Rétromobile 2007

ASTON MARTIN DBR4/250

Gilles Bonnafous le 26/02/2007

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En 1959, la DBR1 donne enfin à Aston Martin la victoire tant recherchée aux 24 Heures du Mans. On sait moins que la marque de Feltham s'engage la même année en Formule 1.

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Le marchand britannique Speedmaster expose, à côté d’une BRM de 1958, une autre F1 de 2,5 litres, la rare monoplace Aston Martin DBR4/250.

En 1959, la DBR1 donne enfin à Aston Martin la victoire tant recherchée aux 24 Heures du Mans. Ce triomphe tardif s’accompagne même d’un doublé, l’équipage Maurice Trintignant et Paul Frère se classant deuxième à dix kilomètres seulement des vainqueurs Roy Salvadori et Carroll Shelby. En fin de saison, Aston Martin conquiert le titre de champion du monde des constructeurs. On sait moins que la marque de Feltham s’engage la même année en Formule 1.

ASTON MARTIN DBR4/250 ASTON MARTIN DBR4/250

De même conception que la DBR1, la monoplace Aston Martin DBR4/250 affiche une architecture conventionnelle à moteur avant. Alors que les monoplaces à moteur arrière ont déjà montré leur supériorité, elle apparaît comme obsolète en 1959. Construite sur un châssis tubulaire, la voiture est équipée d’un pont arrière De Dion. Elle est habillée d’une très élégante carrosserie en aluminium peinte dans le ton vert propre à la marque.

Conçu par l’ingénieur Ted Cutting, le six cylindres en ligne à deux arbres à cames en tête de 2,5 litres (type RB6) développe 280 ch à 8250 tr/mn. Une puissance qui en fait l’un des plus puissants moteurs de F1 de l’époque et offre à la monoplace un bon 270 km/h. La boîte de vitesses est une David Brown à cinq rapports. L’équipement comprend bien entendu quatre freins à disque.

Pilotées par Roy Salvadori et Carroll Shelby, deux voitures sont engagées pour la saison 1959. L’histoire commence bien puisque, lors sa première course, la DBR4/250, confiée aux mains de Roy Salvadori, prend une encourageante deuxième place dans le Silverstone International Trophy. Hélas, ce sera le seul bon résultat de la monoplace Aston Martin…

Le Grand Prix des Pays-Bas, deuxième épreuve à laquelle les deux voitures prennent part, tourne à la déroute : deux abandons sur la piste de Zandwort. A Aintree, dans le GP de Grande-Bretagne, l’une se classe sixième (Salvadori) et l’autre abandonne. Sur le circuit de Monsanto, près de Lisbonne, elles terminent sixième et huitième dans le GP du Portugal. Au Grand Prix d’Italie à Monza, des deux voitures alignées, l’une abandonne (casse moteur) et l’autre ne fait pas mieux que la dixième place. La saison s’achève tristement sans que le moindre point n’ait été marqué dans le championnat du monde.

La DBR4/250 revient en 1960 avec quelques modifications légères et une carrosserie redessinée. Aux côtés de Salvadori, Maurice Trintignant remplace Carroll Shelby. Rebaptisée DBR5/250, l’Aston Martin n’est présente qu’au Grand Prix de Grande-Bretagne couru à Silverstone. Les deux voitures engagées abandonnent.

Avec un palmarès totalement vierge — aucun point n’a été marqué en deux ans —, Aston Martin jette l’éponge. En fin de saison, les voitures et les pièces sont vendues en Australie, où elles courront dans le championnat Tasman.

Des quatre DBR4 et DBR5 construites, trois existent toujours aujourd’hui. L’exemplaire de Rétromobile est le troisième châssis réalisé. La voiture a été entièrement restaurée en 1971 après son retour au Royaume-Uni, où elle fait partie d’une collection privée.

ASTON MARTIN DBR4/250 ASTON MARTIN DBR4/250

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