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Salon de Detroit 2007
Detroit découvre l'écologie
Christian Longueville le 09/01/2007
Quand les Etats-Unis reconnaissent les vertus du bioéthanol et du diesel...
Est-ce l’inhabituelle douceur qui règne sur la ville en ce début janvier ? En tout cas, il semble bien que les constructeurs américains aient soudain pris conscience de leur dépendance à un pétrole de plus en plus cher et de plus en plus rare. Et surtout de la catastrophe annoncée si on ne réagit pas immédiatement.
Ce salon semble tout entier placé sous le signe de l’écologie et des énergies alternatives. Une première en Amérique. Il est vrai qu’en cinq années, l’essence a augmenté de 250% ici. Les Etats-Unis découvrent soudain les vertus du bio éthanol et du diesel. Un peu comme les Français découvrent le bioéthanol.
Ce n’est sûrement pas un hasard si Audi dévoile à Detroit la version diesel de son Q7 et Mercedes-Benz son nouveau moteur diesel Bluetech qui répond aux normes les plus draconiennes, celles de l’état de Californie. Il offre une économie de 30% (avec le diesel à moins de 15 ppm à émissions de souffre réduite imposé ici). Chrysler profitera bien sûr de ces motorisations sur son marché national.
De son coté General Motors ressuscite la voiture électrique avec un concept-car qui se veut réaliste à court terme, la Chevrolet Volt, basée sur le concept E-Flex. Contrairement aux hybrides de Toyota, celle-ci fonctionne uniquement à l’électricité. La moyenne kilométrique quotidienne de l’automobiliste américain est de 60 km, la distance que permet de parcourir la batterie à pleine charge avant qu’un petit moteur entrainant un générateur n’intervienne pour maintenir un niveau de charge de 30% de la batterie et permette de continuer à rouler tout électrique. “L’Américain moyen pourrait donc rouler toute l’année sans essence !“ a déclaré Bob Lutz (GM vice chairman), chaleureusement applaudi à la suite de cette percutante affirmation.
BMW, à coté de son cabriolet Série 3 à toit rétractable dévoilait la Série 7 équipée du V12 à hydrogène dont un tiers des cent modèles produits prendront le chemin des Etats-Unis. Ford n’était pas en reste avec son premier 4x4 hybride, l’Escape, et un concept-car à pile à combustible, l’Airstream.
La plupart des constructeurs dévoilaient des voitures hybrides ou pouvant fonctionner à l’éthanol. On estime que la demande pour des voitures particulières à moteur diesel doublera dans les dix années à venir passant de 15 millions en 2005 à 29 millions en 2015. Mais derrière ce rideau de fumée - non polluante - l’industrie automobile américaine a du mal à cacher la crise qu’elle traverse.
Le discours écologique des grands patrons américains semblait en tout surréaliste dans un marché national encore très largement dominé par des pickups au V8 pantagruélique.
Notons que la seule présence française à Detroit – en dehors de Michelin - est celle de Renault via un communiqué de presse sur l’alliance Renault Nissan disponible au centre de presse.