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Salon de Detroit 2007
JAGUAR C-XF Concept
Jean-François Destin le 02/01/2007
Appelé à remplacer la S-Type, le concept-car Jaguar C-XF préfigure aussi le design des prochaines voitures de la marque.
Malmenée par les Allemands dans le segment du haut de gamme sportif, Jaguar fait sensation à Détroit en dévoilant le concept C-XF. Cette berline 4 portes appelée à remplacer la Jaguar S-Type préfigure aussi le nouveau design de toutes les Jaguar à venir.
Après une préjudiciable descente en gamme (cf : la X-Type et ses composants Ford), la firme de Coventry joue désormais la carte d’un prestige sans concession. D’où la nécessité de s’arrêter enfin sur un design élégant, sportif et surtout très identitaire. On croyait l’avoir en partie découvert avec les nouveaux coupés XK lancés à l’automne 2005 mais cette orientation trop proche de celle d’Aston Martin n’a pas été retenue.
Dessiné sous la direction de Ian Callum et Julian Thomson, le concept Jaguar C-XF n’est pas sans rappeler à l’avant quelques traits de la Bentley Continental GT mais les stylistes ont su suivre un traité original avec un magnifique dessin des optiques, des entrées d’air symétriques soulignées de chaque côté par des "flaps" comme en F1, lesquels achevant des passages de roues musclés sans excès. Plutôt verticale sur la S-Type et horizontale sur la XJ et les récentes XK, la grosse calandre en finition chromée noire et insérée en retrait va, semble t-il, trouver là son contour définitif.
Très haute, la ceinture de caisse et son méplat délimitent la base d’un vitrage latéral réduit qui ne devrait pas faciliter la visibilité vers l’arrière (les rétroviseurs au demeurant très élégants enserrant un miroir très petit). D’une grande pureté, les flancs ne subissent pas la contrainte d’ouverture des portes, les clenches étant discrètement intégrées à l’avant et à l’arrière dans l’encadrement des vitres.
A l’arrière, les stylistes britanniques ont exprimé tout leur talent. Un somptueux bandeau englobe de jolis feux horizontaux entre lesquels bondit un Jaguar. Immense sans être pesant, le bouclier arrière abrite un spectaculaire extracteur d’air intégrant deux sorties d’échappement au dessin par contre un peu bâclé.
Très bas et aérodynamique, le Jaguar C-XF est équipé de jantes exclusives de 21 pouces et de pneus Pirelli dont les flancs sont frappés du Jaguar bondissant.
Dépassant à peine les 4,90 m (les dimensions exactes n’ont pas été communiquées), ce concept proche de la version définitive de la berline succédant à la S-Type se veut accueillant pour 4 personnes mais surtout sportif et très innovant.
Se côtoient une planche de bord néo-rétro en aluminium brossé, des inserts de peupliers sur les contre-portes et le tunnel de transmission en position haute et quatre sièges de style baquet recouverts de cuir semi-aniline (ce terme désignant un traitement spécial de conservation de la souplesse de la matière). En outre, le choix de ce cuir permet de cacher toutes les coutures.
Aujourd’hui, tous les constructeurs usent et abusent du bouton de démarrage pour "faire sport". Jaguar y a évidemment recours mais sur le C-XF, cette commande enclenche une mise en scène ludique.
Des bagues concentriques en aluminium s’escamotent pour que le nouveau sélecteur JaguarDrive vienne se nicher directement dans la paume de la main ! Parallèlement, comme dans le proto RD6 dévoilé à Francfort en 2005, une ambiance lumineuse bleutée enveloppe tout l’habitacle.
Toujours dans un but fonctionnel et ludique, des capteurs enregistrent l’approche de la main sur les contre-portes et déclenchent l’apparition des clenches intérieures d’ouverture. Même procédé pour activer l’écran multimédia disposé en affleurement de la planche de bord.
Côté technique, Jaguar ne communique pratiquement pas. Le Jaguar C-XF abrite une version améliorée du V8 4.2l suralimenté. Jaguar évoque 425 chevaux et un couple de 500 Nm. De quoi atteindre facilement les 250 km/h de vitesse limités électroniquement. Pour la première fois au monde apparaît sur ce V8 un câblage protégé dans une gaine exclusive en carbone. Réservée jusqu’ici aux seules F1, cette technologie réduit le nombre de fils dans le compartiment moteur et, on l’espère, les risques de panne.