capote.
Lorsque nous avons évoqué ce détail avec nos clients, nous nous sommes aperçus qu’ils partageaient également ce sentiment. » Va donc pour le cliché hollywoodien des amoureux se bécotant sous une capote martelée par la pluie !
Les passagers auront par ailleurs tout loisir d'admirer la superbe planche de bord, qui se garde bien d'employer de vulgaires plastiques et s'en remet au cuir, au bois, au chrome, voire à l'acier brossé. Tout l'intérieur a été conçu de telle manière qu'il ne craigne pas quelques gouttes de pluie : les sièges sont dépourvus de replis, les tapis en sisal n'ont pas peur de l'humiditié.
Raccourcie de 25 cm par rapport à la Phantom (mais frisant encore les 5,6 mètres de long!), la Drophead Coupé se veut plus agile. L'empattement plus court et le centre de gravité abaissé y participent évidemment, mais aussi la technologie qui travaille en coulisses.
Car derrière l'allure un rien désuète de la planche de bord façon commode Louis XV se cachent des amortisseurs pilotés, une boîte automatique à six rapports, des arceaux érectiles en cas de retournement, ainsi qu'un V12 à injection directe de 460 ch. On n'a d'ailleurs jamais vu une commode Louis XV accélérer aussi fort : la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé passe de 0 à 100 km/h en 5,9 secondes, et atteint la vitesse maxi de 240 km/h, fixée par une bride électronique. Pas si mal pour un meuble de 2,6 tonnes !
Après ça, parler argent serait franchement déplacé. Rolls-Royce n'a d'ailleurs encore annoncé aucun tarif... Pour mémoire, la limousine Phantom s'affiche à près de 400 000 euros !