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Rétromobile 2009
ALFA ROMEO 12 C
Gilles Bonnafous le 11/02/2009
D'abord motorisée par un 8 cylindres, la Type C reçoit en 1936 un V12 pour tenter de contrer la domination des germaniques Flèches d'Argent.
A côté d’un prototype de Giulia SS réalisé par Bertone en 1965, qui fait pendant à la Giulietta Sprint Speciale de 1957 due au même carrossier — un projet qui n’aboutira pas —, Alfa Romeo présente la monoplace 12 C dans sa version de 1936, également venue du musée d’Arese.
Succédant à la Type B, la Type C est lancée en 1935 pour tenter de contrer les très puissantes et très germaniques Flèches d’Argent, Mercedes et Auto Union, qui dominent outrageusement la scène des Grands Prix en ce milieu des années trente. Elle se distingue nettement de sa devancière par sa carrosserie aux formes arrondies et son aérodynamique nettement améliorée. Elle bénéficie par ailleurs de deux importantes avancées techniques : une suspension à quatre roues indépendantes, alors que la Type B était dotée d’un essieu arrière rigide, et d’une boîte de vitesses-pont à l’arrière (à quatre rapports). Son empattement a également été allongé de dix centimètres.
Conçue par Vittorio Jano, la Type C est d’abord motorisée par un huit cylindres en ligne double arbre de 3,8 litres, dont la puissance s’établit à 330 ch à 5400 tr/mn. Plus connue sous le vocable de 8C, la voiture est dotée de deux carburateurs simple corps verticaux Weber 48 BS. Suralimentée par deux compresseurs à double étage de conception Alfa Romeo, elle atteint les 275 km/h. Au volant de la 8C, le campionissimo Tazio Nuvolari s’illustre en remportant la Coppa Ciano à Livourne.
La concurrence allemande demeurant toutefois hors d’atteinte, la 8C évolue en 1936 avec le renfort d’une mécanique plus puissante. Il s’agit d’un 12 cylindres en V à 60° de 4 064 cm3. Equipée de quatre arbres à cames en tête, la 12C reçoit deux carburateurs double corps horizontaux Weber 50 DCO et un compresseur, ce qui lui permet de développer 370 ch à 5800 tr/mn. Sa vitesse atteint 290 km/h. Extérieurement, l’Alfa 12C se distingue de la 8C par ses deux sorties d’échappement disposées sous la carrosserie, alors que la 8C ne possède qu’une sortie placée à mi-hauteur.
Sans pouvoir remettre en cause la domination des machines d’outre-Rhin sur une saison, Tazio Nuvolari parviendra à s’imposer devant les Mercedes et les Auto Union pour glaner plusieurs victoires dans les Grands Prix de Penya Rhin à Montjuich-Barcelone (devant Caracciola), de Hongrie à Budapest (devant Rosemeyer) et de Milan. Après une deuxième place à Monza derrière Rosemeyer (GP d’Italie), il remportera la Coupe Vanderbilt disputée à New York le 12 octobre 1936 (devant Jean-Pierre Wimille sur Bugatti).
L’année suivante, Tazio Nuvolari récidive à Milan et parvient à prendre la quatrième place du Grand Prix d’Allemagne au Nürburgring derrière Caracciola, von Brauchitsch et Rosemeyer. Au total, six exemplaires auront été construits des deux modèles 8C et 12C quatre litres.
Retravaillée par Vittorio Jano à la fin de 1936, la 12C voit sa cylindrée évoluer en 4,5 litres pour la saison 1937. Equipée de deux compresseurs, la monoplace développe 430 ch et roule à 310 km/h. Sa carrosserie a été profondément modifiée. Mais elle n’apparaîtra en piste qu’au mois d’août sur le circuit de Pescara. Pilotée par Nuvolari, elle sera pénalisée par sa mauvaise tenue de route. Par la suite, elle ne connaîtra aucun succès et sera remplacée en 1938.